Dépassant (sans trop de difficulté) le niveau intellectuel moyen des leaders de ce qui reste de LR, Laurent Wauquiez appliquait depuis quelques mois une stratégie d’une grande sagesse : se taire. A l’occasion de sa rentrée politique officielle, à Valence, il a malheureusement rompu ce vœu de silence – sous la forme d’un discours nous promettant, pour l’essentiel, qu’il sera encore là en 2027 pour faire d’autres promesses. Sauf AVC climatique, honnêtement : on s’y attendait. Reste à savoir qui y accordera encore la moindre attention.
Comme Modeste Schwartz, Wauquiez est un ami de l’Arménie, dont il a visité même les monastères les plus reculés, où il arrive qu’un vieux moine, motivé par la mémoire de Charles Aznavour (plus quelques drams pour ses cigarettes), vous lise l’avenir en ouvrant au hasard une vieille bible. Technique que Wauquiez s’est, de toute évidence, appropriée :
Sans annoncer de candidature, il s’engage à conduire la droite vers « un grand succès collectif » en 2027. Quelle droite ? Peut-être veut-il parler de la Macronie, laquelle, dans le nouveau dispositif Darmanin-Attaltürk, semble devoir assumer ce rôle structurel (ou, plus exactement : spectaculaire), celui de la pseudo-gauche revenant à une NUPES éco-féministe qui sous-traite désormais le bastringue « d’extrême-gauche » à un PCF excommunié.
Mais retenez-le, Bon Dieu !
Si tel était le cas, il y a, en effet, de fortes chances pour qu’en 2027, quelqu’un, au nom de la droite, c’est-à-dire de la Macronie (Borne ? Philippe ? Quelle différence ?), candidate, et porte cette droite (incluant comme d’habitude les quelques auxiliaires grognons du post-gaullisme LR, et donc Wauquiez lui-même) vers « un grand succès collectif ». Les oracles de Valence ne mentent jamais – il suffit de savoir les lire.
D’ici là, en revanche, le sage Wauquiez se réserve le droit de retourner à sa réserve (et c’est en effet ce que la sagesse la plus élémentaire lui conseille). Dans son discours de Valence, il est d’ailleurs facile de lire entre les lignes sa volonté de le faire.
Il y a néanmoins un cas de figure dans lequel le patriote Wauquiez rompra à nouveau ses vœux : « Si un texte devait (…) conduire à ouvrir de nouveaux appels d’air pour encore plus d’immigration ». En gros, si vous déclenchez des frappes nucléaires sur le Congo, vous aurez à faire à Laurent ! Non, mais !