La récente Réunion des BRICS, clôturée le 24 août, restera gravée dans les annales. Prévue depuis longtemps, cette conférence annuelle, désormais traditionnelle, se distingue nettement de ses précédentes itérations en raison du contexte international actuel, qui met en lumière des changements géopolitiques d’ampleur.
Une ère s’achève
Il y a cinq siècles, débutait le temps des grandes découvertes géographiques rendues possibles par l’évolution des moyens de navigation qui allaient permettre l’expansion maritime de certains pays européens. Walter Raleigh, navigateur anglais avait parfaitement résumé ce qui allait devenir la règle qui allait guider les pays désireux de se lancer dans « la conquête du monde »
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Analyse très juste et mise en perspective remarquable !
Jusqu’à maintenant, le monde anglo-saxon, tout en faisant mine de respecter les principes westphaliens, n’y a jamais vraiment adhéré, l’équilibre des puissances n’étant pas son credo. Ce double jeu est désormais connu. L’hégémonie anglo-américaine passe par une action menée méthodiquement dans les espaces fluides (l’espace maritime et les flux d’une manière générale). Il s’agit, d’une part, d’exercer un contrôle plus ou moins direct sur les flux énergétiques, les flux commerciaux (donc les transports de marchandises), les flux monétaires et les flux d’informations. Il s’agit, d’autre part, pour ces puissances hégémoniques d’empêcher ou de perturber les courants et mouvements du même ordre qu’elles ne peuvent pas contrôler. Sanctions économiques, destruction du gazoduc Nord Steam 2, sabotage des plans de paix (dont dépendent de nouvelles perspectives) et piratage de l’information, même combat ! Les nations voulant échapper à cette emprise insidieuse travaillent désormais à mettre ces différents flux à l’abri des interventions extérieures et des ponctions organisées. La France, qui fut à l’origine des principes westphaliens, devrait faire le choix de ce “nouveau monde”, comme l’appelle Jean Goychman, et retrouver ainsi sa vocation.