La CEDH semble se diriger vers une condamnation des dispositions législatives françaises de 2016 qui conduisent à la pénalisation des clients de la prostitution. Une réaction libérale : vraiment ?
Cette amorce de décision (pour l’instant, il s’agit juste d’une déclaration de recevabilité de la requête soumise par des « travailleurs du sexe ») va certes à l’encontre d’une législation illibérale, produit d’une démagogie politique qui a entrepris, sur le tard, de capitaliser sur la frustration d’une dernière génération de 68ardes : au moment où ces féministes ont finalement compris que les femmes (et notamment les épouses) étaient le dindon de la farce intitulée « révolution sexuelle », et ont donc souhaité priver monsieur de son samedi soir coquin. Beau raidissement janséniste, qui montre que, sous des dehors de catholicisme zombie, la France reste avant tout le pays de Port-Royal.
Et d’ailleurs, tout libertarien devrait se réjouir d’une telle rectification : les adultes consentants font ce qu’ils veulent de leur corps, avec ou sans rétribution. Après tout, dans le cas des couples « respectables », on ne va pas non plus (pour l’instant…) vérifier qui a réglé la note du restau. En effet,
La prostitution a toujours existé, et existera toujours
Quand un État institue la vertu par décret, au moyen de textes inapplicables, cela signifie juste qu’il se ménage des marges d’arbitraire où l’économie grise va prospérer.
Le « détail » inquiétant, c’est que cette CEDH est le bras juridique d’un super-Etat de l’Euroslavie qui, non content d’être aussi démocratique que le Soviet Suprême de l’URSS, n’est en général pas un grand ami des libertés.
Pendant que la CEDH veille avec soin à ce que toute pauvresse puisse louer dans la paix du commerce ses orifices à tel ou tel bénéficiaire de la foire aux connivences, des autorités publiques s’arrogent le droit d’édicter des exigences d’injection conditionnant le droit au travail des soignants, et notre droit à choisir nos médecins.
Car, en réalité, il n’y a pas un gramme de libertarianisme dans cette idéologie de la Société Ouverte qui régente la CEDH. Il y a juste le vieux projet idéologique des Jacobins, dont l’athéisme militant trouve insupportable qu’on puisse condamner la prostitution en raison de principes religieux : c’est le sens du libertinage philosophique du XVIIIe siècle – qui nous a montré en 1793-94 tout le bien qu’il voulait aux libertés…
L’amour entre un homme et une femme c’est interdit mais l’amour du même sexe autorisé, sans parler de la pédophilie. La France est dirigée par une bande de débiles.
Le gouvernement ne va pas être content : les prostituées participent à la diminution des déficits en payant une pénalité d’occupation du trottoir que les flics viennent collecter tous les jours avec une perversité sadique.
Addendum : les arrêts de la CEDH ne sont pas des décisions de justice. L’Etat français aura donc tout loisir de s’asseoir dessus.