Le point commun des affiches électorales d’EELV et des boniments de tel ou tel joli cœur sur Tinder ? L’IA. En bon français : l’arnaque. Alors que, dix ans plus tôt, la crise des missiles de Cuba avait révélé à qui savait lire l’Histoire que la Guerre froide de l’époque était aussi bidon que celle qu’on nous vend aujourd’hui, dès 1972, la rencontre Mao-Nixon-Kissinger préfigurait le monde « multipolaire » actuel. L’épuisement des grands récits de confrontation post-eschatologiques était donc largement prévisible, et même entamé.
C’est alors – argumente le documentaire HyperNormalisation d’Adam Curtis, diffusé par la BBC en 2016 – que les élites mondiales ont décidé de scinder l’univers : d’un côté, le monde réel, dont plus personne ne parle, confié aux bons soins de Davos (moyennant des « politiques » mises en musique par McKinsey &Cie). De l’autre, le monde factice, avec ses grippes transmutées en peste noire, ses clubs d’escrocs promus groupes d’experts (notamment sur le climat) – bref : le monde dans lequel nous vivons.
A tel point qu’on ne s’étonne même plus d’apprendre, au détour d’un tweet, que des candidates d’EELV à des législatives partielles – malmenées par l’âge et le surpoids – ont décidé d’employer pour leurs affiches des photographies que les mauvaises langues déclarent photoshopées, et les concernées, anciennes (donc malgré tout fausses).
Hypocrite Tinder, mon semblable, mon EELV
Ce n’est là, finalement, que l’extension à la communication politique de techniques de manipulation déjà suffisamment démocratisées pour qu’une société en « Intelligence Artificielle » propose aux utilisateurs mâles de Tinder un logiciel qui se charge de tchatcher de la meuf à leur place, en garantissant l’obtention de rendez-vous.
La condition préalable du fonctionnement de l’« IA » est bien entendu la généralisation de la Stupidité Artificielle : une société du faux, suffisamment oublieuse de l’authentique pour qu’un vulgaire ChatGPT puisse procéder à des expériences de Pavlov sur des Sapiens.
Car après tout, les boniments de tel ou tel tombeur Tinder ne sont ni plus vrais, ni plus faux que la vraie-fausse écologie que nous vend Yannick Jadot et son harem de reconstructrices, que les prophéties apocalyptiques (régulièrement renouvelées, puis effacées de Twitter) de Greta Thunberg ou que l’« identité de genre » du « Directeur des programmes stratégiques » de Crédit Suisse – au crédit duquel on pourrait pourtant verser une activité, pour le coup, réellement apocalyptique.
Moi je continue de croire au Grand Balai de l’Histoire – il revient régulièrement, comme la comète de Haley, pour faire un grand nettoyage.
L’artificiel peut il entièrement recouvrir le réel des générations futures à partir de la génération Z ou alpha? Merci. NB: alpha, nés après 2010.