Dans mon article précédent, j’ai examiné pour vous les risques patrimoniaux envisageables dans le monde qui vient. Et je vous ai énuméré les différents moyens (en dehors de l’expatriation, difficile à conseiller par temps de récession mondiale) pour soustraire aux vents mauvais un bien immobilier ou le produit de sa vente.
Ce que je nomme la tactique du banc de poissons est à la fois…
- Une opération de double sauvegarde qui « sanctuariserait » aussi bien votre futur domicile que les fonds issus de la vente de votre logement actuel.
- Une rupture raisonnable avec le milieu urbain, théâtre de tous les dangers, au profit de lieux apaisants où vous pourrez bétonner votre indépendance.
- Un moyen idéal de prendre le large – « se diluer », comme on dit dans l’univers sous-marinier – sans pour autant se retrouver tout seul au fond d’une grotte.
Bienvenue dans le grand bleu ou, plutôt, dans le grand vert !
Rappel du contexte adéquat pour se lancer
- Situation de départ : vous n’êtes pas propriétaire ou ne le serez bientôt plus.
- Intention environnementale : vous ne songez qu’à quitter la ville où vous avez enduré la captivité des confinements et où, vous le subodorez, la vie va devenir périlleuse. Vous rêvez de goûter à une saine existence rurale, à l’écart des folies humaines, et d’accéder à la « résilience » (semi-autonomie énergétique, alimentaire, etc).
- Intention sociale : suite aux tourments endurés depuis 2020, vous aspirez à sortir autant que possible du champ des radars. Mais pas au prix de l’isolement complet. Vous souhaitez vous fondre dans le réconfort et la sécurité d’un groupe de vos pareils : des gens qui pensent comme vous, qui ne vous ostraciseront pas, parmi lesquels vous pourrez enfin vous détendre et fraterniser…
- Intention patrimoniale : et ceci, bien sûr, toujours sans prêter le flanc au moindre risque de saisie ou d’expropriation. Notamment, la perspective d’une taxation confiscatoire vous rend insomniaque : comment éviter de se retrouver dans la situation prophétisée par certains, « vous ne posséderez [plus] rien et vous serez heureux très malheureux » ?
Face à cette triple problématique…
… Il existe une solution accessible à tous les budgets : s’installer dans un écohabitat en compagnie d’alter ego partageant le même état d’esprit.
- Un « écohabitat » (écovillage, écohameau ou autre type d’écolieu) pratique une recherche collective d’autonomie stratégique en énergie, eau et nourriture.
- Les logements sont écoperformants= construits ou aménagés avec des méthodes et équipements qui réduisent au minimum consommations et déperditions, tout en instaurant une régulation naturelle de la température et de l’humidité. Ainsi conçu ou réhabilité, un bâtiment sera, non seulement très économique, mais sain et agréable à vivre.
- La permaculture est de mise. Elle permet de réduire les efforts de production alimentaire dans un total respect du vivant, grâce à des techniques d’amélioration biologique du sol, de paillage anti-assèchement, d’associations symbiotiques de plantes et d’animaux. On emploie aussi ses principes dans le cadre interhumain : ce mot à double sens désigne alors une culture de l’équilibre relationnel, de la réciprocité, de l’instauration de l’harmonie entre les individus et au sein du groupe.
Dans un lieu de ce type, une « communauté intentionnelle » fédère un ensemble de ressources et de compétences avec pour but commun :
- de réaliser un projet collectif: construction ou réhabilitation d’un village, création d’un débouché professionnel (exploitation agricole, artisanat…) ou d’un service d’intérêt commun, strictement interne ou ouvert aux demandes extérieures (crèche, école maternelle, atelier de réparation informatique, théâtre, salle de sport, etc)
- ou simplement de permettre le regroupement solidaire de personnes ayant les mêmes valeurs ou besoins
- et, dans tous les cas, de faciliter leur changement d’existence et d’optimiser leur futur mode de vie.
Pourquoi adopter cette démarche ?
● Pour trouver des conditions d’existence sécurisantes
Comme l’ont parfaitement compris les citadins qui migrent en masse vers la campagne, celle-ci est désormais l’environnement le plus à même d’assurer toutes ces conditions.
Sécurité physique
Ce n’est pas pour rien que l’on voit de plus en plus d’analystes économiques ou financiers se métamorphoser peu à peu en lanceurs d’alerte. À la récession, avec ou sans inflation forte et de longue durée (de plus en plus probable), risquent de s’ajouter d’autres supplices chinois concoctés pour nous compliquer la vie : tel le passage de notre pauvre pays au prêt à taux variable, ruine chronique des propriétaires de la middle class états-unienne.
Comme évoqué plus haut, les villes deviendront dans ce cas des zones de survie aléatoire : émeutes, répression, pillages et autres problèmes seront à redouter.
Sécurité psychologique
Pour mille autres raisons, le milieu urbain ajoute des facteurs de stress dont n’a vraiment pas besoin quiconque a subi la maltraitance psychique liée à la gestion de la crise sanitaire. Un avenir incertain, un environnement instable et perçu comme inamical voire menaçant, prolongent et amplifient cet effet destructeur.
Tourner le dos à ses épreuves en changeant de décor en faveur d’une base de vie pérenne, dans un lieu calme encore synonyme d’abondance et, pour le moins, d’autonomie ; être libre d’aménager son chez-soi, de le personnaliser à son goût, de créer les conditions de sa résilience à tous points de vue ; retrouver un sentiment de sécurité matérielle… Tout cela participe à la reconstruction individuelle et à l’effacement des traumas endurés ces dernières années.
Le « mode village » peut constituer une thérapie en soi. L’être humain est un animal social : être coupé de leurs semblables pendant les confinements a provoqué chez beaucoup des blessures infiniment graves. Retrouver sa liberté de parole, pouvoir enfin partager en vie réelle – et non par écran interposé – ses idées, préoccupations ou centres d’intérêt génère un profond sentiment d’appartenance, indispensable à l’épanouissement de la personne. Œuvrer ensemble à l’élaboration de conditions d’existence plus positives procure les sentiments de confiance, d’entraide, donc de chaleur humaine et d’utilité sociale dont tout un chacun ressent le besoin.
Sécurité alimentaire
En ville, les supermarchés n’ont que quelques jours de stock. Et en cas de black-out, peu d’entre eux resteront ouverts, alimentés – jusqu’à quand ? – par des générateurs.
À la campagne, en revanche…
Les très petits producteurs bio de proximité, ceux qui vendent en direct à la ferme ou sur les marchés, assurent une certaine continuité d’approvisionnement ; vous pouvez mettre en place votre propre potager ; enfin, il est rare que vos voisins n’en cultivent pas aussi : il suffit alors de s’entendre, au moins le temps de créer sa propre autonomie.
De même, l’approvisionnement en eau est plus facile, car l’unique ressource n’est pas ce qui coule du robinet. Si les stations de pompage du réseau sont mises à l’arrêt par des coupures de courant, il reste le recours aux fontaines ou bornes publiques à l’ancienne, alimentées par de l’eau vive ou grâce à de vieux mécanismes de fontainerie, voire équipées d’une pompe à main ; aux citernes, cours d’eau environnants, puits, sources et mares ; à la récolte de l’eau de pluie, beaucoup plus abondante et moins polluée en sortie de gouttière d’une maison rurale que lorsqu’on la récupère dans des cuvettes sur un balcon citadin.
Il faut seulement prévoir un excellent système de filtration avec des filtres de rechange.
Sécurité énergétique
En campagne, on peut viser une quasi-autarcie. Ce que l’on ne produit pas, on se le procure à meilleur prix et on le stocke plus facilement.
- Commençons par le bois, ressource de base qui permet d’alimenter une chaudière, un poêle, une cuisinière (ces deux derniers peuvent inclure un bouilleur pour alimenter des radiateurs), ou une cheminée ouverte en attendant mieux.
Le bois de chauffage vendu bien sec reste le plus cher. Il peut donc être intéressant d’acheter quelques stères d’une coupe récente, ou de tronçonner soi-même des têtes d’arbres, que les sociétés d’exploitation forestières vendent sur place par lots à prix très intéressant vu que cela déblaie leurs chantiers. Ce travail ne s’improvise pas et nécessite un bon équipement. Encore humide, le bois ainsi obtenu devra pouvoir être entreposé sous abri pendant au moins deux ans avant d’être brûlé.
À l’occasion, on peut également récupérer à prix imbattable des affouages, des chutes de coupe, des dosses de scieries…
- Les panneaux solaires sont de deux sortes : thermiques pour l’eau chaude sanitaire et/ou le chauffage, photovoltaïques pour l’alimentation électrique. Il s’agit d’une source intermittente (inopérante la nuit et par temps couvert) qui produit du courant continu en 12 ou 48 V. Un onduleur est requis pour le transformer en alternatif approprié au réseau domestique 220 V, et pour gérer le parc des batteries de stockage. Cette installation nécessite de la place et ne s’improvise pas.
- Certains implantent une petite éolienne d’appoint. On peut préférer s’en tenir aux modèles anciens qui permettent de remonter l’eau d’un puits.
- Enfin, il est rare qu’une maison rurale ne dispose pas d’une cuve à fuel (domestique, ou « rouge » pour les tracteurs), très utile pour alimenter un groupe électrogène de secours.
Pour refaire société d’une manière plus conforme à vos attentes
Si la « ville hostile » est de plus en plus mal supportée, surtout par les hésitants ou indociles qui ont été et sont encore durement stigmatisés, la quitter n’est pas toujours simple.
Même dans un coin réputé paisible, vivre isolé représente une prise de risque. Chez les « néoautonomistes » qui ont sauté le pas et même les « survivalistes », censés aimer subsister en mode sauvage au fond des bois, une petite phrase résume crûment le problème : « seul, on ne fait rien ».
- Car dans de telles conditions, assurer sa sécurité physique est impossible : que se passera-t-il si vous avez un malaise, un accident, si vous tombez malade ? Comment vous défendre si des opportunistes viennent s’en prendre à vos réserves péniblement amassées ?
Et si vous avez des enfants, qui les gardera pendant que vous vaquerez aux tâches essentielles ?
- Il est, de toute façon, quasiment impossible de maîtriser d’emblée tous les savoirs et savoir-faire indispensables pour créer un potager et un verger en permaculture, élever des poules, couper son bois, gérer son approvisionnement énergétique, etc.
Sans parler des informations à acquérir : où trouver ceci ou cela ? Quel est le marchand de bois le plus fiable, le meilleur électricien à la ronde ? Qui pourrait vous vendre à bon prix des volailles assez rustiques pour devenir les cobayes de votre reconversion sans succomber en masse ?
- Des agriculteurs voisins pourraient vous venir en aide. Mais si vous débarquez de la ville, a fortiori de Paris, ou ne serait-ce que d’une autre région, se faire pleinement accepter des natifs est rarement une sinécure. Nantie d’origines paysannes et ayant surtout vécu en milieu rural, je peux vous en parler en connaissance de cause.
Pour faire ses avances amicales aux gens du cru, il faut connaître leurs codes et usages ; s’être assez documenté pour solliciter des conseils sans passer pour un cas désespéré ; et y aller avec justesse, afin de ne pas donner l’impression de singer les « autochtones » ou de débarquer en pays conquis.
Si vous commettez trop d’impairs, si l’on vous croit inassimilable ou, pire, imbu d’un sentiment de supériorité, l’expérience peut parfois tourner à la déroute… en rase campagne. Dans le meilleur des cas, on prendra tout le temps de vous jauger. Et d’ici le verdict, quelle galère !
- Or, cet aspect-là est fondamental : même si vous vous êtes préparé pour les Jeux Olympiques de la ruralité, que vous arrivez bardé de connaissances encyclopédiques et de matériel de pointe, en ayant planifié votre parachutage comme un résistant chevronné pendant la dernière guerre (enfin, l’avant-dernière), vous allez vous sentir bien solitaire.
Fussent-ils accueillants au possible, les habitants de votre nouveau biotope seront encore des étrangers : vous n’aurez pas le même passé, les mêmes repères, les mêmes centres d’intérêt. Vous vous sentirez un peu comme un migrant, ONG facilitatrices en moins.
Voilà pourquoi la solution que je vais vous exposer vise à résoudre tous les problèmes évoqués, y compris votre besoin de vous retrouver enfin entre gens qui se comprennent.
C’est, à mon sens, le besoin le plus fondamental pour qui sort de bientôt trois ans de souffrances indicibles : après avoir enduré assignation à résidence, protocoles déshumanisants, stress, stigmatisation et privations en tout genre, on rêve de quitter un troupeau de moutons peu compatissants pour rejoindre celui des brebis galeuses, des boucs émissaires, de celles et ceux qui trouveront votre démarche et vos angles de vue tout à fait normaux et même louables.
Comment réussir son installation ?
● Bien savoir à quoi l’on s’engage.
Rejoindre un écolieu, déjà constitué ou en projet, suppose habituellement de remplir les conditions suivantes :
- Il faut vous impliquer dans une démarche collective, ce qui est positif en soi mais laisse peu d’autonomie personnelle : réunions obligatoires, planification et mise en œuvre des initiatives communes, séances de votes, ateliers…
- La participation à des activités qui rendront l’aventure économiquement viable (exemple : une ferme bio ou un atelier de bourrellerie) est parfois obligatoire. C’est parfait pour certaines personnes en recherche d’emploi, dissuasif pour les autres.
- Le plus souvent, il est requis d’adhérer à une association (cotisation annuelle, parfois assortie d’un droit d’entrée).
- Si l’écolieu n’est qu’à l’état de projet, ou si son aménagement est inachevé, ou encore, si vous devez acheter ou construire vous-même votre logement, il vous faut aussi contribuer financièrement en versant la somme correspondant à votre participation aux frais d’achat du site ou à la réservation de votre emplacement.
- Très souvent, un loyer vous sera demandé en contrepartie de la mise à disposition du logement, qu’il soit déjà achevé, à construire ou à rénover par vos soins.
- Tous les frais sont mutualisés: dépenses courantes, gros achats de matériel ou fournitures, financement de travaux de construction, d’extension ou de réparations.
In fine, soit vous êtes locataire ; soit vous possédez une parcelle délimitée par bornage et déclarée au service du cadastre ; soit vous êtes propriétaire indivis ; soit votre statut est… un peu flou.
Je me souviens d’un reportage des années 2010 sur une initiative privée. Le propriétaire encaissait 400 000 € de chacun de ses postulants, en majorité des cadres supérieurs disposés à y mettre le prix, contre l’autorisation de construire de leurs mains une hutte en adobe. D’un point de vue juridique, quels étaient leurs droits sur le futur logement ? Migraine en perspective. Vous me direz que du coup, l’État, ou un créancier, pouvaient difficilement les saisir ou les exproprier. Mais s’ils désiraient partir, comment récupérer leur mise ?
● Un exemple de situation optimisée : le Hameau des Sources
- Il s’agit d’un domaine de 16 hectares dans le Sud-Ouest, moitié anciennes terres maraîchères, moitié bois, très favorable à l’autonomisation : plusieurs puits et sources, ruisseau, verger, potager, four à pain…
- Environ 1 000 m2 carrés au sol, sur 2 niveaux, de bâtiments en pierre du XVIIe-XVIIIe siècles (partie habitable à rénover et dépendances à aménager) + 300 m2 de hangars à tabac sur 2 et 3 niveaux : de quoi créer un hameau qui pourra compter jusqu’à une trentaine de logements de 29 à 110 m2.
J’ai élaboré pour ce lieu, dont je connais le potentiel pour y avoir résidé autrefois, un projet atypique conçu pour offrir une sécurité vitale, sociétale et patrimoniale à la hauteur de ses atouts d’exception.
- Le but sera de regrouper des profils complémentaires, dont au moins une personne expérimentée en « néoautonomie » pour informer et épauler les autres. On espère des compétences très diversifiées, qui contribueront ensemble à la réussite du projet de groupe. Tous les savoirs, savoir-faire ou simplement savoir-être seront les bienvenus.
- Les personnes intéressées se verront proposer de devenir usufruitières de leur futur logement. Ainsi, celui-ci ne pourra pas être saisi, mais son titulaire pourra le louer le cas échéant, ou revendre son usufruit.
- Chacun pourra acquérir l’usufruit d’un ou plusieurs lots suivant ses besoins.
- Le prix du m2 sera fixé à 400, 600 ou 1 000 € selon l’importance de l’aménagement à prévoir. Même après ajout du prix des travaux, cela restera très inférieur aux offres du marché immobilier local, y compris en biens non rénovés. Exemple : 65 400 € pour un futur duplex de 109 m2 au Hameau des Sources.
- Une vente à terme par mensualités pourra être envisagée au cas par cas si les accédants ne sont pas en mesure de débloquer d’un coup la somme nécessaire.
- Il leur reviendra de financer les travaux ou de les effectuer eux-mêmes. Cela leur permettra, si besoin est, de sécuriser de l’épargne en l’investissant dans leur logement, augmentant ainsi sa valeur de revente ou de location éventuelle.
- Pas de cotisation, pas de droit d’entrée : il ne s’agira pas d’une association, mais d’une forme de copropriété.
- Comme dans toutes ces dernières, les règles de bon voisinage feront l’objet d’un règlement intérieur.
- Les charges d’entretien seront réparties au prorata de la surface de chaque logement, de même que les travaux ou dépenses d’intérêt commun dûment votés.
- Il pourrait être judicieux de mutualiser certaines ressources essentielles. Je pense notamment à l’utilisation des véhicules.
En effet, il semble prévu en haut lieu de mettre en place durablement, sans jeu de mots, des restrictions de déplacement via : un remplacement forcé du parc automobile par des véhicules « écocompatibles » à prix élevés ; une restriction (quelle qu’en soit la cause) de l’accès aux sources d’énergie, y compris aux bornes de chargement des voitures électriques ; et la mise en œuvre tant redoutée de la taxe carbone.
Au Hameau des Sources, partager quelques véhicules, ou pratiquer une forme de covoiturage pour les déplacements ordinaires de proximité, devrait permettre de limiter l’impact liberticide de ces dispositions en permettant à chacun d’économiser son crédit carbone et, donc, de préserver ses facultés individuelles de déplacement.
- La taxe foncière d’un usufruit étant minime par rapport à celle d’un bien non démembré avec propriétaire unique, même une inflation fiscale monstrueuse ne mettra pas en danger les finances des accédants.
- Vous avez peut-être à l’esprit l’inquiétant propos d’une ancienne ministre du Logement qui désignait les maisons individuelles comme « une impasse », « un non-sens écologique, économique et social » et prônait « l’intensité heureuse », autrement dit les « smart-cities ».
Prenons le dogme davosien au pied de la lettre et à son propre jeu en transformant le biotope de vos rêves en habitat collectif irréprochable sur le plan écologique, en y instaurant une sobriété réellement heureuse, et en y créant une communauté d’intention infiniment plus solidaire que ne le seront jamais leurs clapiers futuristes.
C’est, me semble-t-il, la manière la plus sûre (parce que conforme aux termes de ces injonctions, à défaut d’adhérer à leur idéologie sous-jacente) de se mettre à l’écart en toute sécurité jusqu’à la fin du cauchemar dystopique en cours, dût-il durer des décennies.
● « Un hameau pour se retrouver tous, et dans l’épreuve rester soudés… »
Je plaisante, mais à chacun de puiser dans cette formule l’inspiration qui lui siéra.
Guidé par un principe de totale liberté, le projet des Sources entend combiner tous les paramètres souhaitables. D’un point de vue pratique :
- Cette solution équivaudra à acheter-rénover un logement individuel, mais à prix plancher ;
- tout en mutualisant les frais généraux ou dépenses exceptionnelles, comme dans une copropriété ;
- en pratiquant l’entraide avec un voisinage choisi, privilège rare pour les profils mal considérés en ces temps de ségrégation ;
- et en affichant clairement une conformité légale qui n’offrira aucune prise à l’adversité.
Bref, il s’agira de « faire un pas de côté » sans se retrouver dans le viseur.
Chacun chez soi, mais les uns avec les autres
● On récapitule : une nouvelle vie à instaurer en trois étapes…
- Rejoindre un « écohameau » juridiquement et écologiquement irrépréhensible afin de ne pas attirer la foudre,
où l’on pourra adopter un mode résilient, en synergie avec les autres habitants mais en conservant son indépendance, comme dans un lotissement ou une copropriété,
avec, cependant, les avantages d’une communauté d’intention quant aux valeurs partagées et à la réalisation des objectifs d’intérêt commun : entretien du potager, soins aux animaux, approvisionnement en bois de chauffage, achats et travaux divers, surveillance des enfants, déplacements de proximité…
- Se loger sur ce site grâce à l’acquisition d’un usufruit, l’une des options de sauvegarde de patrimoine décrites dans le précédent article. Le montage immobilier choisi offre la certitude que, quoi qu’il arrive, ce bien ne pourra pas être confisqué.
- Si l’on ne souhaite pas laisser sur un compte bancaire le montant de la vente de votre précédent logement, ou une rentrée d’argent passée ou à venir, cet investissement offrira une occasion, temporaire ou non, de les réemployer profitablement et de façon inaliénable.
● Prêts pour « la tactique du banc de poisson » ?
Le principe exposé en détail dans cet article est duplicable à volonté si vous voulez lancer votre propre projet.
Et si vous souhaitez évaluer dans quelle mesure vous vous plairiez au Hameau des Sources, je vous communiquerai avec plaisir le dossier complet. [1] C’est gratuit.
Bonne route vers votre « sécession heureuse » !
Pour commencer à s’informer
Site et chaîne vidéo de L’Archi’Pelle consacré à la néoautonomie
Diana Leafe Christian, Vivre autrement – Écovillages, communautés et écohabitats
Masanobu Fukuoka, La révolution d’un seul brin de paille
[1] Je ne suis pas partie prenante financière dans cette initiative, mais j’y collabore avec enthousiasme et j’envisage de m’installer sur place.
Pas trop convaincu par cet article, à part l’aspect autonomie que je connais déjà bien.
Déjà pour devenir usufruitier, il faudrait avoir un parent qui vous fait une donation, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Ensuite et surtout, il apparaît que c’est à l’usufruitier de payer la taxe foncière, donc retour au point de départ.
Bonsoir.
N’importe qui peut vendre un usufruit, pas besoin d’être entre parents.
Ensuite, le paiement de la taxe foncière reviendrait bien à l’usufruitier, mais il y a une grande différence entre la payer sur l’usufruit (donc une fraction de la valeur du logement) et sur l’entièreté d’un bien non démembré.
Cordialement
Elen
Merci pour ces précisions.
Je vous en prie.
Je vous en prie.
Bonsoir.
Et qui paye la partie de la taxe foncière de la nue propriété, car je suppose que les impôts ne perdent rien ???
Bien entendu, le nu-propriétaire paie la TF sur sa part.
Cordialement
C’est quelque chose qui pourrait m’intéresser, j’aimerais en savoir plus, concrètement… et en privé.
Bonjour Cécile,
Avec plaisir : [email protected]
Cordialement
Je me demande combien de temps vont durer les potagers à la campagne quand viendra le moment ou les hordes des villes s’y précipiterons quand elles n’auront plus rien à manger ! Ils n’hésiterons pas une seule seconde à vous faire la peau pour vous piquer une salade
Bonjour,
Bien sûr, ce risque est pris en compte. J’ai vécu sur cette propriété et croyez-moi, elle était bien sécurisée. Elle peut d’ailleurs l’être encore davantage. Le risque majeur est en ville, beaucoup moins dans les coins de campagne situés à l’écart, même si ce n’est pas à exclure. Il faut prendre toutes les précautions possibles, mais pas se laisser décourager, sinon on reste là où est, à entendre la mort…
Cordialement
Il faudra déjà que les hordes parviennent à arriver dans votre bled, et sans être déjà blessées, si il n’y a plus d’essence. Si c’est véritablement le chaos il est possible qu’elles commencent d’abord par se bouffer entre elles en chemin.
Mais vous mettez le doigt sur le véritable angle mort dans le contenu produit par les adeptes de l’autonomie. La violence d’une société en crise profonde, historique, n’est pas envisagée (ou superficiellement : s’éloigner du danger). C’est je crois un tabou dans une société où il n’y a pas ou plus de culture vivante des armes à feu.
Passez déjà votre permis de chasse, en plus de prendre un clébard, et vous serez déjà très au-dessus de la moyenne des nėo-ruraux dans ce domaine. Et puis ça tombe bien : Macron aime les chasseurs (leurs voix plutôt).
Ne vous inquiétez pas, si quelqu’un ne risque pas d’être pris au dépourvu par des pillards, c’est bien moi. On peut être pétri de bienveillance et d’amour pour la nature tout en ayant une expérience des situations à haut risque. 🙂
Bonjour, je répondais à Cérame, mais j’ai oublié de mentionner son nom (je suis habitué à Disqus comme système de commentaires, alors que sur le CS c’est Aksimet). Bravo pour votre article, et merci au CS d’avoir pensé à vous solliciter pour ces lignes qui seront je l’espère utiles à bien des gens.
Si il se construit entre Gaulois, et quelques rameaux Européens, l’avenir est dans nos campagnes j’en suis convaincu.
Bonsoir.
Ce sont des kibboutz ou des kolkoz que vous proposez ? Je plaisante!
Le compliqué aujourd’hui c’est justement ce renversement de population des villes vers les campagnes. Pour le vivre dans le sud de la France, moi qui suis issu de la campagne et qui y vit depuis toujours, avec quelques stages en ville, je peux vous dire qu’un système social paysan ne se rêinvente pas .
Les citadins sont tellement imprégnés de comportements citadins qu’ils confondent tout. Par exemple, oû je suis , lorsque j’ai acheté mon terrain j’ai bien vu que les familles locales n’avaient aucune délimitations physiques de leurs limites de propriété à part les vieux murs en pierres constitués des labours d’une terre pauvre et caillouiteuse. Donc, je n’ai pas non plus posé de clotures et j’ai laissé les chênes faire le job. Par contre, un voisin sorti de Science Po et de Général Electrique, arrivé de Paris, n’a rien trouvé de mieux pour se reconvertir que de fiscaliser une activité traditionnelle peu fiscalisée car incontrôlable, en créant une SAS de truficulture. Quel con! Quel con! !! Et en plus de couper mes arbres car des branches étaient au dessus de son terrain, sans même m’en toucher un mot. Et poser une clôture en plastique .Quel con!
Depuis cinq ou six ans l’on voit arriver beaucoup de drôles de zigs dans l’arrière pays,et je ne crois pas qu’ils feront des petits longtemps, quand cela va merdouiller.
Donc,non c’est pas simple de ramener des citadins à la campagne. En 68 cela a été tenter avec des résultat encore visibles dans nombre de village du sud ( coucou Pierre Rabbi familly).
Le recomposition territoriale va se faire mais dans un bordel monstre même à la campagne, et nombre de français citadins valent moins qu’un chaoui ruralisé.
Comme disait un certain, ça vole en escadrille.
Bonjour Loulou,
Vous avez raison de soulever ce problème, on a tous vécu l’expérience d’un « parachuté » inadaptable et je comprends votre agacement envers le trufficulteur improvisé… Cependant, il ne faudrait pas caricaturer les gens qui font leur retour à la terre en pensant que sont systématiquement des bobos hors sol. Les villes sont pleines d’anciens ruraux ou fils et filles de ruraux qui sont allés y travailler et voudraient en repartir. Là, je parle d’une petite copropriété avec des gens qui ont déjà des aptitudes pour se replier en milieu rural (il y en a beaucoup). Simplement parce qu’à l’heure actuelle, trouver une ferme à un prix raisonnable est de plus en plus inacessible. Là, il y a un domaine entier où peuvent s’installer une par une des personnes sélectionnées pour leur capacité à réussir la transplantation.
Précision : aucun problème comme celui que vous évoquez n’est possible dans le domaine dont je parle, isolé de longue date par des grillages (c’est une réserve de faune sauvage) + épaisses haies naturelles et entouré de propriétaires que je connais depuis bientôt 30 ans.
Cordialement
Bonjour,
Bien sûr, ce risque est pris en compte. J’ai vécu sur cette propriété et croyez-moi, elle était bien sécurisée. Elle peut d’ailleurs l’être encore davantage. Le risque majeur est en ville, beaucoup moins dans les coins de campagne situés à l’écart, même si ce n’est pas à exclure. Il faut prendre toutes les précautions possibles, mais pas se laisser décourager, sinon on reste là où est, à entendre la mort…
Cordialement
Le commentaire auquel je répondais a disparu, dommage.
Bien entendu, je voulais écrire « à attendre la mort » et non « entendre ». La mort siffle rarement trois fois, je ne suis pas sûre qu’on l’entende venir. 😀
Comment faire pour obtenir la suite du dossier avec la localisation et coordonnées du Hameau des Sources?
Bonsoir,
Comme je viens de le poster sur le fil Telegram du Courrier :
Nous vivons des temps troublés, la prudence s’impose. Je demande donc aux personnes qui pourraient être intéressées de prendre contact avec moi en envoyant à l’adresse [email protected] une sorte de lettre de motivation (sous pseudo si elles préfèrent, c’est tout à fait légitime) pour expliquer leur situation actuelle ; pourquoi elles aimeraient venir s’installer au Hameau ; combien de personnes seraient concernées (célibataire, couple, famille avec enfants ou parents, groupe déjà constitué à la recherche d’un lieu) et de quel(s) âge(s) ; quelles sont leurs compétences et leurs projets éventuels ; ainsi que tout élément qu’elles jugeront pertinent. J’accuserai réception pour ne pas les laisser dans l’incertitude et nous pourrons bien sûr engager un dialogue sur les points de principe. Si leur dossier est retenu lors de la pré-sélection, qui aura lieu après les fêtes, elles recevront un dossier avec photos et plans. Si, à leur tour, elles décident de poursuivre l’aventure, il leur suffira de me recontacter pour fixer un rendez-vous de visite dans le courant du premier trimestre 2023. D’ici là, nous resterons de toute façon en contact.
Cordialement
Bravo pour cet article. C’est une chance pour les lecteurs du Courrier.
L’autonomie, dans un cadre semi-collectif si possible, c’était mon projet il y a 6 ans, mais j’ai du malheureusement y renoncer pour diverses raisons.
Un point extrêmement important n’est pas évoqué ceci dit, mais je suppose que celui-ci s’expose en privé, c’est comment les gens de l’eco-lieu votent et qui ils sont, et ce que dit le règlement intérieur à ce sujet. Ça serait totalement hors de question pour ma part de voisinner avec une « chance pour la France » ou bien un électeur qui ne soit pas RN/Reconquête. Or le milieu permaculturel et « petits oiseaux » que j’ai côtoyé, est bourré d’idéalistes et autres gauchistes mentaux.
Merci, j’espère en tout cas que ce sera utile.
Alors vous avez le mérite d’être clair, je vais l’être aussi : il est hors de question de demander aux gens pour qui ils votent (cela ne regarde qu’eux) ou de pratiquer un tri sur les convictions. Le but n’est pas de créer un camp d’entraînement mais un lieu de résilience à tous points de vue ; survie de base incluse, mais si c’est l’alpha du projet, comme il se doit 😉 , ce ne sera pas l’omega, qui sera de se sentir bien, à l’écart de la décomposition sociale en cours.
J’ai toujours détesté les positions binaires d’un bord comme de l’autre, c’est viscéral. On va dire que je suis une pragmatique bienveillante, les nu-propriétaires aussi et leur profil forcerait votre respect, vous pouvez me faire confiance. On peut combiner une longue expérience à l’extérieur et du goût pour la paix intérieure, si vous voyez ce que je veux dire (je suis sûre que oui).
Pour un projet comme celui-ci, il faudra des gens capables de sécuriser physiquement les habitants du hameau et des gens capables d’instaurer une ambiance de sécurité psychique, et tant mieux si certains sont polyvalents, comme deux d’entre nous.
Donc les futurs habitants seront sélectionnés pour leur sérieux, leur stabilité et leur capacité à œuvrer en bonne intelligence, ou dans leur coin s’ils préfèrent, mais en se respectant mutuellement. Pas question que quelqu’un méprise les uns en les traitant d’idéalistes à la noix, ou les autres en les traitant de fachos ! Et ce n’est pas seulement parce qu’un truc aussi contre-productif, ce serait bête à manger du foin. Je connais des gens des deux côtés de ce mur érigé avec tant de soin par nos Grands Diviseurs, et ô surprise pour les sectaires, ce sont tous des gens formidables…
Bref, pas de tri sur les convictions, mais sur l’aptitude à l’intelligence collective. J’espère que la sélection de ces profils sera efficace, mais si quelqu’un peine à s’adapter en fin de compte, il pourra toujours revendre son usufruit, je crois qu’il y aura de la demande !
Voilà une bien longue péroraison, mais c’est un sujet qui me tient à cœur. Si vous voulez poursuivre la discussion : [email protected]
Franchement, on ne s’improvise pas campagnard. Moi je suis convaincue qu’on peut créer une communauté soudée à l’échelle locale n’importe où, parce qu’on ne manque pas de bonnes volontés un peu partout, et de compétences diverses et qui se complètent.
Bonjour Elie,
Vous avez raison, mais qui parle d’improvisation ?
Cordialement
Belle apologie de la vie en communauté résiliente. Il est clair que la réussite de ce genre de projets dépend de la qualité du montage juridique, financier, fiscal et humain. L’histoire des communautés intentionnelles, en France comme ailleurs, doit nous inciter à la prudence. Si on exclut des groupements comme Longo Maï, il n’y en a pas beaucoup qui ont passé l’épreuve du temps.
En tout cas, quel plaisir de lire à nouveau Elen B. Koridwen, dans un contexte où je ne m’attendais pas à la trouver !