« Assassine, incendie Rome encore une fois, mais arrête de chanter ! » : c’est la requête qu’adressait l’écrivain Pétrone, avant son suicide forcé, à l’empereur Néron, auteur de sa sentence de mort. Après Néron, Macron : pendant que son ministre Rousseau pique à même le collège pour tous et que son copain Zelensky cherche à faire basculer l’Europe dans la guerre, il donne, sur le pognon de dingue, un dîner de la mode, pour que la branchouille de l’univers l’écoute fredonner Brel et Aznavour. Là, il va falloir dire stop.
A son grand dîner du Gotha davosien à Versailles, on sentait ce golden boy d’Amiens vaguement tendu sous la familiarité très tactile qu’il manifeste en présence de têtes couronnées. Il n’est pas totalement à l’aise en présence des adultes – même d’un adulte pervers comme ce Windsor si pénétré de sa responsabilité « écologique » (celle de réduire le nombre de mangeurs inutile sur sa planète).
Depuis sa découverte par Madame Brigitte au groupe de théâtre lycéen, l’atmosphère à laquelle il aspire réellement, c’est l’enfance perpétuelle des bordels après fermeture et des sauteries entre comédiens : celle que cultive, précisément, ce milieu semi-prostitutionnel de la mode, qu’il a (pour première fois depuis Mitterrand : le chien revient toujours vers son vomis) réuni sous les lustres de l’Elysée.
Pour la Bohême macronienne, la France est une mode
Le « hasard » faisant bien les choses, ce rêve individuel de l’éternel adolescent Macron rencontre le projet politique de la Macronie, décidée à faire de notre pays une France LVMH – expression qui ne fait pas simplement allusion au nom du principal sponsor de la junte parisienne (naturellement représenté à ce dîner), mais désigne aussi un projet de société tout entier : celui d’une société improductive, parasitaire de haut en bas, fondée – à défaut de bien réels – sur le trafic des valeurs du snobisme.
En ce sens, ce dîner de la mode s’inscrit bel et bien dans l’exécution d’un programme de pseudo-gouvernement, tout comme ces JO de caste que le mari de Brigitte n’a d’ailleurs pas oublié de mentionner dans le discours qu’il a adressé en anglais à ses copains et collègues Pharrell Williams, Naomi Campbell, Cher &Cie.
En écoutant cet histrion parvenu massacrer Aznavour, on est tenté de se demander : et si la mode Macron finissait par passer ?
Peu me chaut que Macron massacre les chansons d’Aznavour, cet exilé fiscal qui a eu droit à une cérémonie d’obsèques aux Invalides.
La doctrine des socialo-macronistes se résume à la tirade de Jean Gabin dans la “traversée de Paris” qui se termine pas “salauds de pauvres !”