Marc Ferracci a-t-il été, comme l’affirme Blast, pris la main dans la poche de Pôle Emploi ? La nervosité dont il fait preuve en la matière tranche certes avec le flegme de ceux qui pourraient être impliqués dans les scandales de BPI, ou des connivences entre Uber et l’équipe de campagne du candidat Macron. On aurait, pour autant, tort de méconnaître cette tendance lourde : les connivents deviennent nerveux.
Ce sont, tout naturellement, les (relativement) petits poissons qui – selon le proverbe alsacien – « aboient le plus fort quand le coup de pied les atteint ». En l’occurrence : le député macroniste Marc Ferracci, qui « a annoncé ce lundi qu’il allait déposer plainte pour diffamation après avoir été mis en cause par le site d’information Blast pour un possible conflit d’intérêts autour du projet de loi ‘pour le plein-emploi’ ».
Car l’enveloppe « groupe Alpha » dont il est question pâlit probablement en regard des sommes extorquées au très contribuable par McKinsey – succursale de Davos et de l’Etat profond US, aux appuis politiques a priori plus solides que ceux dudit groupe Alpha.
On a, notamment, pas connaissance de telles menaces/tentatives de censure en provenance des bénéficiaires de la collusion BPI/Macronie, ou de ceux de la connivence Uber/Macron.
Du « Qui palpe ? » au « Qui va porter le chapeau ? »
Dans son génial Catch 22, Joseph Heller met en scène un soldat nommé Milo Minderbinder, sorte de prophète du capitalisme de connivence, qui, en pleine 2e Guerre mondiale, transforme une base aérienne US d’Italie en gigantesque opération d’import-export frauduleux. Sa devise : la beauté du système, c’est que « chacun touche sa part du gâteau ».
En effet : tant que l’argent magique coulait – de façon certes inégale, mais à flots – dans les poches de tous les parasites du système – de McKinsey au monde associatif des banlieues, en passant par le Fonds Marianne –, on assistait à assez peu de telles crises de nerfs.
Ce que nous dit en revanche, aujourd’hui, la multiplication des enquêtes parlementaires – certes très efficaces dans l’art de noyer le poisson –, c’est que, à l’approche de l’addition, tous les joueurs de ce poker menteur n’ont qu’une hantise : se retrouver parmi les premières victimes des sessions de chaises musicales qu’on voit pointer à l’horizon de « la rigueur » chère au vertueux Gabriel Attal.