Le « renaissant » Sylvain Maillard, qui pourrait faire concurrence à la « socialiste » Anne Hidalgo à Paris, travaille en réalité au même programme : « du passé il faut faire table rase ». Hegel avait beau, sous Napoléon, saluer l’avènement de l’État « universel et homogène », la société, territorialement, n’est toujours (Dieu merci) pas homogène : en se déplaçant dans l’espace de la France, on se déplace aussi dans le temps de l’histoire culturelle.
Dans la France dite « périphérique » (qui reste en réalité majoritaire), attardée dans l’ethos moderne/démocratique, la révolution oligarchique de Davos – un volontarisme futuriste, qui va à l’encontre de la volonté d’une majorité – doit donc passer par le léninisme schwabien, la dictature des experts et ce coup d’État permanent qu’est l’état d’urgence permanent. Pas de démocratie pour les obscurantistes !
Maillard dépasse Hidalgo dans la course au néant
Au centre du dispositif, en revanche, dans ces centres de mégapole que se partagent Renaissance, EELV et ce qui reste du PS, il existe désormais une population anthropologiquement postmoderne de Sardines Ruisseau et d’hommes « déconstruits », pour laquelle, au contraire, l’utopie « verte et inclusive » – qui, pour des raisons qui restent troubles, implique aussi la transformation des clochers en effigies de plug anal – n’advient pas assez vite. Et où la tâche de ceux qui aspirent à la représentation politique de cette population va donc, au contraire, être de libérer cette démocratie locale, avec ses appétits nihilistes de ville smart et verte, de la tutelle de l’expertise attardée des élites largement provinciales de l’État-nation.
En l’occurrence, c’est cette dialectique qui sort de la bouche de Sylvain Maillard, déclarant qu’il « faudrait que l’avis des Architectes des Bâtiments de France soit purement consultatif pour éviter de bloquer nos projets ». Déclaration qui pourrait étonner ceux qui auraient bien aimé, pendant la supercherie covidiste, que l’avis des « experts » des divers « conseils scientifiques » soit, lui aussi, purement consultatif, et ne puisse ainsi pas « bloquer leurs projets » – par exemple le projet – largement majoritaire, en-dehors des mégapoles métrosexuelles – de conserver une vie normale en dépit de la grippe.
“Voici venu le temps des imposteurs” écrivait Gilbert Cesbron en 1972.
Il est malheureusement parti sept ans plus tard, mais les imposteurs sont toujours là et plus nombreux que jamais.
Il est curieux de constater autant d’intérêt pour ces guignols. Des lilliputiens en quête de reconnaissance qui prennent leur désirs pour des réalités. Juste des idiots utiles.