L’homme qui a conseillé tous les présidents US depuis Nixon (à la seule exception de D. Trump) connaît personnellement V. Poutine depuis le début des années 1990. Depuis lors, cette relation d’amitié et d’affaires n’a jamais pris fin : on a comptabilisé une quinzaine de rencontres en personne entre cette date et 2016.
Encore aujourd’hui, dans le chœur des éminences grises occidentales, Kissinger est celle qui fait le plus clairement entendre une voix posant en principe l’impossibilité de parvenir à la paix sans consentir à d’importantes concessions à la Russie, et la vanité des rêves de « changement de régime » ou de « démembrement de la Russie » qui sont l’ordinaire des productions plus ou moins poétiques de divers think-tanks occidentaux/occidentalistes, notamment britanniques, polonais et baltes (héritiers appauvris de feu la tradition néo-con).
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Modeste nous a habitué à des analyses lucides, tranchantes, sarcastiques, ironiques, et surtout toujours très pertinentes. Mais sur ces capsules, j’ai du mal à comprendre où il souhaite en venir. Kissinger est effectivement un surdoué, discret, humble, et intellectuellelent bien plus proche des grands « penseurs » russes, que US. Mais il n’en reste pas moins un pur produit de la Fondation Rockfeller, de la Standard Oil ancestrale, à Blackrock et Vanguard, aujourd’hui. Il a été le héraut de de cette caste au dessus des gouvernements et des lois partout dans le monde, et qui n’a pas même hésité à éliminer des Présidents Étasunien. Concernant la Chine, il était encore une fois avant tout en mission pour eux, pour convertir cette énorme masse populaire à la société de consommation. Il a sans doute influencé Poutine, et d’autres grands dirigeants. Il est sans doute à l’origine de Davos, il a sans doute compris le premier que l’hégémonie décidée par les néo-cons de la FED et du complexe militaro-industriel, conduiraient au chaos financier et guerrier qu’on connaît actuellement. Mais il n’est jamais entré en rébellion, il n’a jamais lancé l’alerte, il s’est lui aussi soumis à l’oligarchie mondiale… N’est pas Thomas Sankara ou Julien Assange qui veut, il vivra plus vieux et plus « libre » qu’eux…
Résumé des capsules Poutine et Kissinger:
La Chine: « Les pauvres c’est les gentils, les riches c’est les méchants, on veut devenir méchant »
Davos : « Demandez moi ce dont vous avez besoin on vous expliquera comment vous en passer »
Kissinger: « L’intelligence est la chose la mieux répartie dans le monde, car quoiqu’on en soit pourvu, on pense toujours en avoir suffisamment puisque c’est avec ça qu’on juge »
Poutine : « Circulez y a rien à voir »…
Modeste on t’apprécie énormément, mais là pour aller de Moscou à Pékin, tu es passé par Washington, c’est un peu long ! @@@
Monsieur Thaize je vois que vous reprenez les aphorismes de mon maître à penser, Coluche . Le meilleur : « les sondages d’opinion c’est pour que les gens sachent ce qu’ils doivent penser »
Chère Suzanne, Cher Asterix, vous avez d’excellentes références en Blaise Pascal et Modeste Schwartz… Bien que le dernier nommé me semble beaucoup moins « catholique »@@@ concernant votre réponse à Huger vous auriez pu rajouter que les deux grandes puissances trompeuses aveuglant l’homme sont bien l’amour propre et l’imagination… Notre regretté Coluche incarnait lui l’autodérision et le bon sens, mais n’oublions pas que derrière le comique, l’artiste, il y avait ce courage et cette sincérité qui font tant défaut aux politiques et diplomates ! Une petite question pour finir, pourquoi m’appeler Monsieur ? @@@ vous me direz qu’en lisant votre pseudo j’imaginais moi même Asterix comme un jolie bichon frisée tout blanc… Après votre référence à Pascal je le vois comme un superbe caniche royal… Par contre toujours tout blanc @@@ l’imagination est vraiment une puissance trompeuse, la première bataille à engager est bien celle avec nous même, celle contre nos préjugés… Amicalement… Laurence
Pour qu’il n’y est pas d’ambiguïté dans la fin de ma réponse à Suzanne, je signale que je ne suis en aucun cas une défenseure de la « théorie du genre ». Je n’ai par contre aucun problème à laisser la liberté de penser à une femme qu’elle est un homme, ou un homme qu’il est un coucou, ou une bille, par exemple ! Ayant compris que « La liberté consiste uniquement dans le fait que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés », je suis en fait une farouche partisane d’un diagnostic systémique de la société, afin de trouver et réformer en priorité les causes fondamentales qui entravent au détriment du plus grand nombre son bon fonctionnent. Les problèmes accessoires trouveront, dans une France ainsi intelligemment et humainement bien organisée, leurs solutions avec du travail et du respect… Ma réflexion avec Suzanne concernait bien simplement l’imagination
Chère Laurence, Veuillez m’excuser d’avoir mégenré à votre propos ( bientôt je serai puni par la loi) et je vous félicite pour vos commentaires toujours très pertinents.
A propos de votre introduction…
Vous avez raison de rappeler que les préjugés moraux peuvent affecter l’objectivité dans l’étude d’un personnage.
Pour autant, lier de façon systématique la morale à une religion ou à une idéologie particulière, est réducteur. Il se trouve que toutes les civilisations dignes de ce nom ont fini par reposer sur de grands principes (interdit du meurtre, de l’inceste etc…), que certains lient à une transcendance et d’autres pas. Ignorer ou contester ce socle commun de l’humanité, sous prétexte de lutter contre des religions oppressantes, garantit le retour à la barbarie. Avec l’argument de la liberté…
Je pense, pour ma part, que les horreurs du siècle dernier ne sont pas dues au fonds chrétien occidental comme certains l’affirment, mais aux révolutionnaires qui veulent le détruire. Ni les bolcheviks, ni les nazis, ni ceux qui les ont financés n’étaient de grands chrétiens… Leur « culture managériale » à eux, se situait plutôt du côté d’un socialisme élitaire et planificateur…
Pour revenir à Kissinger, ce qui compte, ce sont ses actes. Et si certains sont criminels, ils ne doivent pas être passés sous silence. La diplomatie officielle s’accompagne aussi de crimes dont certains ne sont connus que bien après.
Tout ceci n’enlève rien à l’intérêt de votre analyse.
Le commentaire : « Comment osez-vous dire que Kissinger est le plus grand diplomate du …. Alors que c’est un criminel » est typiquement ce que Pascal appelait la CONFUSION des ORDRES . L’ordre des CORPS = la force, la chair, la concupiscence, moteur de la politique. L’ordre de la RAISON = la science ou la diplomatie de Kissinger inspirée par le congrès de Vienne. L’ordre de la CHARITÉ = tu ne tueras point = incompatible avec la politique.