Les députés de la NUPES ont brillamment illustré leur profonde méconnaissance du social, à l’Assemblée Nationale, en enfilant les sottises sur les régimes spéciaux comme des perles. Manifestement peu au fait des raisons pour lesquelles il existe des régimes spéciaux, ces députés leur ont trouvé des origines baroques qui sont autant de fake news. En même temps, on comprend pourquoi la gauche cultive l’ignorance sur ce sujet ! si les régimes spéciaux existent encore, c’est bien parce que, nés dans les années 30 sous le signe de la capitalisation, ils rappellent que ni le Parti Communiste ni le Conseil National de la Résistance n’ont réellement voulu créer un régime universel obligatoire. La protection sociale des années 30 était alors bien plus favorable pour leurs adeptes et leurs militants. Tellement plus favorable que ces régimes des années 30 sont aujourd’hui intouchables. Au fait, si la Sécu universelle, c’était si bien que ça, pourquoi la gauche se bat-elle massivement pour préserver les régimes d’exception ?
Les députés de la NUPES ont largement étalé leur ignorance et leur incompréhension de ce qu’est réellement la sécurité sociale. Il revenait au Courrier, adepte de la réalité historique, de démonter quelques contre-vérités flagrantes propagées par ces gens de gôôôche.
Régimes spéciaux de retraite et préhistoire de la sécurité sociale
Premier point, les régimes spéciaux existent parce qu’ils ont tous précédé l’existence de la sécurité sociale. Une légende politique ancrée à gauche veut faire que, jusqu’à la naissance de la sécurité sociale, la France vivait dans les ténèbres de l’exploitation des travailleurs, livrés sans défense à un monstrueux capitalisme prédateur. La permanence des régimes spéciaux de retraite prouve le contraire ! Tous créés avant la “Sécu”, les pouvoirs successifs n’ont jamais pu les supprimer parce qu’ils sont tous plus favorables que le régime général de base opéré par la CNAV.
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Merci M. Verhaeghe de rétablir ces vérités historiques passées, sans doute par inadvertance, sous le tapis du roman national.
J’ai cependant un doute. Je lis en effet dans un livre d’histoire a priori digne de foi* que “Vichy légifère de 1941 à 1944 sur la retraite des vieux travailleurs, qu’il fixe à 60 ans (soixante ans, c’est moi qui souligne en toutes lettres), en un temps où l’espérance de vie est plus courte qu’aujourd’hui”…
Or, sauf erreur, il me semble que vous parlez, vous, de 65 ans.
Pour le reste, entièrement d’accord. Je cite encore un historien, Jean-Pierre Le Crom, “la quasi-totalité des textes pris en matière d’assurance sociales, notamment celui relatif à l’allocation aux vieux travailleurs salariés (…) sont purement et simplement validés à la Libération, de même que ceux relatifs à l’assistance des vieillards, infimes et incurables”.
Pour ma part, je ne vois dans cette histoire, qu’une parfaite illustration de la “continuité de l’Etat” !
* Céline Desprairies, L’héritage de Vichy ; Armand Collin, 2013.
L’Etat est une fiction par laquelle tout le monde essaie de vivre aux dépens de tout le monde.
Frédéric Bastiat,
En plein dans le mille.