Les entreprises sont durement impactĂ©es par le confinement et par l’effondrement de la demande au mois de mars. Selon la Banque de France, le PIB français s’est repliĂ© de 6 points après deux semaines de confinement, et alors que la crise aux États-Unis n’a pas vraiment commencĂ© Ă produire ses effets. D’ici Ă la sortie de crise, les assureurs collectifs retiennent donc leur souffle. Dans une interview aux Échos, Thomas Saunier a donnĂ© des prĂ©cisions sur la situation chez Malakoff-MĂ©dĂ©ric, qui peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme emblĂ©matique du secteur.

Quel sera l’impact du confinement sur les entreprises, et, in fine, sur l’assurance collective ? Cette question qui tracasse les assureurs commence Ă trouver de premières rĂ©ponses. Selon Malakoff-MĂ©dĂ©ric, le taux de demande de reports aurait Ă©tĂ© de 20% Ă la fin mars. Autrement dit, une entreprise sur cinq aurait fait dĂ©faut sur ses contrats santĂ© et prĂ©voyance Ă la fin du premier trimestre.Â
Sur ce point, Thomas Saunier dĂ©clare :Â
« Au dernier dĂ©compte, 20 % de nos entreprises clientes en prĂ©voyance et santĂ© avaient demandĂ© un report ou un Ă©talement de leurs cotisations », explique Thomas Saunier, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Si, Ă la fin du mois de juin, nous ne sommes pas payĂ©s, nous aurons assumĂ© les prestations pendant six mois sans avoir les cotisations en face. Cela pourrait devenir un vrai sujet », dit-il.Â
Selon le mĂŞme Saunier, certains acteurs de l’assurance pourraient se trouver en grande difficultĂ© si cette tendance se confirmait Ă la fin du mois de juin.Â
L’ampleur du choc sur les entreprises fait dĂ©bat
Le gouvernement dispose donc au maximum de trois mois pour conjurer un risque systĂ©mique sur l’assurance collective. En rĂ©alitĂ©, ce dĂ©lai est probablement plus court, car la situation risque d’ĂŞtre très tendue dès la fin du mois d’avril. La fermeture des tribunaux de commerce et l’ouverture (chaotique) des vannes sur le chĂ´mage partiel ont jusqu’ici permis de cacher la poussière sous le tapis. Mais nul ne sait quelle proportion d’entreprises ne pourront pas faire face Ă leurs Ă©chĂ©ances Ă la fin du mois d’avril, après un mois, voire six semaines de confinement. Â
En l’Ă©tat, l’annonce d’un plan europĂ©en Ă 500 milliards € devrait calmer les marchĂ©s. Mais toute la difficultĂ© tient au fait que l’effondrement de la demande directement liĂ© aux confinements planĂ©taires se double d’une crise plus structurelle que la guerre des prix pĂ©troliers a mise en Ă©vidence. Â
Sur tous ces points, les prĂ©visionnistes Ă©conomiques Ă©cartent de plus en plus souvent les scĂ©narios bisounours de reprise en “v” que les pouvoirs publics français annoncent volontiers comme les plus probables. L’hypothèse d’une crise longue, profonde, destructrice prend forme et s’installe dans le paysage. Et face Ă elle, les interventions massives des banques centrales et des États ont des vertus anesthĂ©siantes, mais pas curatives. Â
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