Le rhume sévit principalement en automne et en hiver, mais chez certaines personnes, il peut aussi survenir en été. Bien qu’étant une maladie bénigne, il reste particulièrement incommodant. Pour en alléger les symptômes et en réduire la durée, l’échinacée peut être d’une grande aide. Nous vous faisons tout savoir sur cette plante.
L’échinacée contre les infections des voies respiratoires
L’échinacée, du grec « ekhinos » qui signifie hérisson, est une plante vivace originaire d’Amérique. Parmi ses différentes espèces, trois d’entre elles, à savoir l’Echinacea angustifolia, l’Echinacea pallida, et l’Echinacea purpurea ont des propriétés médicinales que les Amérindiens connaissaient déjà. Ils s’en servaient comme anti-venin en cas de morsures de serpents. Elle était également appliquée sur les plaies pour aider à la cicatrisation, ou pour lutter contre les infections des voies respiratoires.
Dans la pharmacopée moderne, l’échinacée est principalement utilisée pour ses propriétés immunostimulantes. Elle contribue à renforcer le système immunitaire face aux agressions des virus responsables des épidémies saisonnières. C’est dans ce contexte que cette plante est d’une grande aide pour lutter contre le rhume, comme le démontrent les analyses issues de plusieurs études publiées dans The Lancet en 2007. Il est ainsi apparu qu’elle agit sur ces infections des voies respiratoires en en réduisant la durée et en en atténuant les symptômes. Les maux de gorge et la laryngite qui s’accompagnent généralement d’écoulements nasaux et de larmoiements sont beaucoup plus rapidement résorbés.
L’efficacité de l’échinacée résulte de la combinaison de trois substances, à savoir :
- Les alkylamides qui sont des dérivés d’acides gras polyinsaturés et dont la concentration est optimale dans les plantes fraîches ;
- Les polysaccharides ;
- Les dérivés de l’acide caféique.
Plusieurs organismes, dont l’European Scientific Cooperative on Phytotherapy et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont confirmé l’efficacité de l’échinacée.
Les propriétés antibactériennes et cicatrisantes de l’échinacée
L’échinacée n’est pas uniquement destinée à renforcer les défenses immunitaires et à lutter contre le rhume. Elle a également des propriétés antibactériennes et cicatrisantes. Elle permet donc de cicatriser les plaies et d’éviter qu’elles ne s’infectent. On la retrouve dans la composition de soins dermatologiques destinés à traiter les éruptions cutanées, telles que les eczémas ou l’acné.
D’ailleurs, une étude en éprouvette faite en 2011, et publiée dans la revue Phytotherapy Research, a permis de limiter la prolifération des Propionibacterium acnes et P. granulosum qui sont responsables de leur apparition. Ces bactéries sont également en cause dans les infections qui peuvent se produire après une opération.
L’échinacée contre les infections urinaires et vaginales à levures
Les femmes sont très sensibles aux infections urinaires. Elles les attrapent à cause de mauvaises habitudes d’hygiène. En effet, porter trop longtemps un maillot de bain humide, effectuer une hygiène intime trop souvent ou ne pas en faire assez, ne pas uriner après une relation sexuelle empêche les microbes qui remontent dans l’urètre d’être évacués. L’échinacée est recommandée pour prévenir et traiter ces infections.
Outre les infections urinaires, l’échinacée a aussi prouvé son efficacité pour le traitement des infections vaginales à levures. Il s’agit d’infections fongiques se produisant au niveau de la vulve et du vagin. Elle provoque de fortes démangeaisons et des pertes blanches qui peuvent être source de malaises. L’application topique d’une crème à base d’échinacée semble faire baisser la candidose vaginale d’environ 16 %.
Comment prendre l’échinacée ?
L’échinacée est disponible sous plusieurs formes. Vous pouvez vous en procurer sous forme de teinture mère. Pour soulager un mal de gorge, il vous en faudra 10 gouttes dans un verre d’eau pour un gargarisme. Répétez l’opération trois fois par jour.
Dans le cas d’une infection des voies respiratoires supérieures, une prise précoce allègera considérablement vos symptômes. Afin d’optimiser l’efficacité de l’échinacée, il est recommandé d’en prendre une dose assez forte à intervalle régulier le premier jour du traitement, soit 1 g toutes les deux heures. Le dosage devra être réduit au fur à mesure des améliorations. Toutefois, le traitement ne cessera qu’une fois la guérison atteinte.
Vous avez la possibilité de prendre l’échinacée en faisant infuser 1 g de racine ou des parties aériennes séchées, pendant une dizaine de minutes. Vous pouvez en boire jusqu’à 6 tasses par jour. Si vous optez pour une décoction, privilégiez les racines et ne dépassez pas trois tasses quotidiennes. À noter que les dosages peuvent varier d’une préparation à une autre, donc les doses suscitées sont celles qui sont les plus couramment prescrites dans le cadre des études cliniques dont les résultats ont été positifs.
Prendre 8 g d’échinacée par jour pendant 28 jours améliore les performances physiques des hommes effectuant des séances de sport, grâce à une meilleure oxygénation.
L’ESCOP et la Commission E estiment que la prise de l’échinacée ne doit pas aller au-delà de 8 semaines pour éviter de trop stimuler le système immunitaire. Celui-ci risque sur le long terme de devenir résistant ou de fatiguer et de ne plus réagir lorsqu’une infection survient. Les pharmaciens incitent les personnes achetant des produits contenant de l’échinacée à privilégier ceux précisant l’espèce ainsi que les parties qui ont été utilisées pour leur fabrication.
Les contre-indications à la prise de l’échinacée
Bien qu’ayant de nombreux bienfaits, il existe quelques contre-indications à son utilisation. Il faut rappeler que cette plante a des propriétés immunostimulantes et qu’elles sont destinées à renforcer le système immunitaire contre les infections diverses. Elle est donc à proscrire aux personnes présentant des maladies auto-immunes, telles que :
- Le diabète de type 1 ;
- Le psoriasis ;
- La sclérose en plaques.
Elle est aussi à éviter pour celles qui souffrent d’immunosuppression, qui se produit après une greffe d’organe ou une chimiothérapie. Elle est également interdite à celles qui sont immunodéficientes.
Effets secondaires de l’échinacée
L’échinacée peut provoquer quelques réactions plus ou moins importantes chez certaines personnes. Elle peut en effet être source de nausées et de fièvres en cas de surdosage. Mais elle peut aussi entraîner des effets allergiques pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique, dans les cas les plus graves et en particulier chez les personnes ayant des allergies se rapportant aux astéracées. Selon l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), il est préférable de ne pas l’utiliser si une personne s’avère être positive au Covid-19 dans la mesure où elle risque de perturber le système immunitaire.