Tout en représentant idéologiquement une voie de garage néo-trotskyste sur laquelle le mécontentement des classes populaires ne peut que se perdre, l’individu Mélenchon reste un polémiste redoutable. Lardée dans l’entretien accordé au Parisien, cette sentence sur la « créolisation » – prononcée dans le cadre d’un réquisitoire (au demeurant légitime) contre l’interdiction de l’abaya – a naturellement eu le don d’énerver le JDD.
Organe semi-officiel de l’antisémitisme du lâche, déjà pratiquement spécialisé dans l’après-vente de la démagogie islamophobe de Gabriel Attaltürk, ledit JDD a bien sûr relevé sa pointe acerbe sur le dîner de Versailles, affirmant qu’on y comptait « plus d’abayas au mètre carré (…) qu’il n’y en a jamais eu dans aucun collège ».
Le mot fait mouche, car il pointe vers l’arbitraire dangereux de l’interdiction d’un vêtement que personne n’est capable de définir sans prendre appui sur l’identité ethnique de sa porteuse : abaya sur une petite maghrébine, robe de soirée sur Brigitte Macron. La laïcité sert donc effectivement de prétexte à une brimade à base ethnique.
Mais c’est aussi ici que le l’implacable logiciel mélenchonien va, de façon prévisible, dérailler, quand il ajoute qu’il ne voit pas « pourquoi réserver cette créolisation de la mode aux riches ».
… mais d’après moi, Mélenchon n’est l’avenir de rien
Emporté par sa propre métaphore, Mélenchon est en effet le seul à voir, dans le kitsch du néo-Gotha rameuté à Versailles autour de Charles III et d’Emmanuel 1er, une quelconque créolisation. Qu’on ne trouvera d’ailleurs pas davantage chez les porteuses d’abaya, presque systématiquement (sociologie de l’immigration française oblige) afro-maghrébines – et c’est même cela qui permet d’en dénoncer l’interdiction comme une brimade ethnique !
Confronté à une société en proie au repli de castes sur elles-mêmes (et donc à un retour en force de l’ethnique dans l’identité sociale), Mélenchon s’obstine dans la vision hallucinée d’une mondialisation heureuse à laquelle plus personne ne croit depuis longtemps, et à qui lui adresserait, pour seul reproche, celui de ne pas être suffisamment égalitaire.
Et ce, alors même que ce que lui disent aussi bien les déguisés de Versailles que les néo-islamisées des banlieues, c’est qu’ils n’ont, comme groupe, plus aucune intention de faire même semblant de vouloir se fondre dans l’universalité illusoire que frère Jean-Luc – avec toute sa génération de soixante-huitards attardés – continuent à visionner dans l’univers parallèle qui leur tient lieu de vision du monde.
« La laïcité sert donc effectivement de prétexte à une brimade à base ethnique. »
Cela commença par les catholiques sous Gambetta…
Malraux disait que la civilisation est un agrégat autour d’une religion. Peut-être que la laïcité est une anti religion et c’est pour cela nous sommes en train de nous déciviliser. Probablement que la république va disparaître sous le poids de l’Islam en France ?
J’en ai un peu assez que l’on traite » de génération de soixante-huitards attardés » ma génération. Il est vrai que la génération actuelle est remarquable !!
Un mélenchon aux abonnés absents, musique de Brics fait son chemin, et là, ça ne rigole pas, surtout question nanas.http://www.canalb.fr/lazilelesur/4714
Une fortune d’émission.