« Task-force » anti-RN : Renaissance, tout contre le vichysme – par Modeste Schwartz

Au-delà de cette « task-force », c’est la Macronie toute entière qui devient un anti-RN : pas simplement contre les héritiers légitimes du vichysme, mais tout contre.

Constat déjà ancien : à peu près dénué de programme, le RN se tasse, espérant, en apparence, hériter mécaniquement de la République, du fait d’une sorte de droit divin de l’opposition : en vertu du fait que, tout en lui ressemblant de plus en plus, il est censé être le plus gros des partis qui ne sont pas le régime.

Ce qui, en revanche, est presque neuf, c’est l’apparition d’un effort parfaitement symétrique du côté de Renaissance. Sous les gesticulations vides du mari de Brigitte, les Marcheurs – qui doivent s’ennuyer à force de servir de chambre d’enregistrement à un exécutif lui-même vassalisé par Black Rock – ont décidé de créer « une task-force anti-RN ».

Mais que comptent-ils, au juste, reprocher à l’amicale des parasites mandatés de J. Bardella ? Certainement pas une quelconque homophobie ! Ni le féminisme qui, en servant de prétexte à une islamophobie light (contre les « mosquées-cathédrales », mais surtout pas contre l’immigration de masse !), fournit à Marine ses dernières et fragiles apparences de défense de l’autochtonie – qu’elle vomit à titre personnel au moins autant que tout le reste de sa classe bourgeoise.

RN-Renaissance : lutte à mort des jumeaux du néo-vichysme

Comme le montre clairement son mutisme face aux dictats de Black Rock, de l’OTAN et de l’UE – que ce soit en matière de « retraites » ou « d’Ukraine » – le RN, une fois refermée la parenthèse philippotiste, revient simplement à ses fondamentaux de parti de collaboration. Dans une Europe de la casse sociale et du soutien du néonazisme kiévien, finalement, il est comme un poisson dans l’eau.

C’est donc plutôt côté Renaissance que cette assimilation symbiotique débouche sur une transfiguration assez stupéfiante : pendant que Macron, porté au pouvoir par le libéralisme affairiste, singe De Gaulle à l’internationale, Darmanin parodie tantôt feu Pasqua, tantôt feu Sarko.

Et, comme la fonction crée l’organe, Renaissance a même fini par secréter une sorte de clone de Marine, en la personne de la translucide Laure Miller, chargée du lancement de ladite « task-force ». Devant son siège de députée à une triangulaire anti-RN lors d’une législative partielle, elle est littéralement l’anti-Marine : zéro, mais affecté d’un signe négatif.