Décidément, Emmanuel Macron pousse la provocation jusqu’au bout. Alors qu’il fait traîner la nomination d’un nouveau gouvernement en longueur, prolongeant ad libitum la présence de Gabriel Attal, devenu « en même temps » président du groupe parlementaire macroniste, il a passé une alliance avec ce qui reste de LR pour maintenir Yaël Braun-Pivet au perchoir. Bref, vote toujours, tu m’intéresses ! Visiblement, le Président engage un bras-de-fer avec le peuple, et avec la démocratie…
Donc, on récapitule.
Le 9 juin, Emmanuel Macron dissout l’Assemblée Nationale.
Le 30 juin, son parti est au bord de la disparition. Fort d’un accord tacite avec Mélenchon, que nous avons évoqué, il organise un « front républicain » pour faire battre le Rassemblement National et pour sauver son « bloc » avec les voix du Front Populaire.
Le 7 juillet, il limite les dégâts, demeure la deuxième force parlementaire, mais ne nomme pas de Premier Ministre issu du Front Populaire. Nous avons dit quel calcul cynique il partage avec Mélenchon dans cette stratégie.
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Pour l’élection à la présidence de l’Assemblée Nationale, il n’oppose aucune candidature alternative à celle de Yaël Braun-Pivet.
Au premier tour du scrutin, celle-ci ne recueille que 124 voix, contre 142 pour Sébastien Chenu, et 200 pour le communiste Chassaigne.
Finalement, LR et Horizons retirent leurs candidats.
Grâce au report de voix de la droite, Braun-Pivet gagne au troisième tour, avec une majorité relative de 220 voix, contre 207 pour Chassaigne, et 141 pour Chenu.
Et c’est reparti pour un tour… comme si les élections n’avaient pas eu lieu…
Il fallait que tout change pour que rien ne change.
Sauvez votre patrimoine avant qu’il ne soit trop tard
quel mauvais théâtre, mais sans surprise.
Avez-vous l’impression de vous faire enfler la rondelle ? Ce n’est pas une impression.
Qu’attendre d’autre de la démocratie, ce régime qui avilit en abaissant les bons.
La démocratie est une tyrannie qui s’exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s’élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l’éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents.
NB : « Un monde dominé par la Force est un monde abominable, mais le monde dominé par le Nombre est ignoble. La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. Il est fou de confier au Nombre la garde de la Liberté. Il est fou d’opposer le Nombre à l’argent, car l’argent a toujours raison du Nombre, puisqu’il est plus facile et moins coûteux d’acheter en gros qu’au détail. Or, l’électeur s’achète en gros, les politiciens n’ayant d’autre raison d’être que de toucher une commission sur l’affaire. Avec une radio, deux ou trois cinémas, et quelques journaux, le premier venu peut ramasser, en un petit nombre de semaines, cent mille partisans, bien encadrés par quelques techniciens, experts en cette sorte d’industrie. Que pourraient bien rêver de mieux, je vous le demande, les imbéciles des Trusts ? Mais, je vous le demande aussi, quel régime est plus favorable à l’établissement de la dictature ? Car les Puissances de l’Argent savent utiliser à merveille le suffrage universel, mais cet instrument ressemble aux autres, il s’use à force de servir. En exploitant le suffrage universel, elles le dégradent. L’opposition entre le suffrage universel corrompu et les masses finit par prendre le caractère d’une crise aiguë. Pour se délivrer de l’Argent, ou du moins pour se donner l’illusion de cette délivrance, les masses se choisissent un chef, Marius ou Hitler. Encore ose-t-on à peine écrire ce mot de chef. Le dictateur n’est pas un chef. C’est une émanation, une création des masses. C’est la Masse incarnée, la Masse à son plus haut degré de malfaisance, à son plus haut pouvoir de destruction. Ainsi, le monde ira-t-il, en un rythme toujours accéléré, de la démocratie à la dictature, de la dictature à la démocratie, jusqu’au jour… » (G. Bernanos, La France contre les Robots)
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/introduction-livres-de-femmes.html/
c’est Jacques Myard qui doit être content de la voir élue grâce aux voix de ses copains LR
Plus quelques voix du RN.