A Davos, quand le chat du mondialisme dort, les souris ukrainiennes dansent. En pleine retraite stratégique de l’équipe Schwab, et en l’absence de la quasi-totalité des poids lourds de la politique mondiale, hier, le couple Zelenski – et, avec lui, tout le menu fretin de la russophobie institutionnelle balto-scandinave et polono-ukrainienne – a eu son heure de gloire.
Pendant que, disséminés dans l’audience, des Thénardier ukrainiens de la bonne conscience euro-atlantique houspillent Scholz (« coupable » de retard dans la livraison de « leurs » chars Léopard), le héros Zelenski impose à l’assistance une minute de silence en l’honneur de membres de son gouvernement pourtant officiellement victimes d’un simple accident d’hélicoptère. Ces derniers héritent donc apparemment du statut de vaches sacrées jadis réservé aux nonagénaires cancéreux « victimes du Covid ».
Et ce, pendant que Liu He, prudemment interrogé par Schwab sur la soudaine crise de réalisme covidien de son gouvernement, répond, tout sourire, en invitant les participants à venir dans son pays profiter des réjouissances du Nouvel An chinois. Sur quoi Schwab, avalant la couleuvre encore frétillante, n’a plus qu’à lui souhaiter une bonne et heureuse année du Lièvre.
A Davos, le multilatéralisme se mangera froid
Comme de juste, les grands bénéficiaires du multilatéralisme davosien (comme, justement, Liu He), restent discrets sur le sujet.
C’est le tâcheron Scholz qui – probablement sans avoir conscience de vendre la mèche – reste le seul orateur à ressasser les mantras du multilatéralisme schwabien, après tout destinés à justifier la spoliation de ses propres électeurs. À l’entendre dénigrer « l’ordre bipolaire », par moments, on a l’impression qu’Alexandre Douguine a été invité à Davos. Impossible ? Peut-être pas tant que ça…
Car, pendant que les héros du réchauffage de la Guerre froide se font mousser dans l’auditorium, le gros matou du mondialisme ne dort pas vraiment : intervenant en duplex à quelques mètres de là, devant un public choisi, H. Kissinger, d’une voix fatiguée, mais parfaitement cohérente, dit la vérité de ce multilatéralisme, qui reste la doctrine profonde de la Caste, sans se laisser déranger par le vacarme des noces ukrainiennes qui font Führer dans la salle voisine.