Selon une étude américaine, les personnes souffrant d’asthme seraient protégées contre le Covid-19. Pour expliquer ce paradoxe, les experts ont imité l’asthme allergique sur des cellules pulmonaires, en les mettant en présence d’IL-13, puis les ont ensuite infectées par le SARS-COV-2.
En général, les personnes qui souffrent d’asthme sont considérées comme vulnérables. Au début de la pandémie, les experts ont indiqué qu’elles étaient susceptibles de développer la forme grave du Covid-19. Mais au contraire, selon une étude publiée le 30 mars 2022 dans Proceedings of the National Academy of Sciences , les individus atteints d’asthme allergique bénéficient d’une meilleure protection contre le Covid-19.
Une protection assurée par la protéine IL-13
Selon une étude publiée récemment, la réponse de l’organisme face aux allergènes contribue à le protéger contre l’attaque du coronavirus. En réalité, il produit un mucus collant et resserre les voies respiratoires. En réagissant ainsi, l’organisme crée une barrière physique formée par le mucus qui piège le virus. Cette réaction peut avoir lieu grâce à la production d’une protéine nommée Interleukine-13 ou IL-13 par certains lymphocytes T.
L’équipe de chercheurs composée du physiopathologiste Camille Ehre de la faculté de médecine de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et ses collègues ont mené cette étude pour tester le mécanisme de fonctionnement de l’IL-13 face au coronavirus. Ils ont découvert que cette protéine peut aussi protéger les cellules contre l’infection puisqu’elle favorise la formation du mucus qui va piéger le virus, mais aussi prévenir sa réplication et sa propagation vers d’autres cellules. La production de mucine est régulée par l’interleukine 13 (IL-13), une cytokine anti-inflammatoire qui est surexprimée chez les asthmatiques.
Une protection due à la réduction de la production d’ACE2
Le Dr Ehre et ses collègues ont également découvert que grâce à l’IL-13, les cellules produisent moins d’ACE2. C’est la protéine que le SRAS-CoV-19 utilise pour infecter les cellules. Ainsi, la baisse de production d’ACE2 rend l’action du virus plus difficile, ce qui permet aux personnes souffrant d’asthme allergique d’éviter la forme grave du Covid-19.
Il est à noter que seul l’asthme provoqué par une allergie est concerné par cette étude. Les personnes souffrant d’autres types d’asthme ou de troubles pulmonaires connexes comme la BPCO sont toujours susceptibles de développer le Covid-19 grave.
Cette découverte scientifique pourrait permettre le développement de nouveaux traitements contre le Covid. En effet, à ce jour, la vaccination n’est pas la panacée, les nouvelles souches comme Omicron montrent une certaine résistance aux vaccins contre le Covid-19.