Les Grecs de l’Antiquité avaient cru remarquer que « le concept de chien ne mord pas ». C’est là « un détail » qui ne peut qu’échapper à la misologie pète-sec de la critique de film de Marianne, excédée par le « manque de nuances » de la comédie portant à l’écran la célèbre poupée Barbie et son acolyte Ken – une critique qui dit, sans le vouloir, la vérité de ce film, probablement bien mieux que le film lui-même.
Le thème de cette comédie rose/bleu est en effet – comment aurait-il pu en être autrement ? – l’organisation de la société autour des rapports hommes/femmes – c’est-à-dire (on tend à l’oublier) des rapports de deux concepts. La femme (au singulier, avec article défini) n’existe en effet (au sens individuel/concret de ce verbe) pas plus que l’homme. La critique de Marianne l’ignorerait-elle ?
Probablement pas. Mais alors, que veut dire la très joliment nommée Bérénice Hourçourigaray dans ce long article (bien écrit, au demeurant), en répétant lourdement ce reproche de « manque de nuance » ? S’attendait-elle à ce que le film soit assorti de notes de bas de page précisent à chaque scène que
« Attention ! Barbie n’est pas Bérénice Hourçourigaray ! »
Probablement pas. Pourtant, la question se pose – alors même qu’aucun homme normalement constitué ne s’attend à ce qu’un film consacré à Trotski ne précise en surimpression que « Attention ! Lev Davidovitch Trotski n’est pas Robert Dupuis ! ».
La très prosaïque réalité, c’est que ce film, en tant que comédie, ne peut faire rire qu’en disant la vérité archétypale des rapports entre les sexes, laquelle intègre aujourd’hui les conséquences d’un féminisme déjà très largement folklorisé, et devenu – du fait même de son succès historique – sujet de blagues.
La réaction de Bérénice Hourçourigaray au film Barbie est donc très précisément celle d’un salafiste au front bas devant une production irrévérencieuse à l’encontre du Coran : la bigote ne supporte tout simplement ce propos sacrilège, qui rompt avec la conspiration de la gravité chialante qui se doit d’entourer tout récit religieux.
Car, comme je l’ai expliqué dans YIN, le féminisme est la religion de facto de l’Occident terminal, dont Bérénice Hourçourigaray est – qu’elle le veuille ou non, en sa qualité d’intellectuelle médiatique – une prêtresse rémunérée. Du Tartuffe à Barbie, les relations entre foi et comédie n’ont jamais été simples.
Et puisqu’il est question de salafo-féminisme : Bérénice, gare à l’Ourse-Houri!
lol ça donnerait presque envie d’aller le voir.
J’ai eu la même pensée.
Sauf erreur c’est les studios qui on bloqué le filme sur la traite des enfants.
Et la pour ma part ils n’auront plus un kopeck .
Je ne suis pas d’accord avec l’article. J’ai lu celui de Bérénice Hourçourigaray et elle a pour avantage qu’elle a vu le film. Elle explique qu’à un moment du sénario, les personnages passent du monde de Brabie au monde réel et que c’est ce dernier qui est traité avec un manque de nuance : du patriarcat à tous les étages !
Et les femmes de fragiles êtres qu’il faut protéger à tout prix.
Marianne a été rétrogradé au dernier wagon du train progressiste. Tirer dessus, c’est achever l’ambulance.