L'investissement immobilier risque de s'imposer, avec les matières premières, comme une valeur refuge (ce qu'il est depuis le début du confinement, au demeurant) pour les épargnants qui vont chercher à contourner le piège de l'inflation. Celle-ci devrait probablement faire son grand retour sous l'impulsion du programme de relance de Joe Biden et sous l'appel à dépenser plus lancé par Christine Lagarde. Mais tout placement immobilier ne se vaut pas.
L’inflation devrait faire son grand retour dans les mois qui viennent, et peut-être plus tôt qu’on ne le croit. L’élection de Joe Biden annonce en effet un grand plan de relance de type « New Deal » dont l’efficacité économique reste à prouver, mais qui nourrit déjà la conviction, au sein des marchés financiers, que les tensions inflationnistes vont revenir, après dix ans d’attente.
De son côté, Christine Lagarde a appelé les pays européens à augmenter leurs dépenses publiques, tout en confirmant que la dette devrait être remboursée.
Il existe donc un plan transatlantique pour relancer l’économie à coups de dépenses publiques, comme le proposait Ray Dalio, le fondateur du fonds Bridgewater, au Forum de Davos consacré au Great Reset.
L’épargnant face au Great Reset par l’inflation
Toutes ces promesses de dépenses publiques, notamment de relèvement du salaire minimum aux Etats-Unis, ou de création d’un revenu universel en France, sont bien belles, mais elles seront toutes financées avec de la monnaie de singe. En l’espèce, les banques centrales concernées inscriront des dépenses nouvelles dans leurs livres de compte, en considérant que ces dépenses sont couvertes par de la monnaie banque centrale virtuelle, que les Etats emprunteurs devront rembourser.
Une bataille a commencé pour ne pas rembourser cette création monétaire des banques centrales. Tout ce que la gauche compte comme économistes de renom multiplie les tribunes et les prises de parole pour expliquer que ce que la Banque Centrale Européenne a pu créer d’un trait de plume, elle peut désormais le rayer sans coup férir. Même si Christine Lagarde a refusé en bloc cette solution, on comprend tous que l’augmentation massive de la masse monétaire par l’opération des saintes banques centrales ne peut que nourrir l’inflation, voire l’hyper-inflation : l’argent qu’elle crée ne reflète aucune création de richesse, et dévaluera la valeur de la monnaie « saine ».
Dévalorisations des actifs financiers à prévoir
Pour les épargnants, cette perspective est évidemment très désagréable, puisqu’elle signifie que l’ensemble des actifs financiers liquides va perdre de sa valeur. Autrement dit, toutes les sommes placées à la banque, et les fonds en euros pour l’assurance-vie, vont connaître une situation encore pire qu’avec les taux négatifs.
D’une certaine façon, ces taux négatifs sont une sorte d’inflation artificielle créée pour dissuader les épargnants de laisser leur argent à la banque. Avec l’inflation, et même l’hyper-inflation qui s’annonce, l’incitation à restreindre autant que possible l’épargne de précaution sera encore plus forte. Toute la question sera de connaître le différentiel entre le taux d’inflation et les taux directeurs des banques centrales.
L’investissement immobilier est une solution refuge
Pour les patrimoines moyens qui n’ont pas forcément les réserves nécessaires pour prendre des risques, notamment sur l’or ou le bitcoin, l’investissement immobilier peut constituer une valeur refuge intéressante.
En fin de cycle inflationniste, en effet, les prix immobiliers auront vraisemblablement évolué au moins aussi vite que les prix. Il est même plausible que cette hausse soit (beaucoup) plus rapide, compte tenu de la pénurie structurelle de logements neufs. L’excès de réglementation en matière de construction, et le tropisme français en faveur du logement social ont en effet découragé beaucoup de bonnes volontés.
Les épargnants qui ne veulent pas prendre trop de risques pourront donc envisager de convertir leur assurance-vie placée en euros en un investissement immobilier bien calibré.
Mais quel immobilier ?
Toute la difficulté est de savoir quel investissement immobilier réalisé dans les mois à venir, alors que le marché est incertain et surtout en pleine mutation.
Il est en effet vraisemblable que certaines villes, rendues invivables par le virus, perdront en valeur. C’est le cas de Paris, petit à petit abandonnée par ses habitants. Mais certaines régions devraient profiter de cette dynamique migratoire.
Les critères de choix sont en réalité en pleine mutation… et le Courrier des Stratèges va s’employer dans les semaines à venir à revenir sur ces sujets. Vous êtes nombreux à m’écrire sur le meilleur investissement immobilier pour remplacer votre contrat d’assurance-vie (certains m’ont même parlé de Thaïlande).
Rendez-vous très vite pour en reparler.
Bonjour,
comment faire pour m’abonner, c’est très compliqué, je tourne en rond
Merci de votre réponse
Il faut souscrire en ligne, sur la page réservée à cet effet, accessible depuis le lien « la confidentielle du dirigeant ».
Je suis intéressé pour les informations patrimonial fiscal
Bonjour. Pouvez-vous me dire s’il ne vaut pas mieux convertir son épargne assurance vie dans une autre monnaie que l’euro ? Si oui lesquelles ?