Depuis la Révolution, les militaires sont intervenus plusieurs fois pour sauver la Républiqué ébranlée. Quand des militaires ont pris la tête de l'Etat, ils ne l'ont pas fait comme militaires mais comme politiques. En fait, la question qui est devant nous n'est pas celle du putsch. Comme en 1799, en 1940 ou en 1958, l'armée agit comme un baromètre de la crise républicaine. Les militaires d'active ou à la retraite qui se sont exprimés ces deux dernières semaines, font un constat et se mettent à disposition du gouvernement de la nation pour contribuer au redressement. La question de la politique qui redressera la République n'a pas encore été posée.
La République est née, en septembre 1792, en même temps que la victoire de Valmy. Mais les meilleurs historiens du règne de Louis XVI, Paul et Pierrette Girault de Coursac nous ont rappelé que cette victoire fut en fait la dernière de la monarchie. Sans l’effort d’organisation et d’intendance supervisé, malgré les troubles révolutionnaires, par ce très grand stratège qu’était Louis XVI – notre seul chef d’Etat à avoir vaincu l’Angleterre sur terre et sur mer – Valmy aurait tourné à la déroute. La République fut ensuite en guerre avec toute l’Europe. Des victoires inattendues du nouveau régime surgirent deux personnalités qui avaient le tempérament politique: Moreau et Bonaparte. Le premier rêvait, en 1799, de redresser la République corrompue par le Directoire. Le second invoquait l’état d’urgence et rappelait à ses interlocuteurs que la République romaine avait été sauvée par le commandement d’un seul, qui prenait le titre de dictator. La différence entre Moreau et Bonaparte venait, en fait, de ce que le premier n’avait pas de vision élaborée de ce qu’il ferait si on lui confiait le pouvoir. Alors que Bonaparte piaffait pour mettre en oeuvre une vision politique. C’est pourquoi la légende historique veut que Moreau ait dit au Directoire, à propos de Bonaparte: “Voilà votre homme. Il fera votre coup d’Etat bien mieux que moi!”
Quand Clemenceau est au pouvoir, Foch peut se concentrer sur la guerre à mener
Au fond, rien ne dit mieux la solidité de la République que le comportement des militaires. Ils sont le baromètre du régime républicain.
En pleine consolidation, la IIIè République a écarté le Maréchal de Mac-Mahon et digéré l’épisode du boulangisme.
La République d’avant 1914 était suffisamment solide pour se permettre la malheureuse affaire des fiches – qui consista à recenser les officiers supérieurs et généraux affichant leur catholicisme. Alors que la République de Monsieur Macron trébuche sur un début d’annonce de sanctions contre les signataires (anciens) militaires d’une tribune appelant le gouvernement à prendre la mesure du “délitement” de la nation.
En fait, quand Clemenceau est au pouvoir, Foch peut se consacrer à la guerre et rien qu’à elle. Durant les deux dernières années de la Première Guerre mondiale, Clemenceau eut autant de pouvoir que Bonaparte Premier Consul. Et la République, et la France à travers elle, furent sauvées. En revanche, dans les années 1930, c’est l’affaiblissement de la République qui poussa Charles de Gaulle, alors qu’il n’était encore qu’officier supérieur, à prendre la parole sur les questions stratégiques. C’est encore pour traiter les questions militaires que de Gaulle fut appelé au gouvernement par Paul Reynaud.
Remplacer la République ou la renforcer?
Au fond, le seul militaire qui a complètement réussi en politique est Charles de Gaulle car il avait pour ambition de refonder la République, pour la renforcer. A l’intérieur, par des institutions plus robustes. Et à l’extérieur par la modernisation permanente de nos forces armées et la dissuasion nucléaire.
Bonaparte n’a pas maîtrisé la dynamique impériale. S’il était resté Premier Consul, son régime aurait probablement survécu à la défaite militaire. Son neveu Louis-Napoléon commit la même erreur, lui qui n’avait même pas l’aura du chef militaire. Le Second Empire fut emporté lui aussi par le besoin de victoires militaires pour conserver sa légitimité.
Au fond, l’une des grandes fautes de Pétain aura été de prendre le vote de l’Assemblée nationale issue du “Front populaire” comme une autorisation de renverser la République ou d’instaurer autre chose qu’une “dictature à la romaine“, destinée à reconstruire la République fragilisée. De Gaulle a mieux compris l’état d’esprit du pays en oeuvrant, paré de sa compétence de militaire, par deux fois, au redressement du pays par la refondation de la République.
Pour réfléchir à l’avenir de l’actuelle protestation des militaires d’active ou en retraite, il faut se rappeler que seuls le 18 juin 1940 et le 13 mai 1958 ont porté tous leurs fruits. Le 10 juillet 1940 se termina par un désastre. Les 18 Brumaire et 2 décembre n’auraient portés tous leurs fruits (et quelle contribution que celle de Napoléon Ier à la construction de l’Etat et de Napoléon III à la construction de l’outil industriel!) que s’ils avaient débouché sur le rétablissement de la République.
C’est bien pourquoi la question qui se pose aujourd’hui n’est pas, comme le glapit Mélenchon alias Robespierrot, de savoir si nous sommes menacés par un putsch. Elle est de savoir sur quel renouveau politique et sur quelle reconstruction républicaine vont déboucher les appels des militaires qui se succèdent depuis trois semaines.
Il y a une totale incompatibilité entre la religion musulmane et notre culture judeo-chretienne. Le Général DEGAULLE l’avait pressentie, et je n’ai pas envie de voir un collombey les deux mosquées. On en prend sérieusement le chemin. J’ai bientôt 62 ans.jai une carte de combattan et je suis encore prêt à défendre mon pays.
Super intéressant questionnement !