Nous avons évoqué la semaine dernière les révélations de la Cour des Comptes sur l’utilisation des fonds publics pour mener des opérations de contre-influence sur Internet à destination des citoyens ordinaires. Il est désormais acté que cette pratique existe sous le couvert trompeur de la lutte contre l’islamisme. Visiblement, le gouvernement ne se satisfait pas de cette surveillance généralisée et de ces pratiques d’infiltration cognitive destinées à neutraliser les opposants “complotistes”. La ministre Sarah El-Hairy vient d’annoncer des “maraudes numériques” où des internautes fonctionnaires viendront alerter les jeunes filles sur les risques de prostitution. Une fois de plus, c’est sous le couvert de la protection que l’Etat avance pour justifier une banalisation de l’ordre moral.
Bien sûr, il est utile de lutter contre la prostitution des mineures. Le sujet ne fait pas débat.
Le projet de la ministre El-Hairy, chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, est toutefois un peu particulier. Il ne vise pas les femmes mineures qui offrent leur corps contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il vise les mineures qui envoient des images d’elles, dénudées, contre de l’argent, sur Internet. La pratique est évidemment illégale, mais elle repose, de fait, sur un consentement de la jeune fille.
La ministre, sans surprise, y voit de la prostitution pure et simple, et annonce la mise en place de “maraudes numériques” payées par l’Etat pour expliquer aux jeunes filles qui pourraient être tentées par cette pratique que tout cela, ce n’est pas bien.
Comme lors de maraudes classiques dans la rue, les agents de ces maraudes numériques iront “sur des tchats pour parler, alerter” les jeunes. Ils pourront par exemple “rappeler que vendre une vidéo dénudée, c’est grave”.
Sarah El-Hairy
Donc, l’Etat va payer des fonctionnaires pour expliquer aux habitants de ce beau pays ce qui est grave et ce qui n’est pas grave. S’agissant des mineures, le gouvernement ne voit pas d’inconvénient à passer par-dessus l’épaule des familles pour s’adresser directement aux adolescentes et leur dire ce qu’elles doivent faire ou non.
La suite des propos de la ministre montre bien qu’il s’agit là du début d’un engrenage dont les frontières sont appelées à s’élargir sans cesse :
La ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles alerte également sur “un nouveau risque qui se développe”, celui du “petit copain qui devient proxénète, dans une relation d’emprise”. Pour Sarah El Haïry, “il faut briser le tabou de la prostitution”.
Sarah El Hairy
On a bien compris la logique. On commence par mettre en garde sur la diffusion consentie de vidéos payées. Puis on glisse vers la “relation d’emprise” du petit copain. Les étapes suivantes, c’est quoi ? Donner des conseils conjugaux ou matrimoniaux ? Des conseils vestimentaires ? Alimentaires ? Pour protéger la jeunesse, puis, progressivement toute la population.
La théorie du Nudge bat son plein, décidément.
On fait fi du Géniteur et de la Matrice (langage technocratique), pour imposer la pensée républicaine de cette bourgeoisie de gauche, telle défini par Xavier Moreau dans son livre “le livre noir de la gauche française”. Référence à Danton qui citait les enfants de la république!
Vous pourrez mettre tous les contrôles sur internet vous n’empêcherez pas l’effondrement moral de notre société. La cassure civilisationelle remonte à la déclaration des droits de l’homme, la souveraineté du Bien décrétée jadis par la Tradition ou la Religion est transférée à la souveraineté de l’individu, cette souveraineté de l’individu est immédiatement transférée à la souveraineté l’Etat qui doit sans cesse arbitrer les conflits entre les individus. L’Etat se mêle de tous les détails de la vie privée, c’est Big Brother. La déclaration des droits de l’homme aboutit soit à la guerre civile soit au despotisme , nous y sommes.
Il faut distinguer les droits fondamentaux de la personne humaine de tous les “droits à” qui ont été ajoutés par la suite.
Il s’agit sans doute aussi de tester une nouvelle méthode.
Dommage qu’ils n’aient pas cette créativité pour rétablir les finances publiques!