Dans l’hypothèse d’une arrivée à Matignon de M. Bardella, plus de mille fonctionnaires employés par le Ministère de l’Education Nationale ont signé une déclaration annonçant leur intention de désobéir au Gouvernement. Cette proclamation militante inspire deux réflexions.
Commençons par le parti des rebelles, en rappelant qu’un fonctionnaire dispose de beaucoup de privilèges, touchant sa retraite, par exemple, mais surtout la sécurité de son emploi ; en échange, il se doit contractuellement de servir l’Etat en faisant taire ses propres sentiments sur la politique suivie : ainsi, un refus d’obéissance peut être sanctionné par une révocation. Pour justifier leur rébellion, ce millier de gens invoquent leurs « valeurs républicaines », qu’ils ne précisent pas autrement qu’en les résumant sous forme d’invectives, invoquant le souvenir du fascisme etc. ; mais ce que l’on comprend plus facilement, c’est que leurs « valeurs » – allons, disons-le sans fard : leurs idées de gauche – sont supposées être les seules légitimes pour le service de l’Etat. Autrement dit, s’ils se disposent à désobéir à un ministre, c’est pour mieux obéir à l’idée qu’ils se font de l’Etat, par-delà le ministre. Pourtant, ce sont bel et bien les électeurs qui portent au pouvoir une majorité de gouvernement : de fait, on pourrait admettre qu’ils remettent en cause la démocratie, c’est théoriquement possible, mais je doute fort que ces rebelles en puissance se recommandent d’un autre régime de celui de la démocratie. Il y a donc dans leur intention une contradiction de nature idéologique.
L’historique des désobéissances dans l’Éducation Nationale
Venons-en à l’éventuel gouvernement de droite issu d’une victoire aux législatives. Ce projet de désobéissance n’est pas nouveau : déjà, il y a vingt ans, au temps où M. de Robien était ministre de l’Education Nationale dans le Gouvernement Villepin, un enseignant héroïque s’était fait remarquer en proclamant qu’il était entré en résistance, comme sous l’Occupation nazie, au motif que le ministre avait souhaité que l’on recommençât à enseigner aux enfants du primaire à lire, écrire et compter, et pour cela, que l’on revint à la seule méthode qui marche pour l’apprentissage du français, la méthode syllabique. J’ignore si ce fonctionnaire a été sanctionné, mais c’est peu probable, compte tenu du fait qu’un ministre de droite à la tête du ministère de l’Education nationale, c’est commela fable du renard et la cigogne chez La Fontaine. Et la droite à laquelle appartenait Robien était bien trop craintive pour prendre des mesures disciplinaires contre un adversaire de gauche dans un univers entièrement acquis à la gauche.
Il va sans dire qu’un gouvernement Bardella rencontrerait encore plus de difficultés, des grèves à répétitions, des émeutes estudiantines, peut-être une mort accidentelle comme celle de Malik Oussekine en 1986, voire plus grave encore. C’est pourtant là, parmi les lieux les plus emblématiques de l’autorité publique, que se jouera sa crédibilité, qu’il perdra ou non la confiance gagnée dans les urnes, sans que l’on ait à attendre : ce sera très rapide.
Une opportunité pour restaurer et réformer
Bien sûr, l’œuvre de restauration de l’enseignement serait gigantesque, elle devrait s’étendre sur au moins deux générations, parce qu’il faudrait commencer par former de nouveaux enseignants qui, eux-mêmes, désormais, éprouvent des difficultés de lecture et d’orthographe, de calcul et de culture générale ; il faudrait libérer les programmes de la propagande communiste ou assimilée (wokisme, etc…) qui endoctrine les citoyens et permet de renouveler à chaque promotion juvénile les bataillons dérisoires de la révolution, jusqu’à réussir à faire cohabiter dans un flou conceptuel le faux-féminisme et l’islamisme, la permissivité et l’intolérance, qui au sommet de cet édifice idéologique se résument à la seule chose qui les relie vraiment, la violence.
Imaginons donc qu’un ministre de droite arrive à l’Education Nationale. Dans un premier temps, il lui faudrait sauter sur cette occasion offerte par le millier de rebelles, parmi lesquels on compte des chefs d’établissement et des inspecteurs, pas seulement des enseignants. Ce serait une aubaine pour les remplacer par de nouveaux fonctionnaires exempts de tout fanatisme, disposés à servir l’Etat plutôt que se servir de l’Etat pour faire triompher leur idéologie particulière. Ajoutons que l’on manque d’enseignants à chaque rentrée scolaire, mais il existe d’innombrables sinécures dont jouissent des enseignants qui ont renoncé à leur métier mais vivent sur le dos de leurs compatriotes dans des organismes publics le plus souvent inutiles, donc parasites, où ils touchent leur salaire sans passer devant une classe. A notre époque de marasme budgétaire, il serait urgent de renoncer aux gaspillages ; cela vaut d’ailleurs pour tous les ministères, il y aurait beaucoup à dire, par exemple, sinon plus encore, du Ministère de la culture, mais c’est un autre domaine.
La question qui se pose est la suivante : dans l’éventualité où un gouvernement Bardella se trouverait devant cette situation, aura-t-il le courage d’agir, comme ses électeurs le lui demandent, ou bien sera-t-il aussi craintif que ses prédécesseurs des différentes périodes giscardo-chiraco-sarkozystes ?
Sachant que le millier de rebelles n’a pas grand chose à négocier sur le marché du travail, ça m’étonnerait beaucoup qu’ils posent leur dém pour mettre leurs actes en adéquation avec leurs dires ; bref, ils redescendront sur terre, penseront à leur paye douillette et aux mensualités qu’ils doivent encore à la banque, et rentreront dans le rang.
Mille… sur un million.
Je pense malheureusement que garder ces opposants à l intérieur de l éducation nationale, c est leur faire obtenir ce qu ils souhaitent : miner toute la politique de leur Ministre tout en vivant douilletement aux crochets du contribuable, et se draper de la bonne conscience du résistant.
Je pense qu il faut simplement les virer, et casser le statut de la fonction publique.
Déjà en 1960, on demandait au pape Jean 23, combien de personnes travaillaient au Vatican. Et avec sa bonhommie proverbiale, il a répondu : « rassurez vous, pas plus de la moitié ! »
Alors que dire du Titanic de l éducation nationale, dont même Jospin disait que sur le million de fonctionnaires qu on y payait, il y en avait bien 50 000 dont on ne savait pas quel était leur véritable affectation…
Ce n est pas Bardella qu il nous faut, c est Milei !
La révocation ou pour commencer la remise devant une classe pour tous les chefs d’établissement, les inspecteurs, les conseillers, les personnels dans les emplois « fonctionnels » qui déclarent leur décision de désobéir et la mettent en oeuvre. Bon, en effet, il faudra du courage (et surtout trouver comment tordre le bras aux syndicats… qui sont agis et vendus comme le dit E. Husson et seraient certainement séduits par l’idée de mettre en branle une petite révolution de couleur.)
Une première vague de remise au pas ( avec mutation dans « les établissements en sous-effectif » des « quartiers » !) et tous les péteux de second ordre rentreront vite dans le rang…. Car il y a beaucoup de forts en mots dans le milieu…. Bref, des gens ni plus ni moins courageux que les autres et avec des factures à honorer. Ça oblige.
Être salarié n’est pas être propriétaire de l’organisation publique ou privée qui vous emploie…. Ça oblige.
Après, pour les personnels « en désaccord », il y a la « résistance passive » (cause toujours… Tu m’intéresses ). Or il est difficile de contrôler 1,2 million de personnels. Et les tribunaux administratifs sont déjà submergés de requêtes de parents et de personnels (devant lesquels TA. l’ EducNat perd assez souvent contre ses personnels…)
L’autorité de l’état sur les enseignants reste limitée – aux mutations qui se font « avec » les syndicats, et un peu aux promotions qui sont quasi « automatisées ») comme l’autorité des enseignants sur les élèves est limitée (pour ne pas dire systemiquement nulle, en dehors du charisme individuel.)
Mais il ne faut pas oublier que si le système, tout imparfait ou insatisfaisant qu’il soit, fonctionne c’est bien grâce à ces mêmes enseignants qui ont une forte conscience de leur rôle Et je ne vois pas que soumettre les enseignants aux parents soit une solution. (Les parents en général ne comprennent pas les tenants et les aboutissants de l’instruction. Et ils sont souvent trop fatigués pour éduquer leurs enfants y compris juste de façon à les rendre réceptifs à l’instruction.)
Tout le monde a accepté par paresse et fausse bienveillance une école sans sélection, sans sanctions, sans contenus « durs » – car discriminants et envahie par le catéchisme bisounours et écolo-woke dispensé par des enseignants et non des professeurs. On a maintenant une jeunesse massivement mal-éduquée – au sens anglais – et sous-instruite produite dans une école massifiee: en effet, même les enseignants recrutés depuis un bon moment ont de sévères lacunes – non maîtrise de l’orthographe et même du vocabulaire français en plus d’un niveau parfois juste ou faible dans la discipline enseignée.
Nos résultats dans le classement « pizza » – qui ne vaut pas grand chose en soi mais renseigne sur la tendance – se sont donc logiquement effondrés… même pour les bons élèves. ( On se consolait en se disant que les résultats n’étaient pas terribles pour la masse des eleves, mais très bons pour les bons élèves, c’est fini.) On produit encore de bons voire de très bons élèves mais dans des établissements bien particuliers, publics comme privés, et pas en nombre. Le lycée de banlieue « moyenne » dans lequel jai enseigné n’envoie plus d’élèves à polytechnique via Henri IV ou Louis le Grand.
Le chèque scolaire c’est bien, mais ça ne sera pas la panacée…
Le NON RESPECT de l’alternance parlementaire, du parlementarisme qui est la base de la démocratie représentative est la définition de l’extrême-droite, il faut rajouter l’emploi de milices violentes type Black Blocs et la définition de l’extrême droite est presque complète.
On ne les a pas trop entendu les rebellocrates de l EN pendant la plandemie quand il a fallu museler les enfants,les injecter avec un produit expérimental contre une maladie contre laquelle ils ne risquaient rien(méthode nazie interdite par Oviedo et Nuremberg )
Quand on les a enfermés chez eux.
Ces doubles standards m exaspère, et leur indignation à géométrie variable aussi.
Ils feraient mieux d apprendre à lire ,écrire,compter aux enfants également plutôt que leur enseigner l éducation sexuelle. Cela aussi ne les gêne pas qu’on enseigne des horreurs à des jeunes?
En ce qui concerne le nouveau programme d’éducation à la vie affective et sexuelle de la ministre Nicole Belloubet, y a t’il une « resistance » sinon?
Il l’appliqueront sans rechigner le programme foldingue: c’est moins dur de bla-bla-ter que d’enseigner les maths, la biologie, ou la composition française ou même une langue vivante!