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Accueil Economie

🎖L’emblĂ©matique Denis Kessler se rebiffe contre l’impĂ´t rĂ©volutionnaire de Macron

Éric VerhaegheparÉric Verhaeghe
26 juin 2020
dans Economie, Fil coronavirus, La confidentielle des stratèges
Temps de lecture : 7 minutes
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Denis Kessler n’est pas content ! Et il le fait savoir en quittant, selon l’Argus de l’Assurance, les rangs de la FĂ©dĂ©ration Française de l’Assurance (FFA). L’ironie du sort veut donc que celui qui est entrĂ© dans l’assurance en devenant prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration, dans les annĂ©es 90, quitte celle-ci fâchĂ©, trente ans plus tard. La participation au fonds de solidaritĂ© imposĂ© Ă  la SCOR par la FFA laisse des traces. Mais l’affaire est emblĂ©matique du fossĂ© qui se creuse entre les rĂ©assureurs mondialisĂ©s et les contraintes du marchĂ© domestique.

Denis Kessler est bougon. Florence Lustman, la prĂ©sidente de la FFA, avec la souplesse qu’on lui connaĂ®t, a expliquĂ© Ă  ses adhĂ©rents qu’ils devaient payer l’impĂ´t rĂ©volutionnaire macronien, c’est-Ă -dire participer « spontanĂ©ment » au fonds de solidaritĂ© créé pour financer les dĂ©gâts du confinement, sous peine d’ĂŞtre exclus de la FĂ©dĂ©ration. Ceux qui connaissent les coups de sang rĂ©guliers du patron de la SCOR contre la sclĂ©rose brejnevienne de l’organisation professionnelle ne sont donc pas surpris en dĂ©cidant de quitter le navire après ce passage en force. 

La FFA se transforme-t-elle en ordre professionnel ?

L’objet de la dispute est simple Ă  comprendre. L’adhĂ©sion Ă  la FFA est libre et volontaire. Elle vise Ă  organiser la dĂ©fense des intĂ©rĂŞts professionnels. Sa vocation n’est pas d’intervenir sur le marchĂ©, ni de se transformer en succursale de l’État, chargĂ©e d’une mission de service public.  

En imposant Ă  ses adhĂ©rents une condition nouvelle, et non statutaire, la prĂ©sidente de la FFA n’a pas donnĂ© dans la dentelle (mais en sommes-nous surpris?) : l’adhĂ©sion Ă  la FĂ©dĂ©ration est dĂ©sormais subordonnĂ©e au paiement de l’impĂ´t rĂ©volutionnaire levĂ© par le gouvernement en dehors de toute dĂ©libĂ©ration dĂ©mocratique. C’est une originalitĂ© qui ne manque pas de piquant. Cette prĂ©rogative est d’ordinaire rĂ©servĂ©e aux ordres professionnels. Soudain, la FFA a aussi considĂ©rĂ© que le syndicalisme patronal donnait autoritĂ© pour lever des contributions de toute nature.  

Il est vrai que le MEDEF avait prĂ©cĂ©dĂ© le mouvement en levant une contribution sur les salaires pour se financer. Mais elle Ă©tait Ă©crite dans la loi. On a franchi ici une Ă©tape supplĂ©mentaire dans le capitalisme de connivence, en confondant solidaritĂ© patronale et soumission Ă  l’État.  

La forte hausse des chiffres quotidiens de décès a rapidement transformé la pandémie de crise virtuelle en crise réelle. Et on a alors agi dans l’extrême urgence, avec tout ce que cela implique. Pour éviter que ceci se répète et améliorer à l’avenir la gestion d’un tel phénomène tant par la population que par les pouvoirs publics, il faut développer une culture du risque dans tous les domaines, pour les catastrophes naturelles, technologiques et désormais sanitaires. Instaurer un véritable « risk management » public est une priorité absolue.

Denis Kessler, dans l'Opinion Tweet

La SCOR si peu concernĂ©e…

Le problème tient Ă©videmment au fait que la SCOR est un rĂ©assureur mondialisĂ© qui n’avait pas de raison particulière de participer au fonds français de solidaritĂ© (exception faite des quelques avantages fiscaux que la SCOR obtient en France, comme le CrĂ©dit ImpĂ´t Recherche, qui n’est pas rien). Quand on agit dans le monde entier, et qu’on n’a pas de client français direct, comme c’est le cas de la SCOR, la participation Ă  un effort de solidaritĂ© en dehors de toute disposition rĂ©glementaire ou lĂ©gale supposait un petit effort de « marketing » et quelques Ă©gards vis-Ă -vis du « client ».  

Visiblement, Kessler n’y a pas eu droit et en a pris ombrage, ce qu’on peut comprendre. Il est toujours dĂ©sagrĂ©able de recevoir une clĂ© de bras douloureuse pour une contribution de 1 million €, c’est-Ă -dire une goutte d’eau, une aumĂ´ne, qu’on aurait donnĂ©e au dĂ©cuple si elle avait Ă©tĂ© demandĂ©e gentiment.  

Lustman se dĂ©barrasse d’un adversaire encombrant

Si la perte de Denis Kessler est symboliquement un mauvais signal envoyĂ© Ă  la profession et Ă  ses partenaires, elle dĂ©barrasse Florence Lustman d’un adversaire remuant et encombrant. Tout le monde sait combien Denis Kessler a compliquĂ© la vie de ses successeurs boulevard Hausmann. Il ne fut pas tendre avec GĂ©rard de la Martinière, bien au contraire. Et il ne dĂ©daignait pas humilier Bernard Spitz, y compris publiquement.  

Pour Florence Lustman, le dĂ©part de Kessler officialise certes ses erreurs de communication et son manque flagrant de sens politique, mais il lui permet d’espĂ©rer des rĂ©unions de bureau plus sereines et moins perturbantes… 

Répétons-le : l’Etat doit désormais concentrer tous ses efforts sur le « risk management » public. Il s’est borné pendant trop longtemps à un rôle principalement curatif, réactif, il pansait les plaies ex post. Et, de fait, il semble toujours agir dans l’urgence. Il doit désormais donner la priorité à la prévention et à la protection. Il est pleinement légitime pour organiser la prévention, pour garantir la sécurité ex ante des citoyens. C’est même son rôle premier, historique. On est frappé aujourd’hui de voir que cette pandémie a pris de court toutes les institutions concernées en France : les hôpitaux n’étaient pas préparés, les capacités de dépistage étaient quasi inexistantes, les masques n’étaient pas disponibles, les modalités du confinement n’avaient pas été prévues… Certains pays, à l’instar de l’Allemagne et du Japon, étaient mieux préparés et ont mieux géré cette crise sanitaire. A l’avenir, l’Etat devra davantage recourir à la technologie pour être efficace.

Denis Kessler, dans l'Opinion Tweet

Une rupture grandissante entre le marché intérieur et les entreprises mondialisées

Sur le fond, et au-delĂ  des effets d’humeur, il ne faut pas se tromper de phĂ©nomène : dans la grande folie fiscale qui s’annonce en France (mĂŞme si Emmanuel Macron a promis le contraire), les grandes entreprises mondialisĂ©es ne tarderont pas Ă  partir le temps que l’orage se calme. Le lĂ©gitimitĂ© de l’impĂ´t exceptionnel leur apparait en effet faible (dans la mesure oĂą une grande partie des dĂ©gâts du coronavirus sont directement dus Ă  l’incurie de l’administration), et les opportunitĂ©s ne manquent pas de s’installer ailleurs pour prospĂ©rer.  

Toute la difficultĂ© de la gestion de crise sera lĂ  pour Emmanuel Macron. Certaines entreprises françaises de taille mondiale dĂ©font progressivement leur lien avec une France de moins en moins compĂ©titive, et prĂ©fèrent dĂ©velopper leur activitĂ© ailleurs sur la planète. Kessler ne s’en est d’ailleurs jamais cachĂ©. Lorsque la France devra imposer une fiscalitĂ© confiscatoire pour limiter les effets de l’endettement public, on peut dĂ©jĂ  noter que l’exode des entreprises sera redoutable, condamnant les entreprises « prisonnières » du territoire national Ă  supporter seules l’expansion sans contrĂ´le des dĂ©penses publiques.  

Mandat compliqué pour Florence Lustman

Pour le reste, le mandat de Florence Lustman s’annonce dĂ©cidĂ©ment très compliquĂ©. Nous avons beaucoup ironisĂ© sur l’approche rigide de la prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration des assureurs, qui cadre mal avec la rondeur nĂ©cessaire dans ce genre d’exercice. Nous faisions rĂ©cemment remarquer que le vice-prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration, Jean-Laurent Granier, avait repris le lead dans la communication.  

Tout indique que la crise n’en est qu’Ă  son dĂ©but. Pour les assureurs, les enjeux sont de taille, tant le dĂ©bat budgĂ©taire s’annonce Ă  haut risque. Florence Lustman s’est-elle dĂ©jĂ  dĂ©finitivement cornĂ©risĂ©e ? On peut s’interroger.  

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Fondateur du Courrier des Stratèges. Ancien élève de l'ENA, ancien administrateur de la sécurité sociale. Entrepreneur.

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