À mesure que le en même temps macronien prend l’eau, ce n’est pas seulement le sous-marin Sarkozy qu’on voit remonter en surface, mais aussi son pendant symétrique de feu l’UMPS : l’inoxydable François Hollande.
Homme plus posé que l’excité de l’Élysée et que Nicolas Le Kid de Tripoli, Hollande a attendu son heure pour monter au créneau en venant, l’air de rien, donner une interview à Politico.
Car, autant les lubies de droitisation cosmétique de la Macronie via la marionnette sarkozyste Darmanin inspirent tellement de doutes que l’expérience n’a, finalement, même pas été tentée – autant la dynamique qui porte la NUPES peut sembler vraiment pouvoir déboucher sur une vraie/fausse alternance à gauche.
Auquel cas :
*La Macronie deviendra effectivement « la droite », mais dans l’opposition.
*Il faudra bien quelques éléphants de retour du PS pour doter le cirque LFI d’un minimum de « respectabilité gouvernementale ». Et il faut croire que Flamby s’offrirait bien un dernier tour de piste.
C’est pourquoi Hollande – parti en chasse d’un gibier plus consistant que de menus allégements de peine – vise la Macronie là où ça fait mal : il dénonce la confusion – dans la meilleure tradition davosienne – des genres public et privé.
Virginité recousue : Hollande au secours de la République
Pendant que Sarko amuse la galerie avec de pseudo-saillies « pro-russes » dont il a du mal à ne pas rire lui-même, Hollande pointe, en termes à peine voilés, vers le remplacement de l’ENA par McKinsey : une révolution qui passe mal dans les élites républicaines.
D’où une rhétorique assez emberlificotée, qui passe allègrement de
« Si l’on s’engage dans la politique, c’est parce qu’on a des idées et qu’on y croit » (critique du pantouflage) à
« faire davantage confiance à l’administration »
– comme si les divers chapitres du Reset n’avaient pas amplement démontré déjà que ces deux hypostases sont les deux faces d’une même caste de serviteurs de Davos.
Après tout, Hollande a de l’entraînement : c’est déjà à son initiative qu’avait été créée, pour éteindre l’incendie Cahuzac, cette HATVP aujourd’hui contestée par les ténors de la presstitution ultra-macroniste.
À moyen terme, néanmoins, les appétits de Hollande s’avéreront probablement aussi illusoires que ceux d’un Darmanin, étant donné que, même avec un Leader Mínimo Mélenchon à l’Élysée, il est trop tard pour revenir à la case UMPS.