Les syndicats dits représentatifs adorent donner des leçons de morale publique à leurs contemporains. On se souvient ici de l’appel quasi-général à faire barrage au RN encore lancé en avril 2022. Les syndicats n’ont par ailleurs que le mot “démocratie sociale” et “partage de la valeur” à la bouche. Quand il s’agit d’appliquer à eux-mêmes les règles qu’ils prônent avec véhémence pour les autres, on trouve en revanche beaucoup mois de monde derrière le porte-voix. La Cour des Comptes vient d’en apporter un nouvel exemple avec son référé sur l’IRES, un bidule ésotérique qui a permis aux syndicats de récupérer plusieurs millions pris dans la poche du contribuable. On notera la charge à fleuret moucheté contre FO-Cadres et son secrétaire général, Eric Peres, menée par la Cour.
L’IRES est l’acronyme de l‘Institut de Recherches Economiques et Sociales, une “association au service des organisations syndicales représentatives des travailleurs”, selon ses propres termes. Créée en 1982, l’IRES propose des subventions aux organisations syndicales pour que celles-ci puissent diligenter des études qui les éclairent dans leur action et dans leurs stratégies. Placée sous l’autorité du Premier Ministre et de France Stratégie, l’IRES est en réalité en roue libre et sert vraisemblablement, comme le suggère la Cour des Comptes, de pompes à fric pour les syndicats, en particulier pour les plus petits d’entre eux (ceux qui ont le mieux servi la soupe au gouvernement durant la crise des retraites, comme c’est bizarre) : FO, la CFTC et la CGC.
Un système de commissions occultes
Récapitulons donc le système de l’IRES tel qu’il est décrit par la Cour : les systèmes se répartissent un magot selon un système arithmétique aux règles mystérieuses :
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