Comme les « hackers prorusses » – un peu poussifs, dirait-on, face aux cyber-architectures de l’OTAN –, les « bihebdomadaires bamakois » (plus généralement : la presse écrite d’Afrique subsaharienne) ne semblaient, jusqu’à présent, pas particulièrement hégémoniques. Et pourtant, les uns comme les autres sont susceptibles d’une redoutable efficacité – mais uniquement contre la France.
Il est vrai que, dans le cas des hackers prorusses (qui existent certainement – la preuve : ils ont une chaîne Telegram), les dégâts n’ont pas l’air considérables : ils auraient, hier, paralysé pendant quelques heures le site (que je n’ai jamais consulté de ma vie) de cette Assemblée nationale rendue parfaitement redondante par la dictature du 49.3 – si ce n’est pour les numéros du cirque Moretti-Bergé, avec guest-starring des intermittents du spectacle NUPES, de toute façon retransmis par les chaînes du spectacle parlementaire.
On en viendrait presque à se demander pourquoi la presse subventionnée consacre une précieuse page électronique à ce non-événement – si on ne savait pas, par ailleurs, à quel point l’ONU, l’UNESCO, l’Elysée, ce même Palais Bourbon et l’ineffable Pap Ndiaye se font un mouron de dingue pour notre « sécurité en ligne », notre « santé mentale » – bref : pour vous protéger de la presse non-subventionnée, des brèves de Modeste Schwartz et de la si dangereuse (surtout pour eux) liberté d’expression.
Françafrique : pire que Bakhmout – Bamako !
Si, après réparation du site de l’Assemblée, la glorieuse guerre de civilisation que se livrent l’Empire du mensonge et la Sainte Russie semble un peu piétiner sur le parking du Lidl de Bakhmout, la réorganisation des rapports de forces au sein de l’Occident – dont elle fournit si opportunément le prétexte –, elle, va bon train – et se traduit logiquement avant tout par la relégation de la France, pays peuplé d’irresponsables et gouverné par des traîtres.
C’est ainsi qu’à Bamako, on découvre soudain qu’en payant – à titre de rançons – un pognon de dingue aux guérillas islamistes de tous poils, la France finance le terrorisme en Afrique occidentale. Par calcul machiavélique, ou simplement parce que – tout comme la Russie, la Chine, et à vrai dire tout le monde – elle attache plus de prix à la vie de ses ressortissants qu’à celle des Africains ?
A la rigueur, qu’importe – car l’ennui, c’est que c’est désormais Wagner, et non plus nos soldats, qui couvrent les arrières du mensonge néocolonial.