Voici la quatrième d'une série de leçons libertariennes par Nicolas Bonnal. Que nous nous définissions plutôt comme "conservateur", "Old Whig" (à la Edmund Burke) républicain (tel Cincinnatus, représenté ci-dessus par Bénouville, en 1844, qui retournait à sa charrue sans s'attarder un jour de plus à Rome quand il avait sauvé la ville des dangers qui planaient sur elle ) ou libertarien, nous partageons un constat, qui est aussi une conviction, un état d'esprit: nous voulons préserver les libertés fondatrices de nos sociétés. La France, l'Angleterre, les Etats-Unis et d'autres nations témoignent de la même expérience: leurs libertés se trouvent à l'origine de leur histoire; et beaucoup de ceux qui prétendent agir au nom du progrès ont en fait une attitude profondément liberticide! Voici donc une incitation à lire Thoreau. Pour renforcer nos capacités à résister aux tyrannies contemporaines, l'occidentale et les autres.
“Break the law. Let your life be a counter friction to stop the machine”
(Enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour arrêter la machine).
Nous sommes gouvernés par des monstres et des imbéciles en occident : guerre, pénurie et contrôle numérique sont les mamelles de leur politique apocalyptique effarée. Mais le peuple se réveille après deux années de soumission inepte et de léthargie apeurée. Moment donc de passer de La Boétie à Thoreau, de la servitude volontaire (voyez mon recueil) à la désobéissance civile. On va voir qu’elle n’est pas si facile, comme le montre Thoreau (souvent mis à toutes les sauces, surtout par des liberticides) en luttant contre la guerre contre le Mexique et l’esclavage pratiqués par les USA (mon Dieu, ces patries des droits de l’Homme…).
Actualité de Thoreau
On sait que le vieillard Joe Biden est un dément criminel qui veut détruire et le monde et son pays. Il y a bientôt deux cents ans donc Henry David Thoreau écrit déjà :
« Quelle attitude doit adopter aujourd’hui un homme face au gouvernement américain? Je répondrai qu’il ne peut sans déchoir s’y associer. »
Thoreau n’est ni anarchiste ni libertarien ; mais il écrit quand même :
« De grand cœur, j’accepte la devise : « Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois également : « que le gouvernement le meilleur est celui qui ne gouverne pas du tout » et lorsque les hommes y seront préparés, ce sera le genre de gouvernement qu’ils auront. »
Thoreau saisit l’oligarchisation à l’oeuvre….
C’est que tout gouvernement est vite perverti par les minorités et oligarques qui le contrôlent :
« Le gouvernement lui-même — simple intermédiaire choisi par les gens pour exécuter leur volonté —, est également susceptible d’être abusé et perverti avant que les gens puissent agir par lui. Témoin en ce moment la guerre du Mexique, œuvre d’un groupe relativement restreint d’individus qui se servent du gouvernement permanent comme d’un outil ; car au départ, jamais les gens n’auraient consenti à cette entreprise. »
Thoreau ne se fait d’illusion sur aucun gouvernement :
« Le gouvernement américain — qu’est-ce donc sinon une tradition, toute récente, qui tente de se transmettre intacte à la postérité, mais perd à chaque instant de son intégrité? Il n’a ni vitalité ni l’énergie d’un seul homme en vie, car un seul homme peut le plier à sa volonté. »
Le génie du peuple et la masse des hommes
Le génie du peuple devrait suffire face aux volontés de contrôle et sabotage du pouvoir :
« Pourtant, ce gouvernement n’a jamais de lui-même encouragé aucune entreprise, si ce n’est par sa promptitude à s’esquiver. Ce n’est pas lui qui garde au pays sa liberté, ni lui qui met l’Ouest en valeur, ni lui qui instruit. C’est le caractère inhérent au peuple américain qui accomplit tout cela et il en aurait fait un peu plus si le gouvernement ne lui avait souvent mis des bâtons dans les roues. »
Le politicien aux ordres devient vite un malfaiteur ou un saboteur :
« Et s’il fallait juger ces derniers en bloc sur les conséquences de leurs actes, et non sur leurs intentions, ils mériteraient d’être classés et punis au rang des malfaiteurs qui sèment des obstacles sur les voies ferrées. »
Mais en bas cela ne s’agite guère mieux ; comme dans le cas de notre crise sanitaire les fonctionnaires ont servi l’Etat sans réagir (ou presque) :
« La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps.
C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. »
Les Russes de Custine en Amérique?
Custine dans son pamphlet dégueulasse et grotesque contre la Russie traite les russes d’automates (voyez mon étude) ; il est bon que Thoreau remette nos preux démocrates à leur place :
« Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. D’autres, comme la plupart des législateurs, des politiciens, des juristes, des ministres et des fonctionnaires, servent surtout l’État avec leur intellect et, comme ils font rarement de distinctions morales, il arrive que sans le vouloir, ils servent le Démon aussi bien que Dieu. »
Une minorité se dégage alors contre cet autoritarisme déviant qui risque la persécution :
« Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis. »
L’esclavage, épine dans le pied américain
Thoreau se révolte contre l’esclavage des noirs dans un pays présumé libre :
« …lorsqu’un sixième de la population d’une nation qui se prétend le havre de la liberté est composé d’esclaves, et que tout un pays est injustement envahi et conquis par une armée étrangère et soumis à la loi martiale, je pense qu’il n’est pas trop tôt pour les honnêtes gens de se soulever et de passer à la révolte. Ce devoir est d’autant plus impérieux que ce n’est pas notre pays qui est envahi, mais que c’est nous l’envahisseur. »
Thoreau remarque que les bons citoyens des USA se sont révoltés contre les impôts anglais et ils acceptent l’esclavage (ils portent une marque distinctive, un code QR, et dans la savante tradition égyptienne on leur perçait le nez pour les contrôler et les diminuer) :
« Si l’on venait me dire que le gouvernement d’alors était mauvais, parce qu’il taxait certaines denrées étrangères entrant dans ses ports, il y aurait gros à parier que je m’en soucierais comme d’une guigne, car je peux me passer de ces produits-là. »
L’esclavage ne sert qu’une minorité, comme le terrorisme médical sert une minorité pleine à craquer :
« En langage clair, ce n’est pas la kyrielle de politiciens du Sud qui s’oppose à une réforme au Massachusetts, mais la kyrielle de marchands et de fermiers qui s’intéressent davantage au commerce et à l’agriculture qu’à l’humanité et qui ne sont nullement prêts à rendre justice à l’esclave et au Mexique, à tout prix. »
Seule une minorité s’oppose….
Le problème donc c’est la réaction – et elle est difficile. Trop souvent on se paie de clics ou de mots :
« Le plus important n’est pas que vous soyez au nombre des bonnes gens mais qu’il existe quelque part une bonté absolue, car cela fera lever toute la pâte. Il y a des milliers de gens qui par principe s’opposent à l’esclavage et à la guerre mais qui en pratique ne font rien pour y mettre un terme ; qui se proclamant héritiers de Washington ou de Franklin, restent plantés les mains dans les poches à dire qu’ils ne savent que faire et ne font rien ; qui même subordonnent la question de la liberté à celle du libre-échange et lisent, après dîner, les nouvelles de la guerre du Mexique avec la même placidité que les cours de la Bourse et peut-être, s’endorment sur les deux. »
Thoreau alors prévoit le sinistre futur américain : les noirs en voudront toujours aux blancs de n’avoir pas voté pour l’abolition de l’esclavage.
« Lorsqu’à la longue la majorité votera pour l’abolition de l’esclavage, ce sera soit par indifférence à l’égard de l’esclavage, soit pour la raison qu’il ne restera plus d’esclavage à abolir par le vote. Ce seront eux, alors, les véritables esclaves. Seul peut hâter l’abolition de l’esclavage, celui qui, par son vote, affirme sa propre liberté. »
On rougit, et puis on s’habitue :
« Ainsi, sous le nom d’Ordre et de Gouvernement Civique, nous sommes tous amenés à rendre hommage et allégeance à notre propre médiocrité. On rougit d’abord de son crime et puis on s’y habitue ; et le voilà qui d’immoral devient amoral et non sans usage dans la vie que nous nous sommes fabriquée. »
Comment résister ? Refus de l’impôt par exemple :
« Si un millier d’hommes devaient s’abstenir de payer leurs impôts cette année, ce ne serait pas une initiative aussi brutale et sanglante que celle qui consisterait à les régler, et à permettre ainsi à l’État de commettre des violences et de verser le sang innocent. Cela définit, en fait, une révolution pacifique, dans la mesure où pareille chose est possible. »
Rêvons que les fonctionnaires démissionnent…
Thoreau invite le fonctionnaire à démissionner (tu parles !) :
« Si le percepteur ou quelque autre fonctionnaire me demande, comme ce fut le cas : « Mais que dois-je faire? », je lui réponds : « Si vous voulez vraiment faire quelque chose, démissionnez ! » Quand le sujet a refusé obéissance et que le fonctionnaire démissionne, alors la révolution est accomplie. »
Il ne faut rien attendre du riche (on le savait depuis la parabole du l’aiguille et le chameau) :
« Car le riche — sans que l’envie me dicte aucune comparaison — est toujours vendu à l’institution qui l’enrichit. »
La clé de l’obéissance civile c’est la PEUR (avec une bonne épidémie alors…) :
« En m’entretenant avec les plus affranchis de mes concitoyens, je m’aperçois qu’en dépit de tous leurs propos concernant l’importance et la gravité de la question, et leur souci de la tranquillité publique, le fort et le fin de l’affaire c’est qu’ils ne peuvent se passer de la protection du gouvernement en place et qu’ils redoutent les effets de leur désobéissance sur leurs biens ou leur famille. »
Faire sécession?
Thoreau qui est on le sait très bricoleur évoque l’autarcie et l’isolement – chose facile à une époque où les USA comptent DIX FOIS MOINS d’habitants :
« Il faut louer quelques arpents, bien s’y installer et ne produire qu’une petite récolte pour la consommation immédiate. On doit vivre en soi, ne dépendre que de soi, et, toujours à pied d’œuvre et prêt à repartir, ne pas s’encombrer de multiples affaires. »
Comme l’Etat peut (et va, chez nous, pour obéir à Klaus Schwab et aux oligarques de Davos) tout prendre, il vaut mieux louer en effet ; mais rappelons que les prix de la location ont doublé en cinq ans en Floride par exemple…
Lors de cet épisode totalitaire, premier d’une longue série, on a tous vu la soumission incroyable des églises et clergés, tous plus vendus les uns que les autres. Or Thoreau est allé en prison pour cette raison :
« Voici quelques années, l’État vint me requérir au nom de l’Église de payer une certaine somme pour l’entretien d’un pasteur dont, au contraire de mon père, je ne suivais jamais les sermons. « Payez, disait-il, ou vous êtes sous les verrous. » Je refusai de payer. »
Thoreau déteste l’Etat et le méprise :
« Je vis que l’État était un nigaud, aussi apeuré qu’une femme seule avec ses couverts d’argent, qu’il ne distinguait pas ses amis d’avec ses ennemis, et perdant tout le respect qu’il m’inspirait encore, j’eus pitié de lui. »
Il écrit presque optimiste :
« Ainsi l’État n’affronte jamais délibérément le sens intellectuel et moral d’un homme, mais uniquement son être physique, ses sens. Il ne dispose contre nous ni d’un esprit ni d’une dignité supérieurs, mais de la seule supériorité physique. »
Tocqueville plus lucide?
Il se trompe. L’Etat va changer de tactique pour nous soumettre. A la même époque Tocqueville écrit plus justement :
« Sous le gouvernement absolu d’un seul, le despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps ; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui ; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie ; elle laisse le corps et va droit à l’âme. »
Et c’était avant les bombardements médiatiques.
Mais Thoreau reste Thoreau. Gardez pour conclure cette formule magnifique :
« Enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper la machine. »
Sources principales :
https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/01/De-la-d%C3%A9mocratie-en-Am%C3%A9rique.pdf
http://www.bouquineux.com/index.php?telecharger=2786&Thoreau-La_D%C3%A9sob%C3%A9issance_civile
https://reseauinternational.net/pourquoi-les-usa-nauraient-jamais-du-exister/
https://www.dedefensa.org/article/comment-les-russes-sont-devenus-des-automates
“beaucoup de ceux qui prétendent agir au nom du progrès ont en fait une attitude profondément liberticide”
Il y a ici dans cette phrase suivante une espèce d’aveuglement, qu’Orwell et Chomski ont défini au XXème siècle par des mots (la fameuse inversion des sens et des mots), comme on découvrit que la République “Démocratique” allemande était un enfer sur Terre ; quand Tocqueville conceptualisa plus qu’il n’inventa le principe de société animée de bienfaits communs dans une population qui s’élève par le travail et la morale dans les affaires et concourt à un même but collectif par individualisme ; quand Adam Smith ne fait que théoriser un capitalisme qui existait déjà à la préhistoire. En effet, toutes les sociétés ont capitalisé (réserves, butins, chasse, récoltes, campements, vêtements, constructions, métaux, minéraux) dès le début de leur existence.
Ainsi, aussi loin qu’on remonte dans le temps, les progressistes luttent éternellement contre les sociétés conservatrices, qui “veulent juste conserver les valeurs qui fondent leur pérennité dans le temps” (ainsi on accuse le “travail famille patrie”, structure antédiluvienne de la société d’être odieux parce qu’il fut l’hymne du pétainisme – jetez donc le bébé avec l’eau du bain) sont philosophiquement des régressistes. Et l’on retrouve cette illustration historique dans la phrase de Jack Lang “Nous allons passer de l’obscurité à la lumière” alors que depuis 40 années la France s’enfonce dans un trou socialiste de plus en plus profond dont nous n’avons pas encore touché le fond.
J’ai un jour eu la chance d’inspirer un édito de FOG sur Le Point, car je lui rappelais que “si un jour MLP avait dit le ciel est bleu” et que nous répétassions ce même truisme à notre tour, “nous aurions lepennisé notre esprit”. J’ai eu la fierté de voir ce concept exposé par ses mots dans les années 2000 sous sa plume. Exposer un truisme “conservateur par essence” est donc pour les progressistes “lepenniser son esprit”. Tribunal de la pensée unique, goulag, etc.
Tel est le progressisme, une accusation d’être.
Le progressisme a pour vocation de défaire l’être, et de l’amener au néant de lui-même.
Seuls les aveugles et les sourds n’ont pas encore compris que c’est une régression individuelle, politique et sociale.
Le socialisme, un progrès ? Quand la plupart crèvent la dalle et survivent, et qu’une insupportable et criminelle nomenklatura se goberge sur le dos du plus grand nombre ! Je veux bien me pendre si c’est un progrès.
“On sait que le vieillard Joe Biden est un dément criminel qui veut détruire et le monde et son pays.”
J’ai une autre observation à faire à ce sujet : “Plus le sourire est large, plus la perversité est grande”. Tous les observateurs psychiatriques qui parlent documentation à l’appui des “pervers narcissiques” affirment que ce sont les plus grands des charmeurs. Personnellement, j’aime les gens sympathiques, mais plus ça va et plus je les rencontre chez les râleurs… Foncièrement, les profils d’Obama et Biden me font frémir. Le charme est l’apparence du diable ! Ils théorisent comme jamais à longueur de pages sur la bonté d’âme et la générosité, et dans les faits politiques, guerres, exterminations, ce sont d’authentiques Criminels contre l’Humanité. Nul besoin d’établir à nouveau la liste des crimes.
Les USA ont de plus étendu la puissance du droit américain à la Terre, qui fait qu’ils sont de facto partout impunis, comme les élites romaines sous l’Empire. Cette observation se confirme depuis le début des années 2000 par la mise en place du American Service-Members’ Protection Act, qui protège leurs élites administratives et politiques d’une accusation devant la Cour Pénale Internationale, dont les USA n’ont jamais paraphé les textes fondateurs issu du Tribunal de Nuremberg et de la Charte de Londres.
Pourtant, depuis 1945, les Crimes contre l’Humanité commis par les pouvoirs et administrations américains en exercice sont légions. Le dernier en date, la Guerre en Ukraine.
“Thoreau n’est ni anarchiste ni libertarien.”
S’il n’est ni l’un ni l’autre, qui l’est ?