« Ordre public numérique » : LR , en pointe de la collaboration – par Modeste Schwartz

Rejeté pour l’instant, un amendement LR à la loi « Protection des citoyens dans l’environnement numérique » vise à créer la possibilité d’un flicage électronique en amont encore plus rigoureux que celui que la Macronie compte bien faire passer au prétexte des récentes émeutes.

De quoi LR est-il le nom ? Pour certains, d’un ramassis d’opportunistes obscènes cherchant à revendre à Renaissance des débris d’électorat post-gaulliste. Pour d’autres – au vu, notamment, des récentes prouesses du groupe à l’appui des efforts macronistes pour « mettre fin au chaos des RS » – d’une avant-garde du Great Reset, version autoritaire-botte-sur-la-nuque.

A vrai dire, les deux hypothèses sont parfaitement conciliables : promis à une disparition imminente une fois que leurs électorats des provinces auront raté une marche de l’EHPAD, ou remarqué, avec dix ans de retard, qu’ils votaient pour un parti inexistant, les acolytes des sieurs Ciotti et Pradié n’ont plus qu’un objectif : monétiser ce malentendu historique sous forme de fromages sonnants et trébuchants – par exemple à la faveur de tel ou tel « remaniement », ou autre ouverture « droitisante » de la Macronie centrale en direction de la Macronie périphérique.

« Ausweis, adresse IP, c’est la police FRANCAISE ! »

Malheureusement pour eux, de ce point de vue, le rejet de cet amendement d’excès de zèle collaborationniste leur envoie plus ou moins le même signal que l’abandon (surprenant ?) de « l’alternative Darmanin » à la faveur du « choix de la continuité Borne » récemment annoncé par le mari de Brigitte.

En un sens, c’est un peu le même malentendu que celui dont sont visiblement victimes ces syndicalistes policiers (d’ailleurs si proches de cette même droite de Davos) qui misaient sur une évolution vers l’autoritarisme brutal – alors que la Macronie, conformément à la doctrine Schwab, souhaite, elle, nous faire glisser peu à peu vers un autoritarisme feutré. Le désaveu présidentiel des « grèves de flics » leur administre, de ce point de vue, la même douche froide que l’abandon du « projet Darmanin » aux affamés de LR.

Au passage, ce détail nous confirme aussi que ces dispositions visant à obliger de facto les RS à une autocensure drastique ne sont pas du tout adoptées « dans l’urgence » pour conjurer « le péril de la guerre civile ». Elles sont préméditées, et leur cible, c’est nous.