L’instauration du RIC, le referendum d’initiative citoyenne (RIC) est présentée par certains comme un outil miracle pour rénover la démocratie, et comme une réponse pour ainsi dire magique à la crise profonde de la démocratie représentative que nous traversons. J’aborde cette question dans le second chapitre de mon prochain livre qui s’intitulera Traité du monde d’après. Je donne ici quelques arguments de réflexion pour prôner, au-delà du RIC, qui est un outil et non une fin en soi, une conception large de la démocratie liquide, que je décris plus largement dans mon futur livre. Il s’agit, bien entendu, de l’ébauche d’un débat, et non de sa clôture !
Il me semble important de redire que nous traversons une très sérieuse crise de la démocratie représentative aujourd’hui, et même une crise fatale. L’évolution technologique, notamment numérique, la rend en effet obsolète : comment justifier le recours à des mandats pour prendre des décisions, quand les outils à disposition permettent de consulter la population sur tous les sujets de façon fiable et pour ainsi dire en temps réel ?
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Bonjour Éric
Il me semble que cela serait très enrichissant que vous fassiez une vidéo avec Clara Egger afin de discuter sereinement de la place que pourrait avoir le RIC dans notre pays. Merci
Monsieur,
il ne s’agit pas de « rénover » la Démocratie !
il s’agit de la « restaurer », nuance !
la Démocratie est morte en France, et c’est le tandem Sarkozy-Fillon qui lui ont donné le coup de grâce en trahissant le résultat du référendum de 2005. Les parlementaires réunis en congrès ont aussi trahi le vote du peuple.
nous traversons « une très sérieuse » crise, parce-que, justement, il n’y a plus de Démocratie
Et à partir du moment où le parlement est sous le contrôle de l’Exécutif, que faire ? Nombreux aussi sont ceux qui pour 20 000 euros par mois trahiraient ,père et mère ! Et à plus forte raison ceux qui les ont élus. Quant aux organes de propagande que sont les médias……(relire Hannah Arendt)
nota : vous avez raison , le RIC n’est qu’un outils
Merci de lancer cette réflexion fondamentale dans cette période de basculement incertaine où il est nécessaire de s’appuyer sur des principes solides.
D’accord avec l’ensemble de votre vision, mais il me semble que le problème essentiel est le pouvoir démesuré de la finance qui nous fait tourner dans un aquarium dans lequel nous avons l’impression d’être libre. La possibilité de créer de la monnaie ex nihilo me semble être la première arnaque à combattre.
le travail de Valérie Bugault, que je connait encore mal, pourrait être d’un apport précieux pour poser les bases d’une démocratie en permanente construction ?
La subsidiarité réelle implique de savoir articuler deux ordres de libertés, individuelles et collectives.
La garantie que les libertés collectives n’en viennent pas à menacer les libertés individuelles réside sans doute dans le fait de veiller à ce que les premières procèdent plus de l’empirisme que de décisions formelles. Cela nécessite donc du temps et de la stabilité, facteurs essentiels que minent les diverses « stratégies de la tension » pour empêcher tout ordre spontané de se mettre en place.
Il y a ainsi des conditions sous-jacentes à la dynamique des libertés individuelles. Par exemple, celles qui relèvent des habitudes d’entraide entre personnes qui ont des liens tacites, non codifiés mais forts, comme l’évoquait Piero San Giorgio dans un entretien récent. Ce type de liens est de nature à court-circuiter l’Etat et les grandes « organisations » qui veulent régenter la vie concrète des gens.
Oui je rejoins le commentaire du dessus
Il n’y a pas nécessité ou urgence à rénover puisque le régime actuel n’est pas démocratique
Le peuple s’exprime en ne votant pas et ce n’est pas pris en compte
Le plus grand parti est celui de ceux qui n’ont pas trouvé de programme correspondant à leur souhait de société
Il est donc grand temps de trouver une autre façon d’être représenté et que les lois, projets etc… soient en phase avec la majorité et non pour une frange de 17% des français
les seules bonnes règles sont celles qui permettent de dégager les mauvais joueurs.
Le RIC est un gadget. Pour revenir en démocratie car nous n’y sommes plus il faut d’abord sortir de la technocratie donc de l’Union européenne. La démocratie ne peut pleinement fonctionner qu’au sein d’un État nation souverain en matière de politique monétaire et budgétaire. Actuellement ces choix politiques fondamentaux nous sont dictés par la Commission européenne sous la houlette de la caste et des marchés financiers.
Les citoyens ont à juste titre le sentiment que le vote ne sert à rien puisque les dirigeants proposés sont interchangeables et se différencient uniquement par du marketing et de la pub lessivière. Et accessoirement par des rodomontades sur l’immigration…
Ceux qui proposent de sortir de l’UE et de l’OTAN sont rendus invisibles. La réforme électorale de Hollande mettant fin à l’égalité du temps de parole des candidats servait à cela. Au fur et à mesure que le peuple se rend compte combien il est grugé, la vis se resserre…
Cette socialope a aussi levé l’anonymat du parrainage des maires, donc désormais attendez vous à n’avoir pour choix définitif que des marionnettes ou des figurants inoffensifs pour la caste. Le peu de pouvoir réellement démocratique a été gommé, l’affaire est close et il est trop tard pour s’apercevoir que l’élection n’est pas à prendre à la légère en suivant comme des moutons les médias ou les sondages et les paroles creuses qui n’engagent que les crétins qui y croient.
????
Cette « crise du système » ne s’explique-t-elle pas surtout parce que notre Constitution – qui prévoit le référendum – n’est plus appliquée, et mieux, bafouée par ceux-là même dont c’est le devoir de la respecter et de l’appliquer ?
Macron veut gouverner contre le peuple et pour ce faire il est prêt à tout pourvu qu’il puisse gagner du temps et tenir encore quatre ans !
La seule vraie démocratie, c’est la palabre africaine. Uniquement réalisable pour un groupe restreint. Quand on doit voter, c’est déjà qu’on n’arrive pas à se mettre d’accord.
Ceci-dit votre réflexion est très intéressante et enrichissante. L’idéal est impossible à atteindre, mais si on n’essaie pas, c’est sûr qu’on n’y arrivera pas. Il faut essayer d’autres solutions que le système actuel. La démocratie, c’est avant tout une culture et le respect des autres.
Je suis cependant très sceptique pour tout ce qui se fonde sur de l’informatique. J’ai été formé dans les années 70 à Poughkeepsie (USA) sur IBM 360 et 370 et je connais trop bien les possibilités de manipulation et de fraude… Tout ce qui passe par Internet peut être piraté sans laisser de preuves.
Les votations suisses violent régulièrement les libertés individuelles. On se souvient de celui sur l’immigration qui interdit aux entrepreneurs de choisir leurs employés.
Il y a des évolutions technologiques majeures autour de l’informatique qui métamorphosent notre existence,ce ne sont pas des replâtrages ce qui est « politique ».Il faut ,il me semble,un « grand reset »de ce monde technocratique en fin de course et reconstruire avec ces nouveaux paramètres
La France est pratiquement devenue un soviet socialiste, dirigé par un politburo dont le président est élu par une minorité privilégiée de citoyens. Le soviet, assemblée des représentants du peuple, ne fait qu’entériner comme loi les directives du politburo siégeant à l’Elysée loin du réel, par l’entremise du 49.3.
Tous les contrepouvoirs et institutions prévus par la constitution ont été noyautés par les partisans macron-socialistes. Cette façon de faire fonctionner la cinquième république est complètement dévoyée.
La réforme électorale de 2001, a synchronisé l’élection présidentielle avec l’élection des députés de sorte que le Président puisse bénéficier systématiquement de la chambre introuvable, élue 2 semaines après lui, et dont il a nommé tous les candidats.
En cas de dissonance significative entre le politburo et le peuple, ce que nous vivons actuellement, le président s’obligeait à consulter directement le peuple par referendum. La débâcle de 2005 sur l’intégration de la France à l’UE, de fait fédération dont les commissaires sont nommés par des gouvernements plus ou moins démocratiquement légitimes, a montré que le Politburo pouvait continuer à dicter ses directives au gouvernement sans égard à l’opinion populaire. De facto le référendum a disparu.
Sur des questions essentielles comme la nationalisation des régimes de retraite,, l’arrêt de la production d’énergie nucléaire, ou la déconstruction sans aucun back-up de ce qui fonctionne pour une aventure écologique peu respectueuse de la nature réelle de la régulation du climat, ignorant totalement le rôle du gaz carbonique dans le refroidissement nocturne de l’atmosphère, il serait rassurant que les décisions soient prises à une très large majorité de l’ensemble des préférences des citoyens, soit 51% des inscrits.
Le RIC pourrait être l’expression simple du bon sens partagé, provoquée par une initiative de la base, l’inverse de la politique top down de l’élite autoproclamée.
Pour faire court, le RIC nous aurait assuré la vaccination-Covid obligatoire ( rappelons-nous la haine collective que suscitaient les quelques résistants); ça suffit à le discréditer.
Côté institutions, on doit être sensible, me semble-t-il, à l’erreur que constitua l’interdiction du cumul des mandats, en particulier celui de député-maire qui permettait un ancrage dans le terrain.
Enfin, la notion de droit naturel remonte à bien plus loin que Locke et sans le christianisme, la liberté moderne n’aurait pu émerger. Celui-ci est bien plus que le catholicisme social qui fait horreur à Monsieur Verhaeghe, comme il le reconnaît en passant en citant à deux reprises sur Saint-Thomas d’Aquin, le divin Docteur…
« La liberté, pour quoi faire », l’ouvrage de Bernanos, devrait être une grande référence pour les libéraux.