Meta vient de déployer le cryptage de bout en bout sur les conversations privées de Facebook et de Messenger. Ce changement est tout sauf anodin ! car, officiellement en tout cas, il permet de rendre illisibles les échanges entre des membres du réseau. La police britannique vient d’émettre une alerte sur cette évolution, au nom de la protection de l’enfance… Où l’on comprend que la lecture des conversations des pédophiles sur Messenger était une pratique autorisée. Et qui dit lecture des conversations des pédophiles dit aussi lecture des conversations de Mr. et Mme Toulemonde.
La question de la confidentialité des données stockées par Facebook, devenue Meta, a longtemps agité les esprits. On se souvient de l’affaire Cambridge Analytica, officine qui avait utilisé des données personnelles collectées par le géant américain, probablement pour nourrir des analyses électorales. Preuve était faite que Facebook n’était pas seulement un site où l’on postait ses photos de vacances : c’était aussi un espace de surveillance et de manipulation.
En cryptant les messageries (Messenger compris) de bout en bout, Facebook introduit une herse dans ce dispositif de surveillance. Désormais, il n’est plus possible, semble-t-il (mais méfions-nous des manipulations !), pour les services de police d’aspirer d’un coup les informations privées pour les surveiller.
Face à cette évolution, la National Crime Agency britannique a lancé une alerte officielle auprès des parents sur l’impossibilité, désormais, de décrypter les messages pédophiles qui circulent sur Facebook. On comprend l’intérêt qu’il y a à protéger les enfants. En même temps, l’aveu est fait, désormais, que la police ne s’est jamais gênée pour consulter vos messageries privées.
Ceux qui se souviennent des censures régulièrement imposées par Facebook durant la crise COVID, mais aussi des techniques utilisées par les services que nous avions décrites alors, ne seront pas complètement surpris.
Sauf à utiliser PGP, il n’y a aucune communication qui ne soit pas à porter de la police ou un hacker motivé.
Aucune solution non-OpenSource n’est fiable (Une solution OpenSource permet à tout un chacun de valider le code source utilisé).