Même hors-gouvernement, les élites du 2nd rang ont bien compris ce principe de la science politique davosienne : ne jamais laisser une bonne crise se perdre. Et aussi que les débuts de crise se prêtent tout particulièrement bien à leur exploitation. Mélenchon, d’un côté, et la direction du syndicat de police UNSA, de l’autre, offrent deux exemples typiques de cette méthodologie.
Les “hordes sauvages”, les “nuisibles”… Les syndicats Alliance et UNSA Police démontrent par ce seul communiqué qu’il y a un problème systémique dans la police. “Nuisible” déshumanise ouvertement la jeunesse des quartiers.
— Pascal Riché (@pascalriche) June 30, 2023
Les 2 dernières phrases sont factieuses. pic.twitter.com/8TkkhN8fAg
1) Mélenchon
Dans les premières heures de la Naheliade, il souffle sur les braises : appelant les « manifestants » à épargner les institutions publiques (où ses électeurs travaillent), il les encourage implicitement à piller et vandaliser le bien privé, au nom de « la justice ». Comprendre : au nom de la croisade anti-Blancs que l’aile « indigéniste » de son parti appelle de ses vœux, et dont elle aurait voulu, dans la Naheliade, reconnaître le début.
Et depuis ? Depuis, c’est l’été. Il faut chaud. Mélenchon discute avec Christophe Barbier de la pièce de théâtre (un one man show, naturellement) que ce dernier a écrite sur lui. Les gains électoraux engrangeables (du point de vue du Leader Mínimo, qui croit pouvoir faire main basse sur cette Nouvelle France) ont dû être réalisés, et c’est le très contribuable qui paiera les commissariats brûlés. Bonnes vacances, Jean-Luc !
Ne jamais laisser un bon Nahel se faire refroidir sans profit
2) Alliance/UNSA
Comme au tout début des Gilets Jaunes, dans les premières heures de la Naheliade, ces deux syndicats policiers (alors encore à l’unisson) se « laissent tenter » par une « rhétorique d’extrême-droite ». On se souvient de ces communiqués aux arrière-goûts zemmouriens sur les « hordes sauvages » et les « nuisibles ». Comprendre : les hordes nuisibles qu’on va laisser se déchaîner contre vous, à moins que vous ne raquiez !
On ne sait pas encore ce que le pouvoir macronien, faible face aux forts, a, ce coup-ci, lâché à cette police transformée en syndicat de racket : une nouvelle rasade de pognon de dingue, comme au début des Gilets Jaunes ? Ou peut-être quelques garanties concernant les latitudes d’auto-défense de ces héroïques gardiens de l’ordre, qui estiment mériter de sortir indemnes de ces nuits largement consacrées à regarder la France brûler ?
En tout état de cause : l’UNSA, d’ores et déjà, se désolidarise des propos « racistes » du syndicat Alliance. On reconnaît vite ceux qui n’ont plus faim…