Bompard : profil de l’ombre d’un hologramme, par Modeste Schwartz

D’un récent article, assez décousu, du Parisien consacré à la non-personnalité de Manuel Bompard – qui aspire à hériter du fonds de commerce de l’illusionniste Mélenchon – l’histoire ne retiendra probablement pas grand-chose. La chronique humoristique en retiendra trois citations, que je livre ici méchamment à l’attention estivale de nos lecteurs.

Et d’abord, sur Mélenchon – cet hologramme trotskyste dont Bompard aspire à devenir l’ombre officielle. Les auteurs du Parisien ont eu accès à des sources aussi éminentes qu’anonymes – mais on a, de toute évidence, à faire à des pointures : « Mélenchon a cette capacité à décrocher son téléphone pour appeler n’importe quel intellectuel, comme Annie Ernaux », observe un « compagnon de route ». Vers quel kebab exactement les compagnons étaient-ils en route quand le Leader Mínimo a décidé de mettre à contribution le 06 de cette écrivaine décorée pour avoir, mieux que personne, chanté le trauma des femmes acculées à la vaisselle ? L’article ne le précise pas.

Bompard saura-t-il s’élever jusqu’à ces hauteurs stratosphériques de la culture ? A en croire ses amis/rivaux/langues de pute de LFI : oui, mais pas tout de suite. Il va d’abord falloir qu’il guérisse – comme Quatennens, qu’il a plus ou moins évincé – des séquelles de la masculinité toxique, qui en font, notamment, un piètre convive de réunionite.

Mélenchon, promu « maître à penser »

« [En réunion, Bompard] pige plus vite que les autres et il s’ennuie. Du coup, il fait des équations de maths pour se détendre. ». De quoi vexer la femme blanche lancée dans une longue description du calvaire des vaisselles auxquelles le patriarcat l’a jadis réduite.

Trop testostéronées pour être réellement inclusives, les mathématiques (sa profession) préparent néanmoins parfaitement Bompard à succéder à Mélenchon : demandant (comme les intrigues de politicards se disputant un fromage) une forte capacité computationnelle, elles permettent en revanche (à la différence de la physique ou de la biologie) un total mépris de la réalité matérielle et humaine – vertu cardinale de tout collectivisateur en puissance.

Enfin, la doctrine : c’est maintenant Bompard lui-même qu’on entend, affirmant que « le vote n’est pas l’alpha et l’oméga de la démocratie ». Une fois que leur utopie collectiviste aura affamé le pays, Mélenchon peut donc compter sur lui pour ne pas – sous prétexte d’impopularité – céder trop facilement le pouvoir à « l’extrême-droite » (comprendre : au reste des forces politiques).