Comme souvent à la rentrée, il faut dire adieu au feuilleton de l’été. La saga antifasciste du vrai-faux boycott du JDD « droitisé par Bolloré » va devoir laisser la place à « l’inflation » et à ses diverses conséquences : le Covid Nouveau, mais aussi l’attalisme – un antisémitisme du lâche avec lequel même le JDD mouture Bolloré peine à tenir la distance.
La bonne nouvelle, c’est que, à mesure que le fascisme gris de la Macronie prend des nuances brunes dans la traque des vêtements de fillettes, le stalinisme à la Séjourné, lui recule : le renaissant Karl Olive, nous annonce le Parisien, ne sera finalement pas sanctionné par le groupe Renaissance pour avoir osé accorder une interview à un titre de presse paraissant légalement dans le pays où il est député ! On commence comme ça – on finit (horribili dictu) en pleine liberté d’expression.
Et, comme rien ne ressemble autant à l’antisémitisme du lâche que l’antisémitisme historique, la parole qui se libère est surtout celle qui accable le bouc-émissaire. Restant par ailleurs bien arrimé – comme son gouvernement ! – à la ligne de Davos (en matière, notamment, de climatisme délirant), le JDD, avant-hier encore, se plaignait de ce que, même dûment corseté dans un uniforme scolaire, la petite musulmane risque de rester musulmane.
Pour lutter contre « l’inflation » : « Nommer le Musulman ! »
En attendant des éditoriaux JDD portant sur une solution finale du problème arabo-musulman, on voit que Renaissance peut, après tout, se permettre de laisser un de ses députés y signer une tribune vantant la « démocratie participative » (N.B. : c’est le nom du plus célèbre des groupements néo-nazis français). Dans l’Allemagne où est né mon père en 1941, on n’aurait pas forcément compris non plus qu’un membre du NSDAP soit sanctionné pour avoir confié ses idées au Völkischer Beobachter (« Observateur Racial »). Par-delà la diversité des chapelles, il fallait (déjà) faire preuve d’unité dans la défense de la laïcité contre le sémitisme.
Dans cette même tribune, le très laïc Karl Olive plaidait d’ailleurs aussi pour un retour au cumul des mandats, rejoignant ainsi le « libéral » (tendance Heydrich) Nicolas Bouzou, qui, dans ses prêches du Figaro, nous explique lui aussi que, victime de nos sales manies démocratiques, nous bridons trop le talent de ses patrons la race des saigneurs technocratiques.