Alors que l’on parle de plus en plus d’un monde « multipolaire », une orientation majeure souhaitée par de plus en plus de pays, dont les BRICS – et en particulier par le président Xi Jinping qui a récemment rappelé sa volonté de sortir du monde « bipolaire » issu de la Guerre froide – force est de constater que les avis divergent sur la situation actuelle et son évolution future. D’aucuns estiment que les États-Unis ont créé en réalité un monde « unipolaire » après la fin de l’URSS, et que leur puissance économique et militaire reste relativement intacte pour assurer encore leur hégémonie. D’autres considèrent que la bipolarité se limitera finalement à la confrontation Chine – États-Unis, au détriment des autres pays. En fait, une substitution pure et simple à ce qui existait avant 1991, la Chine remplaçant l’URSS … Enfin, certains experts font une analyse un peu différente, parlant de « bipolarité floue ». Nous avons jugé intéressant de prendre connaissance de ce concept géopolitique, formulé par deux universitaires américains, et publié par Eurasia Review. L’analyse n’est pas très éloignée de la « réalité tripolaire » faite par Dominique Moïsi, conseiller géopolitique de l’Institut Montaigne. Après lecture, chacun se fera sa propre opinion. Pour que les choses soient claires, rappelons que le site Eurasia Review appartient à Buzz Future LLC, une société de relations publiques et de conseil basée à Albany, dans l’Oregon.
Cet article initialement publié sur le site eurasiareview.com n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.
Les guerres inattendues survenues en Ukraine et maintenant en Israël n’ont fait que confirmer, selon beaucoup, que les États-Unis dérivent infailliblement vers un monde multipolaire dans lequel leur puissance et leur influence sont, au mieux, fortement limitées. Un tel point de vue – exprimé de manière convaincante par Emma Ashford et Evan Cooper dans Foreign Policy – est contesté par ceux qui prétendent qu’un nouvel ordre bipolaire est en train d’émerger ; et même par les voix occasionnelles quelque peu plaintives, affirmant que la période dominante d’unipolarité de l’Amérique reste plus ou moins intacte.
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Le retour au monde multipolaire est une bonne chose.