Les bolchéviques d’époque avaient, parmi leurs loisirs, l’habitude de s’envoyer les uns les autres dans des fosses communes pour des questions d’interprétation de Marx et de Lénine. A la Fête de l’Huma, leurs descendants pas très frais (les femmes blanches de Sandrine Rousseau et les néo-stalinistes fromagers de Fabien Roussel) perpétuent cette belle tradition conformément au principe des répétitions historiques énoncé par Hegel : ce qui fut tragédie revient nous hanter sous forme de comédie.
De toute évidence, les personnages eux-mêmes ont d’ailleurs bien conscience de travailler dans le registre de la farce.
Cadet Roussel : « J’ai encore mangé une bavette aujourd’hui. Ça va brûler en Afrique ? »
Sardine Ruisseau : « Non, Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak ! »
Ces propos nous étant d’ailleurs rapportés – avec une gourmandise qui n’a d’égale que son hypocrisie – par un JDD par ailleurs parfaitement aligné sur le bobard climatiste.
Les bolchéviques des années 1930 s’envoyaient au poteau parce que certains pensaient que « la contradiction primaire » impose le choix d’une « stratégie classe contre classe », tandis que d’autres privilégiaient ces « fronts populaires antifascistes » qui rendaient possible des alliances tactiques avec les ancêtres socio-démocrates (aussi connus sous le nom de socio-traîtres) de la femme blanche EELV.
Rouge et brun comme un bon steak
Aujourd’hui, le centre de gravité du débat s’est un peu déplacé – vers l’anus de bovins dont les pets (je le précise à l’usage de lecteurs du futur, qui – après avoir miraculeusement survécu à ce siècle hystérique – liraient cette brève vers l’an 2150) sont officiellement accusés d’influencer les aléas de la météo le changement climatique.
Comme quoi, tout compte fait, les controverses bolchéviques des années 1930, c’était quand même assez respectable.
Et notamment leur débat « classe contre classe VS antifascisme », dont on pourrait presque dire qu’il reste d’actualité. Car – contrairement aux prédictions/vœux d’échec que Sardine adresse à son Fabien –, la pseudo-politique moralisatrice des pauvres petits africains qui vont cramer si Gérard bouffe trop de charcut’, c’est le programme de la Macronie – pas celui des classes populaires, dont cette femme blanche est l’ennemi objectif, chargé de rabattre vers Renaissance une partie de la jeunesse paumée.
Si Roussel a le vent en poupe – et les sondages nous disent qu’il l’a –, c’est donc justement parce que (sincère ou non) il assume son steak.