La première caractéristique des élections régionales qui ont eu lieu hier en Rhénanie du Nord Westphalie, c'est l'abstention. Les commentateurs s'enflamment concernant le recul des sociaux-démocrates, la poussée des Verts etc.... et ils attribuent le recul du parti du Chancelier Scholz à ses positions prudentes sur la guerre en Ukraine. En réalité, il faut réévaluer ces élections à partir du plus faible taux de participation dans ce Land depuis les origines de la République Fédérale.
Le monde politique et les médias ont une vision purement nominaliste des résultats électoraux. Il n’y a pour eux que des chiffres. Alors, par rapport au scrutin précédents, la CDU a pris des points, le SPD en a perdu et le FDP libéral encore plus tandis que les Verts voient leur score multiplié par trois.
En réalité, il faut se rappeler trois choses:
+ Les élections de Länder sont toujours une occasion de sanctionner le gouvernement en place.
+ les Länder sont, dans l’Ouest de l’Allemagne, des créations relativement artificielles de l’immédiat après-guerre et la participation y est toujours plus basse que pour les élections nationales.
+ Néanmoins, la mobilisation dit quelque chose sur l’état d’esprit du corps électoral.
Or, c’est là le plus important. La participation électoral à cette élection de Rhénanie du Nord Westphalie est la plus faible de l’histoire. 55%. Dans une population qui participe au vote en moyenne de 10 points au-dessus de la France, c’est comme si l’on était chez nous passé au-dessous de la barre des 50%.
Ce sont les électeurs du SPD qui se sont le plus abstenus. En réalité, les commentateurs se trompent complètement. Les sociaux-démocrates sont le parti de l’amitié avec la Russie. Les électeurs traditionnels du SPD ne vont pas voter car ils ne comprennent pas que le Chancelier n’ait pas un cours plus neutre sur la question de la guerre d’Ukraine. Surtout avec l’inflation et la montée des prix de l’énergie qui se profile. D’ailleurs, si la guerre d’Ukraine avait mobilisé le corps électoral, le FDP, très va-t-en-guerre en aurait profité. Or il chute!
J’ajouterai que Tonton Olaf a le charisme d’une huitre et pas le côté rigolo du Kolonel Kling du Stalag 13 !
Les huées lors de son discours du 1er mai à Düsseldorf étaient un signe avant coureur…