En 1845, un journaliste américain, John O’Sullivan, publiait dans une revue américaine de large diffusion un article intitulé « manifest destiny », en français « la destinée manifeste ».
Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des Etats-Unis, cet article pouvait être relié à la fameuse « Doctrine de Monroe » de 1823, qui peut se résumer ainsi :
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L’Amérique avait un ideal, the American way of life, et, the American dream.
Aujourd’hui c’est faire de l’argent, avec la bonne conscience donnée par l’axiome “je suis riche parce que je crée de la valeur pour les autres qui me rémunèrent équitablement”. Cette équité est assurée par des marchés concurrentiels parfaits où tous les acteurs disposent de la même information. Etes-vous utile, dites ce que vous faites et combien vous valez.
Mais la bonne conscience des individus a disparu et les marchés sont tenus par une minorité d’oligarques qui détiennent l’information. Il ne reste plus aux individus que l’avidité pour le maître argent, oubliant que l’argent est un moyen et jamais une fin qui condamne la conscience à l’injustice et au jeu malsain des affaires.
Avec l’idéologie de la destinée manifeste, les notions de frontière et d’ennemi changent et ne sont plus les mêmes qu’en Europe. La frontière n’est plus une ligne stable, mais un front pionnier, toujours en mouvement. D’où le malentendu qui, en Europe, dure depuis longtemps à propos de l’OTAN. Cette organisation pilotée par les Etats-Unis, est imprégnée par l’idéologie en question et n’a de cesse de s’étendre vers l’est européen, par étapes successives. De ce point de vue, la Pologne et la Roumanie, demain peut-être la Finlande, ne sont rien d’autres pour Washington que des fronts pionniers, comme le Mississipi et le Colorado l’ont été au XIXe siècle dans le mouvement vers l’ouest nord-américain. Concernant l’ennemi, quand il n’existe pas, il faut le susciter par tous les moyens et le diaboliser. Procédés qui nécessitent un rôle déterminant des médias. On sait qu’en 1898, pour rendre acceptable la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Espagne à Cuba, la presse belliciste du puissant Randolph Hearst (évoqué par “Citizen Kane” sous l’angle inoffensif de la vie privée), livrait une vision caricaturale de la situation à l’opinion.
On peut remercier Jean Goychman pour sa lucidité, notamment lorsqu’il dit : “chaude ou froide, la guerre est restée une constante”. Il est en effet souhaitable d’avoir une approche historique objective et de sortir du grand narratif de la Guerre froide (qui n’abusait pas De Gaulle), si l’on veut échapper un jour à la démesure de l’OTAN. Quarante cinq ans de propagande habile (tirant parti du réel totalitarisme de l’ennemi), suivis par trente ans de légende, ne sont pas étrangers à l’apathie actuelle des peuples d’Europe.
“New Frontier” est le thème majeur du programme que JF Kennedy décrit dans son discours d’investiture de candidat Democrate à l’élection présidentielle. Cela va jusqu’à la conquête de la lune et au delà. L’enthousiasme est là : “We stand today on the edge of a New Frontier—the frontier of the 1960s, the frontier of unknown opportunities and perils, the frontier of unfilled hopes and unfilled threats…
Can we carry through in an age where we will witness not only new breakthroughs in weapons of destruction, but also a race for mastery of the sky and the rain, the ocean and the tides, the far side of space, and the inside of men’s minds? All mankind waits upon our decision. A whole world waits to see what we shall do.
B. Obama le marionettiste qui agit derrière J. Biden, a répondu dans les mêmes circonstances en 2008 “Yes we can!”
Si l’on enlève la parenthèse enchantée de Donald J Trump à la Maison Blanche, les dirigeants étasuniens depuis Clinton ont capitulé face à aux pulsions mafieuses d’argent facile et aux 4 volontés du complexe militaro–industriel.
Tiens une question blanche, facile:
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Je ne crois pas que nous puissions tirer notre salut de quelques dirigeants US que ce soit. Mais la question est bien marrante !
Pour moi la “destinée manifeste” n’était valable qu’au tout début de leur histoire dans une période de troubles et quand la religion était une sorte de phare spirituelle et morale. Seulement comme la religion est conduite par des êtres bien tangibles, sa pensée hérite de leurs ambitions, de leurs défauts.
Il est sûr que la différence de développement entre les colons Européens et les Amérindiens a joué en la défaveur de ses derniers qui n’exploitaient pas bien les ressources à leur portée, n’avaient pas de missions divines et étaient au final de simples “hérétiques”.
Je pense que ce qui motive une partie de l’élite US depuis la fin du 20e siècle, ce sont ses succès surtout liés à l’effondrement du vieux continent en profitant des deux guerres mondiales pour asseoir leur économie (ils commercaient avec tout le monde même au plus fort de la guerre), en récupérant son or et devenant de fait le seul Etat solvable et de confiance, puis en imposant le dollar au monde entier comme monnaie de transaction pour toutes les matières premières. En plus de remplacer le royaume uni dans la domination marîtime mondiale lui donnant la capacité militaire d’intervenir partout pour faire valoir ses intérêts.
Ça donnerait la “grosse tête” à n’importe qui surtout quand on a un pays de cette taille qui était encore il y a peu, bien approvisionné en ressources diverses. Seulement les ressources ne sont plus vraiment chez eux même avec le pétrole ou gaz de schiste. Et d’autres ont bien plus de ressources qu’eux…
Le destin des USA est dans la fosse sceptique de l’histoire