La SNCF vient de signer un accord “fin de carrière” qui permet de neutraliser les effets de la réforme des retraites. Les cheminots pourront partir quinze mois avant l’âge légal en étant payés à 75%. Et qui paiera cette mesure favorable ? Le client bien entendu, déjà étranglé par des prix inaccessibles. La mesure coûtera l’équivalent de 1,5% du prix des billets. La solidarité est une valeur sûre à la SNCF, quand elle consiste à demander aux autres de payer pour les avantages des cheminots…
La SNCF compte quatre syndicats représentatifs, qui viennent tous de signer un accord avec la direction pour mettre en place un congé de fin de carrière. Ceux qui entreront dans ce dispositif pourront être payés à 75% de leur salaire pendant les 15 mois précédant leur départ officiel à la retraite, sans effectuer leur service. Bref, ils seront payés à rester chez eux…
Cette mesure très favorable, qui neutralise, dans la pratique, la réforme des retraites, pourrait coûter 300 millions selon l’IFRAP. On notera que la direction de la SNCF a bien pris garde de ne pas chiffrer le coût du petit cadeau qu’elle vient d’adresser à ses contrôleurs qui menaçaient d’une grève en mai.
Si ce chiffre de 300 millions se vérifiait, il équivaudrait à 1,5% du prix d’un billet. Rappelons que la vente de billets rapporte près de 20 milliards par an à la SNCF.
Ceux qui se serrent la ceinture pour acheter une place dans le TGV apprécieront : au lieu de profiter de la réforme des retraites pour diminuer le coût de ses produits, la SNCF invente un dispositif pour les augmenter. C’est bien, la solidarité, quand ce sont les autres qui paient.
Et on fait quoi ???
Entre ceux qui sabotent l’égalité en droit et ceux qui recherchent en permanence l’égalité de situation, nous ne sommes pas sortis de l’ornière. Le point commun des deux : dépenser toujours plus…