Pascal Perrineau, politologue quasi-institutionnel et très modéré, directeur du CEVIPOF (rattaché à Sciences Po) a fait une sortie remarquée sur les interventions excessives du gouvernement dans le Grand Débat, dont il est l’un des garants. Pour que cet honnête homme du système en vienne à se mouiller, c’est que vraiment, la coupe est pleine.
Perrineau est l’un des cinq garants du Grand Débat chargés d’en “garantir” la transparence. Le choix de la personne limitait les risques de contestation excessive, à rebours de ce que Chantal Jouanno laissait craindre. Pourtant, même cet homme soucieux de ne pas être banni par le système qui le nourrit s’est senti obligé de déplorer les interventions du gouvernement dans le processus à l’occasion d’une conférence de presse.
« Nous avions précisé que les membres de l’exécutif devaient se mettre en retrait de ce débat. Nous n’avons pas été entendus, il y a eu une communication trop intense qui a pu contribuer à activer la méfiance », a insisté M. Perrineau, appelant à bien distinguer « ce qui relève d’un exercice participatif et ce qui relevait de la communication gouvernementale ».
De son côté, Guy Canivet, autre garant et un temps donné comme membre du Conseil Constitutionnel sur proposition de Richard Ferrand, n’a pas mâché ses mots. Il a notamment regretté « le risque d’influence des interventions répétées des pouvoirs publics ». « Je fais référence aux interventions répétées du président ».