Musk prépare une révolution dans le domaine des véhicules autonomes. Lors de la présentation de ses résultats du troisième trimestre de Tesla mercredi, l’industriel à succès (Tesla, X, Space X…) Elon Musk a déclaré que son entreprise s’apprête à lancer un service de transport autonome en Californie et au Texas, espérant étendre l’initiative à d’autres États. Le milliardaire a toutefois déclaré qu’il serait difficile d’obtenir l’approbation des régulateurs californiens.
Ce mercredi, lors de la conférence de presse de Tesla, Elon Musk a annoncé que son entreprise envisage de déployer des services de covoiturage en Californie et au Texas l’année prochaine. Le projet pourrait s’étendre dans d’autres Etats. Cependant, des défis réglementaires pourraient freiner cette avancée. Nombreux professionnels du métier confient leurs doutes sur ce projet de robotaxis, en raison des défis liés à la sécurité et à la réglementation.
En service de transport autonome dans deux États
Elon Musk a révélé que Tesla projette de déployer un réseau de covoiturage autonome en Californie et au Texas dès l’année prochaine. Ce réseau, semblable à Uber, permettra aux véhicules Tesla, sans conducteur, d’effectuer des trajets payants. Le PDG de Tesla reste optimiste concernant le Texas, un État favorable aux innovations technologiques. En revanche, il a exprimé des réserves quant à la Californie, où les régulateurs sont plus prudents face aux nouvelles technologies.
« Nous espérons lancer ce service dans plusieurs États dès l’année prochaine », a affirmé Musk, tout en soulignant que chaque État dispose de ses propres réglementations. Il envisage également que d’autres États pourraient se joindre à l’initiative, même si les délais de mise en œuvre varieront en fonction des législations locales.
Musk a déjà déclaré que son entreprise espérait décrocher l’approbation d’utilisation des véhicules Model Y et Model 3 équipés de mode de conduite entièrement autonome et sans surveillance dans ces Etats en 2025. Le Model S, le Model X et le Cybertruck pourraient enrichir la flotte plus tard. Pendant l’appel, un autre dirigeant a promis aux investisseurs que Tesla de respecter et de suivre les directives en vigueur dans chaque Etat afin que le projet puisse aboutir.
Notons que Tesla a déjà lancé un réseau de covoiturage pour ses employés dans ses sites situés sur la baie de San Francisco, en Californie. L’entreprise utilise les modèles de véhicules avec chauffeur selon ses dirigeants. Mais des démarches pour obtenir l’autorisation d’utiliser les robotaxis sont en cours. La fabrication de ces voitures sans conducteurs devrait commencer en 2026.
Tesla plans to start ride-hail next year and already testing capability in California. This is huge! At 10/10, we heard unsupervised FSD next year, but this is a confirmation that they can start a ride-hail service as well. Autonomous ride-hail should unlock a $10T+ opportunity
— Tasha Keeney (@TashaARK) October 23, 2024
Selon Tasha Keeney, analyste chez Ark Investment Management, ce service de covoiturage autonome pourrait générer des revenus potentiels évalués à 10 000 milliards de dollars. Tesla espère tirer parti de ses modèles Y et 3, les premiers à bénéficier de l’option de conduite totalement autonome, pour dominer ce nouveau marché.
Des poursuites judiciaires lancées contre Tesla
Si le déploiement au Texas semble en bonne voie, la situation en Californie reste plus incertaine. L’État est reconnu pour ses régulations strictes et son approche plus lente en matière de validation de technologies innovantes. La Californie, où se trouve le siège historique de Tesla à Palo Alto, sera probablement un des États les plus difficiles à convaincre.
De plus, Tesla fait face à des enquêtes de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) concernant sa technologie de conduite autonome, notamment après plusieurs accidents impliquant des véhicules Tesla. En avril dernier, l’agence a établi un lien entre le logiciel Autopilot de Tesla et plus de 200 accidents ayant entraîné 29 décès. Ces incidents ont mené à plus de 50 enquêtes spéciales. Le Département des véhicules à moteur de Californie (DMV) a également accusé Tesla de pratiques de publicité mensongère concernant la sécurité de sa technologie Autopilot. Un rapport de The Wall Street Journal en juillet a également révélé que le pilote automatique de l’entreprise aurait provoqué plus de 1.200 accidents.
Tesla fait déjà face à plusieurs poursuites judiciaires à cause des incidents liés à sa technologie. Le dernier procès concerne le décès de Landon Emrby en 2022. Une Model 3 de Tesla a heurté l’arrière de sa moto et cet accident a provoqué sa mort. Il y a quelques mois, le constructeur automobile a aussi dû négocier un accord avec la famille d’un ingénieur Apple de 38 ans, Walter Huang. Ce dernier a été victime d’un accident alors qu’il utilisait le pilote automatique de tesla sur une autoroute californienne.
Pour nombreux analystes , le déploiement de ces robotaxis pourrait prendre encore plusieurs années, en raison des défis liés à la sécurité et à la réglementation.
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