Vache sacrée intersectionnellement victimaire, l’actrice Muriel Robin a réussi son buzz, en dénonçant sur un plateau l’homophobie du milieu… du cinéma. Oui, vous pouvez vous pincer (je l’ai fait avant vous), mais ça ne sert à rien : elle l’a vraiment dit.
Eh oui : les ravages de l’homophobie, ce n’est pas – comme beaucoup se les imaginent – dans le transport poids lourd, le bâtiment ou les forces armées. C’est dans le cinéma !
Tout du moins d’après Muriel Robin, actrice médiocre qui – outre une bonne occasion de vendre son dernier ours – a trouvé dans cette victimisation ridicule le moyen de mettre en valeur les succès relativement peu mérités dont sa carrière est malgré tout jonchée.
Mais là n’est pas le plus intéressant dans ce buzz. Le plus intéressant n’est même pas l’inexactitude patente du propos (« Il n’y a pas de comédiens homos qui font une grande carrière »), que n’importe quel internaute pouvait démonter au débotté en accumulant des exemples prestigieux (et beaucoup, entre temps, ne s’en sont pas privé).
Comme d’habitude, la véritable perle, c’est la forme même du raisonnement. A bien suivre l’argumentation de la progressiste Robin, on arrive en effet inévitablement à la conclusion que ce qui rend ce « problème » insoluble, c’est la nature intrinsèquement prostitutionnelle des métiers de la scène.
Ces odieuses collabos qui persistent à consommer du mâle
Car, s’il était possible de faire disparaître complètement le phénomène de la promotion canapé dans le monde du cinéma, il va de soi que le caractère (pour citer Robin, qui l’a dit avec ses mots de poétesse) « non-pénétrable » des actrices lesbiennes cesserait immédiatement d’être pour elles le handicap plus ou moins réel qu’elle dénonce.
Or cette habitude est effectivement condamnable en vertu de divers règlements et lois – dont certains, adoptés sous la pression d’un lobbying féministe (contre « les violences ») auquel Muriel Robin, il y a quelques années encore, participait avec frénésie.
Comme l’activisme lesbien semble néanmoins avoir désormais renoncé à ce masque féministe, et comme la promotion canapé semble donc avoir été (implicitement) déclarée aussi intouchable que tout le reste des us connivents de la France macronienne, on se demande bien quelle solution pourrait nous rester en vue d’établir l’égalité prostitutionnelle.
Et la réponse qui s’impose logiquement sera : en diminuant la pénétrabilité de celles des actrices aujourd’hui encore atteintes de séquelles d’hétérosexualité.
Modeste aurait pu terminer cet article ciselé de sa plume si affûtée en disant que visiblement il n’y pas que les voies du Seigneur qui soient impénétrables. Ça nous aurait fait un petit ricochet avec l’article sur Bergolino (j’espère que je distords son patronyme à souhait).
Cette France devient à vomir, faites vous s’il vous plaît de plus en plus les chantres de la souveraineté de la France, ce qui vaut par ailleurs débat. Il n’est point de solution pérenne autre que la souveraineté de la nation. Les BRICS l’ont très largement compris et cela constitue une force quasi invincible.