"Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie sont aussi les ennemis naturels de la France". (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe).
On ignore souvent que Chateaubriand fut la principale source d'inspiration du Général de Gaulle en matière diplomatique. Au coeur de la vision d'une politique étrangère forgée par la monarchie et qui pût être utilisée, sans modification, par la République, il y avait la nécessité de s'entendre avec la Russie, telle que l'auteur des Mémoires d'Outre-Tombe, qui fut aussi Ministre des Affaires Etrangères sous la Restauration, l'expose.
Faute d'avoir adhéré à ces "piliers de la sagesse diplomatique" française, notre actuelle diplomatie est en train d'être engloutie dans le désastre d'une guerre occidentale qui n'est pas la nôtre, au risque de voir notre pays écarté pour longtemps des affaires du monde - alors que notre géographie nous met en position idéale, sur tous les océans de la planète.
Il faudra sans aucun doute du temps pour réparer les énormes erreurs de l'actuelle (absence de) stratégie française. Ce n'est pas une raison pour ne pas comprendre le monde tel qu'il change: non seulement l'évolution de la bataille d'Ukraine mais le retour à l'équilibre des puissances avec, au coeur du nouveau dispositif, la Russie et l'Eurasie.
La Bataille d’Ukraine
+ Il est toujours utile, pour commencer, de se rappeler les distances dont nous parlons. La ligne de front établie par l’armée russe au début de son offensive était aussi longue que la distance d’un trajet automobile entre Barcelone et Varsovie. Même réduite de moitié à partir du début avril (après que l’armée russe eut fixé suffisamment longtemps des troupes ukrainiennes autour de Kiev et Soumy pour pouvoir s’emparer du sud du pays et préparer la bataille du Donbass), la ligne de front est extrêmement étendue. Plus de 1000 kilomètres. C’est à rappeler à tous les stratèges de plateau télévisé.
Des hauts gradés allemands critiquent l’impréparation occidentale face à la Russie
+ Le Général Alfons Mais , chef d’Etat-major de l’Armée de Terre de la République Fédérale ne mâche pas ses mots dans un entretien accordé au Handelsblatt: “La Russie a des ressources inépuisables, la défaite de l’Ukraine est une question de temps“. Selon lui, l’Ukraine n’est pas capable de résister à la Russie, même avec le soutien de l’Occident :
“Possédant une supériorité en artillerie, l’armée russe avance kilomètre après kilomètre. C’est un combat d’épuisement, une bataille d’attrition. Une question de temps : combien de temps l’Ukraine sera-t-elle capable de l’endurer. De plus, nous ne parlons pas seulement de matériel et d’équipement technique, mais aussi de personnel. Les forces armées russes vont acquérir beaucoup d’expérience pendant le conflit en Ukraine et seront encore plus prêtes au combat. L’armée russe se renforce. Et la Russie dispose de ressources pratiquement inépuisables.”
Selon Ralph Thiele, ancien colonel de la Bundeswehr, il faut ajouter que les forces armées allemandes sont la “risée” de l’adversaire et sont comparables à…. l’armée suisse. Dans le même temps, l’Allemagne menace la Russie avec des capacités militaires qu’elle n’a pas. La Pologne et consorts ont livré leurs systèmes d’armes à l’Ukraine, mais n’ont pas reçu de remplacement moderne de l’Allemagne. L’Allemagne n’est même pas en mesure de fournir ce remplacement, a déclaré Thiele.
La société russe n’est pas dans un état d’esprit de “guerre totale”
+ Et si nous nous trompions complètement sur l’humeur de la société russe: le grand sujet médiatique de ces derniers jours n’est pas la guerre en Ukraine mais le sauvetage d’un ours blanc femelle de deux ans qui s’était enfoncé une boîte de conserve dans la langue. Le pays a suivi avec angoisse la capture de l’animal, l’anesthésie qu’il a subie, l’opération – qui s’est révélée un succès; avant que l’animal soit relâché dans la nature.
Sergueï Lavrov annonce que les buts de guerre de la Russie sont élargis
+Les objectifs de l’opération militaire russe en Ukraine ont changé et ne se limitent plus aux territoires des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk annonce le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.(Vous pouvez regarder l’entretien si vous disposez d’un VPN) L’extension géographique de l’opération est notamment due à la livraison de systèmes de missiles multiples américains (MLRS) HIMARS à Kiev. ( Le gouvernement américain annonce vouloir livrer quelques Himars supplémentaires). Lavrov a souligné que les objectifs géographiques de l’opération s’éloigneront davantage de la ligne actuelle à mesure que l’Occident fournira à Kiev de plus en plus d’armes à longue portée. Le ministre des Affaires étrangères explique l’évidence: la Russie ne peut pas autoriser, sur la partie du territoire ukrainien qui sera contrôlée par le président ukrainien Vladimir Zelenski, des armes qui pourraient constituer une menace directe pour le territoire russe “et le territoire des républiques qui ont déclaré leur indépendance”.
+ Les HIMARS sont, selon les informations disponibles, actionnés par des artilleurs de l’OTAN selon des objectifs désignés par des satellites américains.
+L’Occident ne dispose pas des stocks d’armes nécessaires pour soutenir une campagne militaire prolongée en Ukraine ou ailleurs, a averti Kathy Warden, le PDG de Northrop Grumman, l’un des principaux sous-traitants du Pentagone. Le complexe militaro-industriel américain a donc besoin d’un “signal de demande clair” de la part des gouvernements occidentaux sur ce qu’il doit produire exactement et s’il sera acheté, a déclaré Kathy Warden au Financial Times dans une interview publiée dimanche. “La chose la plus importante maintenant est d’obtenir un signal de demande clair sur ce que sera l’engagement durable et le niveau de retrait de ces stocks“, a-t-elle expliqué. Les stocks d’armes existants n’ont pas été conçus pour un conflit prolongé, a ajouté Mme Warden. Toutefois, l’Occident n’est pas encore à court d’armes pour l’Ukraine.
Décidément, il y a beaucoup de Saint Jean Bouche d’Or ces jours-ci, en Allemagne ou aux Etats-Unis!
Même si les Américains et l’OTAN ne veulent pas reconnaître qu’ils ont perdu 4 HIMARS, détruits par l’armée russe, en deux semaines.
+ Ces dernières semaines, les régiments combattants de l’armée russe engagés dans “l’opération spéciale” ont été retirés du front pour une période de repos. L’essentiel du combat a été poussé par une combinaison d’artillerie russe et de troupes des républiques, de volontaires type Tchétchènes et de mercenaires type Wagner. On peut raisonnablement penser que les troupes régulières seront engagées à nouveau une fois Slaviansk et Kramatorsk tombées, afin de parachever la bataille (prise de Kharkov et d’Odessa?)
+Les opérations offensives commenceront dans un avenir proche dans les régions de Nikolaev et d’Odessa. “Dans un avenir proche, avec les forces alliées, nous allons commencer à libérer la ville de Nikolaev et la ville héroïque d’Odessa. Nous n’aurons aucune pitié pour les Ukronazis, les mercenaires et toute racaille de Bandera“, a déclaré le représentant de la brigade Odessa, qui vient d’être constituée. La brigade est composée de personnes originaires du sud de l’Ukraine, des régions d’Odessa et de Nikolaïev. C’est-à-dire que l’on observe dans la région de Kherson un phénomène semblable à la constitution de milices des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk en 2014.
“Ouais, laisse tomber! Poutine, il va trop bien! “
+ William Burns, directeur de la CIA: “Il y a beaucoup de rumeurs sur l’état de santé du président Poutine, et pour autant que nous puissions en juger, il est même en trop bonne santé… Considérez ceci comme une évaluation informelle des services de renseignement“
Terreur kiévienne
+ Le tribunal du district Primorsky d’Odessa a condamné à trois ans de prison une femme d’Odessa qui était l’administratrice d’un canal Telegram pro-russe.
+Alina Lipp , journaliste allemande qui se trouve dans le Donbass, documente le fait qu’en quittant Severodonetsk, les forces armées ukrainiennes ont fait sauter des ponts et des silos à grains afin de déclencher une crise humanitaire. Elles ont également brûlé des milliers d’hectares de forêt et détruit le grenier à céréales de la ville voisine de Rubejnoïe. Les habitants de Lisitschansk et de Severodonetsk souffrent de pénuries alimentaires.
+ Pour échapper à la mobilisation, certains Ukrainiens sont prêts à payer plusieurs milliers de dollars à des mafias qui leur procurent des faux papiers pour émigrer.
Faits saillants du 20 Juillet 2022
▪️ Le matin, les formations ukrainiennes ont bombardé le poste de contrôle de Krupets et le village frontalier de Gorodichtche dans la région de Koursk. Dans la région de Belgorod, l’armée kiévienne a bombardé Nekhoteîevka, tuant un résident local.
▪️ Les forces armées russes ont frappé les positions kiéviennes dans les villages frontaliers de Volfinïe et Iastroubinïe dans la région de Soumi.
▪️ L’artillerie russe a frappé des positions kiéviennes à Tchougouïev et Kharkov. L’armée ukrainienne a bombardé les régions de Kozatcha Lopan et de Tsoupivka. L’administration civilo-militaire russe évacue les résidents de Kozatcha Lopan, qui est constamment bombardé par les Kiéviens.
▪️ A la périphérie de Seviersk, les combats pour les hauteurs dominantes autour de Verhnokamïanskïe sont en cours.
▪️ Les forces alliées repoussent les Kiéviens hors de Berestovïe.
▪️ Des combats ont lieu à la périphérie de Pokrovskie aux abords de Soledar.
▪️ L’artillerie ukrainienne poursuit le pilonnage quotidien de Donetsk, Makiivka et Iasinouvata.
▪️ En direction de Nikolaïev, l’armée kiévienne a tenté à deux reprises de percer la ligne de défense des forces armées russes et de traverser celle d’Ingoulets près d’Andrievka. Les deux tentatives ont été stoppées par des tirs d’artillerie russes.
▪️ L’armée kiévienne a frappé le bâtiment administratif de la centrale nucléaire à Energodar en utilisant des drones kamikazes.
▪️ Dans la matinée, les formations ukrainiennes ont à nouveau bombardé le pont Antonivskïy à Kherson avec des MLRS, après quoi les autorités locales en ont restreint le fonctionnement.
▪️ Le commandement de l’armée ukrainienne poursuivrait les préparatifs d’une offensive dans le sud en bombardant les positions des forces armées russes et en effectuant des reconnaissances.
▪️ Un hélicoptère ukrainien Mi-8 a été touché par des MANPADS près de Pervomaïskie.
▪️ Les forces armées russes ont effectué des frappes pendant la nuit contre des cibles dans la région d’Odessa. Des positions de lanceurs Harpoon, des points de déploiement et un terrain d’entraînement pour les réservistes ont été touchés.
Faits saillants du 21 juillet 2022
- Des Ukrainiens enrôlés dans l’armée kiévienne protestent contre leur envoi au front. Les militaires de la 100e brigade de défense territoriale de Loutsk, dans la région de Volyn, refusent de participer aux opérations de combat.
- A Jitomir, la 1ère Brigade, portant le nom d’Ivan Bodoun est formée de réservistes et de mineurs.
- Le commandement de l’armée ukrainienne a déplacé trois lanceurs HIMARS MLRS au sud-est de Kharkov, très probablement pour préparer des frappes massives sur Balaklïa et Izioum. Cependant, les Kiéviens en font du même coup des cibles plus faciles pour l’armée russe. En direction de Slaviansk, la prise de contrôle par les troupes russes des forêts denses autour de Mazanivka se poursuit, car la prise de contrôle de la zone boisée permettra d’atteindre les approches nord de la ville.
- Malgré le retrait d’une partie des unités kiéviennes de Seversk, des combats sont encore à livrer dans la ville. Les combats pour les hauteurs dominantes autour du village de Verhnokamianskie se poursuivent.
- Les forces alliées se battent pour Berestovïe et Ivano-Darivka. À la périphérie de Soledar, l’assaut sur Pokrovskïe se poursuit. La colonie est toujours sous le contrôle de l’armée ukrainienne.
- Les médias mondiaux titrent une fois de plus sur l’imminence d’une contre-attaque sur Kherson. L’armée ukrainienne ferait appel à des réserves, notamment des troupes du Donbass. (Ce qui rend ces annonces peu crédibles). Les formations ukrainiennes ont bombardé les positions et les bases arrière des forces armées russes dans la direction de Kherson. Une autre attaque d’artillerie sur le pont Antonivskiy a été repoussée. Le groupement de défense aérienne russe dans la région se renforce.
- Les forces armées russes ont lancé des frappes sur les dépôts et les positions ukrainiennes à Nikopol et Marganets. Un point de déploiement temporaire des unités kiéviennes sur le territoire d’un dépôt de légumes à Nikolaïev a été touché.
- Pour la première fois, l’Ukraine a reçu des SAM de fabrication occidentale : six HVM Stormer britanniques ont déjà été envoyés sur le front.
On ajoutera:
+Dans la nuit, l’armée russe a continué à bombarder des entrepôts avec des armes livrées par l’OTAN à Nikolaïev. 7 objectifs auraient été touchés.
+ Le Ministère de la Défense russe dit avoir des informations sur des unités ukrainiennes stationnées dans l’ouest de l’Ukraine et refusant de se rendre sur le front du Donbass. Cela serait dû aux pertes énormes causées par les frappes de missiles russes sur des casernes ou bâtiments occupés par des soldats ukrainiens et des volontaires/mercenaires étrangers.
+ L’armée ukrainienne a continué à bombarder les zones civiles de Gorlovka, de Donetsk. Je reçois régulièrement des messages (sur boucle WhatsApp) de Laurent Brayard qui confirment à la fois ces tirs kiéviens sur les zones civiles et l’efficacité de la DCA russe qui réussit à intercepter la plupart des projectiles tirés par les troupes ukrainiennes (plusieurs centaines par jour).
+ Des troupes ukrainiennes (essentiellement le bataillon Kraken – sur lequel on lira le remarquable travail du même Laurent Brayard) ont tenté d’attaquer Belogorovka sur le territoire de Lougansk et ont été repoussées par l’artillerie russe.
+ L’armée russe a détruit un site de Kramatorsk où se trouvaient 300 officiers et soldats ukrainiens. Elle a détruit entrepôts et dépôts à Bakhmut, Nikolaïev, Dniepropetrovsk,
+ Un grand nombre de combattants ukrainiens ont été capturés par les forces “O” près de Seversk.
+ Selon le New York Times l’Occident a commencé à affaiblir son assistance militaire à l’Ukraine en raison des doutes croissants sur la capacité des forces armées ukrainiennes à vaincre les forces armées russes.
Faits saillants du 22 juillet 2022
▪️ Dans la direction de Kharkov, un groupe de sabotage russe a exécuté un raid sur les positions ukrainiennes à Oudy et a tué plusieurs militaires, tandis que le reste s’est replié sur des positions de réserve.
▪️ Le commandement ukrainien a déplacé trois MLRS HIMARS dans la région d’Andriivka en vue d’une éventuelle offensive sur Balakliïa. L’armée russe aura moins de mal à les détruire.
▪️ En direction de Slaviansk, les bombardements mutuels se poursuivent le long de la rivière de Severski Donets.
▪️ Les formations ukrainiennes frappent les positions des troupes russes à la raffinerie de pétrole de Lisichansk avec des HIMARS MLRS.
▪️ Les troupes russes sont engagées dans des combats offensifs près d’Ivano-Darivka, mais aucune confirmation du contrôle de la localité.
▪️Les combats pour Berestovïe et près de Bilogorivka se poursuivent.
▪️ Les troupes ukrainiennes tentent de tenir la ligne Iakovlivka- Soledar-Pokrovskie, alors que le personnel de certaines unités refuse d’aller au combat.
▪️Les unités Wagner ont libéré la partie sud de Pokrovskïe.
▪️ L’artillerie ukrainienne poursuit le pilonnage quotidien de la région de Donetsk : frappes lancées contre Novobakhmoutivka, Troitskie, Nikilskie, Vladimirivka et Panteleimonivka.
▪️Les unités ukrainiennes n’ont pas réussi à avancer sur la zone de Krivoï Rog. L’attaque a été repoussée. L’armée ukrainienne a perdu plus de 100 militaires et s’est repliée sur ses positions initiales.
▪️Frappes lancées sur les positions ukrainiennes près de Nikopol, ApostolovIe, Pokrovkie et Zaliznitchnie. Un point de déploiement de la 60e brigade d’infanterie a été touché à Apostolovie.
Et aussi:
+ Selon le MI6, qui s’en est ouvert aux services ukrainiens, la visite de Poutine en Iran aurait été l’occasion aurait donné lieu à un accord sur la livraison de drones iraniens à la Russie. Les services britanniques ont fourni cette information à leurs homologues ukrainiens, selon la mauvaise habitude anglo-saxonne du partage sans discrimination ded l’information “secret-défense” avec des alliés temporaires.
Faits saillants du 23 juillet 2022:
+ Nouvelles menaces verbales du gouvernement ukrainien contre les troupes russes de Transnistrie
+ L’armée russe a frappé des navires de la marine de guerre ukrainienne se trouvant à proximité d’Odessa. Les médias occidentaux expliquent que la Russie ne respecterait pas l’accord sur les transports de grain depuis Odessa signé la veille (voir ci-dessous). En fait, c’est exactement le contraire qui se passe: à peine l’accord signé, qui prévoit que les Russes n’attaqueront pas Odessa par la mer pendant 120 jours, les Ukrainiens ont voulu en profiter pour faire transiter des armes américaines livrées depuis la Roumanie.
En s’appuyant sur southfront.org:
L’offensive des forces dirigées par la Russie dans le nord de la République populaire de Donetsk a ralenti en raison du terrain difficile.
La ville de Slaviansk est entourée de collines sur presque tous les côtés. Les steppes ukrainiennes commencent à l’ouest de la ville. C’est pourquoi Slaviansk revêt une importance stratégique dans la guerre en Ukraine et a été le théâtre de violents affrontements en 2014.
Aujourd’hui, des positions stratégiques des forces armées ukrainiennes ont été établies sur les hauteurs autour de la ville. Il est ainsi beaucoup plus difficile pour les forces russes d’avancer depuis les directions nord, nord-est et est. Au cours du mois dernier, aucune avancée des forces russes n’a eu lieu dans cette région. Les opérations de ratissage se poursuivent dans les forêts denses autour de Mazanovka.
Les forces russes continuent de tenir leurs positions dans les plaines dans les zones des colonies de Iampol et Krasni Liman. La ligne de front longe la rivière Severski Donets, dont le percement est entravé par les positions de tir ukrainiennes sur les hauteurs de la rive sud.
À l’est de la ville de Slaviansk, les lignes de front suivent toujours la ligne Seviersk-Soledar-Bakhmout.
Dans les régions du sud, les groupes ukrainiens ont tenté de contre-attaquer les positions russes depuis la direction de Nikolaïev, mais ont été détruits par les tirs de riposte russes. Certains des militaires ukrainiens ont été capturés.
Faits saillants du 24 juillet:
+ les bombardements sur Donetsk ont continué toute une partie de la journée.
+ Le MI6 croit savoir que l’armée russe veut avoir fini la campagne d’Ukraine avant l’hiver.
+ Les forces russes et alliées sont en train de prendre Bakhmoutskoïe au sud de Soledar.
+ Arestovich, conseiller de Zelenski, a démenti sa propre déclaration d’hier sur l’encerclement de troupes russes dans le nord de la région de Kherson. Il avait déclaré que plus de mille Russes se trouvaient dans un encerclement tactique dans le village de Visokopolie et qu’ils seraient bientôt vaincus. Ce 24 avril, il nuance ses propres propos:
“Nos gens là-bas n’ont pas tout à fait réussi et éprouvent un certain manque de force pour clore cette histoire,”
Traduit dans le jargon des think tanks américain, ça donne un tweet qui mériterait le prix de l’humour involontaire s’il ne s’agissait pas de centaines d’Ukrainiens envoyés à la mort par un pouvoir à la dérive:
#Ukrainian forces are likely preparing to launch or have launched a counteroffensive in #Kherson Oblast as of July 23, but open-source visibility on the progress and tempo of the counteroffensive will likely be limited and lag behind events. https://t.co/bhkICZ8712 pic.twitter.com/QEMerSXG23
— ISW (@TheStudyofWar) July 23, 2022
Au passage, on notera que l’offensive ukrainienne sur Kherson est régulièrement annoncée pour le lendemain depuis plus d’un mois!
+ l’âge limite d’enrôlement dans la garde territoriale ukrainienne est monté à 70 ans.
+ 5000 femmes combattent déjà sur le front.
Au fait, vous qui brandissez de bonne foi des drapeaux ukrainiens,connaissez-vous la réalité économique et sociale derrière "la nation unie pour sa liberté sous la conduite d'un président héroïque"?
Je recommande la lecture d’un article de Werner Rügemer, dont je traduis ici une grande partie . Lorsque j’ai visité l’Ukraine, il y a une quinzaine d’années, j’avais pensé que le pays aurait besoin d’une situation de paix durant plusieurs décennies et d’une bonne entente entre Européens et Russes pour s’en sortir. La plupart des habitants étaient “prêts à donner une chance à l’Ukraine”. Mais on sentait bien la précarité de bien des situations, l’émigration des classes moyennes, la présence des oligarques; on constatait un taux de prostitution effrayant. Ce que nous dit l’auteur de cet article, c’est qu’après Maïdan, tout a basculé dans ce qu’on pouvait craindre de pire.
Vous avez dit salaire minimum?
“Lors de la première introduction d’un salaire minimum légal en Ukraine, en 2015, il s’élevait à 0,34 euro, soit 34 centimes par heure. Il a ensuite été augmenté : en 2017, il était de 68 centimes, en 2019, il était de 10 centimes de plus, soit tout de même 78 centimes, et depuis 2021, il est de 1,21 euro. Vous avez déjà entendu parler de cela ? (…)
Cela ne signifie évidemment pas que ce salaire minimum est effectivement payé correctement dans cet État. Pour une semaine de travail complète en 2017, le salaire minimum mensuel s’élevait ainsi à 96 euros. Mais dans l’industrie du textile et du cuir, par exemple, ce salaire minimum n’a été atteint que par des heures supplémentaires forcées et non payées pour un tiers des employés, généralement des femmes. Le paiement à la pièce est également très répandu – le nombre déterminé de chemises doit être cousu en une heure ; si cela ne fonctionne pas, il faut travailler plus tard sans être payé.
Lorsqu’il n’y avait pas de commandes, un congé non payé était ordonné. Les congés annuels auxquels la loi donne droit n’étaient souvent pas accordés ou pas payés. La direction de l’entreprise empêchait l’élection de représentants du personnel. Avec ce salaire minimum, les personnes se trouvaient bien en dessous du minimum vital officiel : il s’élevait à 166 euros l’année en question. (…)
L’industrie textile
Il existe environ 2.800 entreprises textiles officiellement enregistrées, mais aussi un nombre probablement aussi élevé de petites entreprises non enregistrées. Elles constituent depuis des décennies une économie souterraine tout à fait normale, souvent dans les petites villes et les villages.
Pourtant, la plupart de ces entreprises ne se classent que comme fournisseurs de deuxième classe pour les producteurs à bas prix mieux connectés au niveau international dans les pays voisins de l’UE, surtout en Pologne, mais aussi en Roumanie et en Hongrie.
C’est ainsi que 41 pour cent des chaussures semi-finies, payées une misère, quittent l’Ukraine pour les usines à bas salaires de Roumanie, de Hongrie et d’Italie, où elles reçoivent l’innocente et belle étiquette “Made in EU”. (…)
La majorité des quelque 220.000 travailleurs du textile sont des femmes âgées. Elles ne survivent que grâce à leur propre agriculture de subsistance, par exemple en cultivant leur propre jardin avec un poulailler. Les maladies dues à la malnutrition sont fréquentes.
Les ouvrières du textile achètent généralement leurs propres vêtements à partir d’importations de seconde main : celles-ci proviennent principalement d’Allemagne, de Pologne, de Belgique, de Suisse et des États-Unis. L’Ukraine importe en effet beaucoup plus de textiles qu’elle n’en exporte.
Les importations coûteuses de Boss et d’Esprit, préproduites en Ukraine et provenant de l’Ouest riche de l’UE, sont destinées à la riche élite et à la bulle des ONG à Kiev – alors que la majorité des importations sont des textiles de seconde main les moins chers. Les ouvrières du textile, mais aussi la majorité de la population, ne peuvent s’offrir que des textiles jetables presque gratuits en provenance des pays riches.
Mais les syndicats occidentaux et les “défenseurs des droits de l’homme” continuent de regarder vers l’Asie et le Bangladesh lorsqu’il s’agit de bas salaires contraires aux droits de l’homme dans l’industrie textile. Bien que les bas salaires soient bien moins élevés en Ukraine. Il en va de même pour les discussions actuelles au sein de l’UE et du Bundestag allemand sur une loi relative à la chaîne d’approvisionnement : le regard se porte loin, à l’échelle mondiale, vers l’Asie, tandis que la chaîne de pauvreté UE-Ukraine est niée.
C’est là qu’elle se trouve, la corruption : C&A, Hugo Boss, Adidas, Marks&Spencer, New Balance, Esprit, Zara, Mexx sont les acheteurs finaux qui en profitent. Ils vivent d’une exploitation contraire aux droits de l’homme. C’est ici, dans les riches États de l’UE, que se trouvent les principaux acteurs de la corruption. En secret, ils saluent joyeusement l’inspection du travail inexistante ou complice de l’État ukrainien, et l’UE couvre également l’injustice systémique du travail, en rappelant rituellement et hypocritement, sans conséquence, la corruption en Ukraine. (…)
Sous-traitants des sous-traitants de l’Allemagne
Comme dans l’industrie du textile et du cuir, il en va de même dans d’autres secteurs. L’Ukraine était un centre de production industrielle de l’Union soviétique. Après l’indépendance en 1991, les oligarques ont repris les entreprises, ont fait des bénéfices et n’ont rien investi dans l’innovation. Des millions d’employés bien qualifiés étaient à la disposition des entreprises occidentales – pour des salaires très bas.
Des milliers d’entreprises, surtout américaines et européennes – environ 2.000 pour la seule Allemagne – sous-traitent des pièces plutôt simples : Porsche, VW, BMW, Schaeffler, Bosch et Leoni par exemple pour les câbles automobiles ; des groupes pharmaceutiques comme Bayer, BASF, Henkel, Ratiopharm et Wella font remplir et emballer leurs produits ; Arcelor Mittal, Siemens, Demag, Vaillant, Viessmann entretiennent des filiales de montage et de vente. Ici, les salaires atteignent deux à trois euros, c’est-à-dire plus que le salaire minimum, mais ils restent inférieurs à ceux des pays voisins de l’UE, la Hongrie, la Pologne et la Roumanie.
C’est pourquoi les sites ukrainiens sont étroitement reliés aux sites des mêmes entreprises dans les pays voisins membres de l’UE, où les salaires minimums légaux sont supérieurs à 3 euros et inférieurs à 4 euros. Mais cette mise en réseau est tout aussi valable avec les pays voisins encore plus pauvres que sont la Moldavie, la Géorgie et l’Arménie, qui ne sont pas membres de l’UE. Des filiales y sont également exploitées. Dans le cadre du “voisinage oriental” organisé par l’UE, toutes les différences de qualification et de salaire sont exploitées, avec l’Ukraine comme porte de sortie. (…)
Emigration
Cette exploitation sélective des avantages du site par les capitalistes occidentaux n’a pas conduit au développement économique, bien au contraire. L’Ukraine s’est appauvrie sur le plan économique. La majorité de la population est devenue plus pauvre et plus malade. La migration de travail est une réaction de masse.
Elle a commencé très tôt. Jusqu’à la fin des années 1990, plusieurs centaines de milliers d’Ukrainiens ont émigré en Russie. Les salaires n’étaient certes pas beaucoup plus élevés, mais ce n’est pas en Russie que se répercutent l’occidentalisation excessive du mode de vie et le renchérissement du coût de la vie pour la nourriture, les loyers, la santé et les taxes d’État.
Depuis les années 2000, et de manière accélérée par les conséquences du coup d’État de Maidan en 2014, environ 5 millions d’Ukrainiens se déplacent en tant que travailleurs migrants – environ deux millions de manière plus ou moins permanente à l’étranger, environ trois millions font la navette vers les pays voisins. L’Etat polonais en particulier, qui revendique de toute façon des parties occidentales de l’Ukraine, encourage la migration de travail depuis l’Ukraine. Environ deux millions d’Ukrainiens travaillent en Pologne, principalement dans les services de base comme nettoyeurs, aides ménagères, serveurs, aides aux personnes âgées, chauffeurs de camion. En Pologne, le commerce des agences de placement est également florissant : elles déclarent les Ukrainiens comme citoyens polonais et les placent en Allemagne et en Suisse en tant que personnel soignant à domicile : le salaire minimum local est alors payé pour une semaine de 40 heures, mais en réalité, le personnel soignant doit être de garde 24 heures sur 24, comme le stipule le contrat avec l’agence polonaise.
Des centaines de milliers d’Ukrainiens travaillent en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie et en République tchèque de manière permanente, temporaire ou en faisant des allers-retours, avec un salaire minimum compris entre 3,10 euros et 3,76 euros. Les Ukrainiens s’en réjouissent, même s’ils sont un peu poussés en dessous de ces salaires minimums – c’est toujours bien mieux que dans leur pays, et l’inspection du travail ne dit rien, et l’UE non plus.
Les étudiants d’Ukraine sont volontiers des saisonniers engagés dans l’agriculture de l’UE. Rien qu’en Basse-Saxe, on compte environ 7.000 étudiants par an, qui n’étudient certes pas forcément, mais qui arrivent avec de fausses cartes étudiantes. Ni l’Ukraine ni l’Allemagne ne procèdent à des contrôles, comme l’a révélé une étude de la Fondation Friedrich Ebert[.
Où l’on reparle de la Lituanie
Salaire minimum en Lituanie : en 2015, il s’élevait à 1,82 euro, soit cinq fois plus qu’en Ukraine à l’époque ; en 2020, il était de 3,72 euros. L’UE encourage la Lituanie à devenir le centre européen de l’expédition : à l’aide de l’intelligence artificielle, des chauffeurs de camion bon marché et volontaires en provenance de pays tiers comme l’Ukraine, la Moldavie, mais aussi de plus loin comme les Philippines, sont guidés à travers l’Europe. Ils n’ont pas besoin d’apprendre la langue, ils reçoivent leurs instructions via leur smartphone et leur navigateur. C’est ainsi qu’au début de la guerre en Ukraine, les entreprises de transport en Lituanie et en Pologne ont soudain manqué de plus de 100.000 chauffeurs de camions – originaires d’Ukraine, ils n’avaient plus le droit de quitter le pays à cause du service militaire“.
Comprenez-vous désormais pourquoi l’Union Européenne a participé au coup d’Etat de Maïdan: il fallait absolument éviter que les Ukrainiens puissent comparer entre les conditions de travail que leur offrirait l’économie russe et le rôle de sous-traitants des sous-traitants que leur réservait la division international du travail telle que mise en place par l’industrie européenne, en particulier allemande! Comprenez-vous à présent pourquoi l’Union Européenne a voulu hystériquement faire tomber la Russie par des sanctions? Ce n’est pas seulement de la soumission aux Etats-Unis ! C’est le risque de perdre la rationalisation de l’utilisation la main d’oeuvre européenne qui est en question !
Vous trouvez déjà tout cela horrible et insupportable? Attendez ! ce n’est que le début:
Les féministes occidentales ont piscine quand il y a une conférence sur l’Ukraine
“L’État (…) ukrainien a extrêmement creusé l’inégalité entre hommes et femmes. Avec 32 pour cent d’écart salarial entre les sexes, les femmes ukrainiennes occupent la toute dernière place en Europe : en moyenne, elles reçoivent un tiers de salaire en moins que leurs collègues masculins, et dans le secteur des finances et des assurances, ce chiffre atteint même 40 pour cent à travail égal – la moyenne de l’UE est de 14 pour cent. En raison des stéréotypes patriarcaux, les femmes sont en outre particulièrement souvent reléguées à des emplois précaires à temps partiel (…).
Prostitution… jusqu’en Allemagne
Les enseignantes de l’école primaire qui ne parviennent pas à s’en sortir avec leurs 120 euros par mois font (…) partie des 180.000 femmes estimées qui travaillent comme prostituées en Ukraine, des femmes divorcées célibataires avec enfant, des chômeuses.
Comme la prostitution est interdite, les exploitants de maisons closes gagnent de l’argent, tout comme les policiers et les chauffeurs de taxi, car le silence leur procure de bons revenus. Des appartements privés sont également utilisés, comme les maisons closes très bien situées dans la capitale Kiev. Les touristes sont attirés – avec 80 euros, ils sont de la partie. Huit services par nuit – ce n’est pas rare. Un peu moins de la moitié des recettes reste aux femmes. Certaines espèrent une période de transition d’un an, de deux ou même de trois ans. Souvent en vain. Un tiers devient toxicomane, un tiers est considéré comme séropositif.
Après la “libéralisation” des services sexuels par le gouvernement fédéral composé de Schröder (sociaux-démocrates) et de Fischer (les Verts), l’Allemagne est devenue le “bordel de l’Europe”. Dans son “Guide de voyage en Allemagne pour les femmes”, la société de développement GTZ, propriété de l’Allemagne, a fait de la publicité pour les Ukrainiennes qui auraient désormais de bonnes perspectives dans le commerce du sexe. Beaucoup sont venues. L’Allemagne de Merkel est devenue le centre européen de la prostitution commerciale, majoritairement illégale et tolérée par les autorités – des conditions favorables pour les femmes qui ne viennent pas d’un Etat membre de l’UE. Il est donc logique qu’en 2022, les proxénètes tentent de recruter des femmes ukrainiennes en fuite à la frontière”.
Sympathique Werner Rügemer ! Il sabote définitivement l’image d’Annalena Baerbock, défendant les valeurs démocratiques, de Robert Habeck expliquant bien sagement à ses compatriotes qu’ils doivent comme lui, prendre des douches à l’économie, d’Olaf Scholz proclamant que l’on ne doit pas capituler face à Poutine ! Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises:
GPA pour toutes
“Pour les entreprises occidentales, l’Ukraine est un site complaisant pour des pratiques qui sont autrement interdites, un site mille fois utilisé pour la mondialisation dirigée par les États-Unis. Cela vaut également pour l’utilisation commerciale du corps féminin, bien au-delà de la prostitution illégale.
L’Ukraine est le point chaud mondial pour la maternité de substitution industrielle, avec une “libéralisation” plus poussée qu’ailleurs. La pauvreté généralisée des femmes offre un réservoir inépuisable.
Vittoria Vita, La Vita Nova, Delivering Dreams ou plus prosaïquement BioTex – c’est sous ces noms que les agences de maternité de substitution de Kiev et Kharkov proposent les services des femmes. Des catalogues proposent aux étrangers fortunés de jolies Ukrainiennes en bonne santé. Les prix varient entre 39 900 et 64 900 euros pour un bébé livré en bonne santé. Les touristes de l’enfant désiré viennent des États-Unis, du Canada, d’Europe occidentale, de Chine.
Le couple de parents d’intention dépose ovules et sperme dans l’une des douzaines de cliniques spécialisées. (…) Ensuite, l’embryon étranger est implanté dans la mère porteuse. Celle-ci porte un enfant génétiquement étranger. Cette méthode a été développée aux Etats-Unis, mais elle est beaucoup plus chère : entre 110 000 et 240 000 euros. En Ukraine, c’est moins réglementé. La femme qui porte l’enfant ne doit avoir aucun lien génétique avec l’enfant, elle n’est qu’un outil étranger qui doit être oublié immédiatement après utilisation, qui n’existe même plus – et qui est prêt pour la prochaine utilisation pour un tout autre couple étranger.
Les prix varient selon que les parents souhaitent ou non que le bébé qu’ils ont commandé ait un sexe précis : sans choix de sexe, il coûte 39 900 euros chez BioTex, avec deux essais sur le sexe souhaité, il coûte 49 900 euros, et avec des essais illimités en nombre, il coûte 64 900 euros. Ces offres comprennent l’hébergement à l’hôtel, l’établissement de l’acte de naissance et du passeport au consulat allemand. Jusqu’à présent, plus de 10.000 bébés de ce type ont été livrés dans le monde entier.
La mère de substitution – une société de mères de substitution porte le nom qui convient : Surrogacy Ukraine – reçoit pendant la grossesse une prime mensuelle comprise entre 300 et 400 euros, une fois le produit livré avec succès, la prime de succès est portée à 15.000 euros. S’il y a une fausse couche, si l’enfant est handicapé ou si son adoption est refusée, les mères porteuses ne reçoivent rien. Leur état psychique n’est pas pris en compte, il n’existe aucune protection sociale contre les dommages de santé. Aucune étude n’est menée sur les conséquences à long terme”.
Tout au long de la traduction de cet article, je me suis dit que j’allais m’arrêter et vous renvoyer à la suite de l’article, si vous êtes intéressés. Mais on comprend tellement de choses à la lecture et cela aide tellement à placer en perspective l’hystérie d’une Ursula von der Leyen, la lâcheté d’un Emmanuel Macron ou le fanatisme d’un gouvernement britannique qui sait bien que les ressorts de la mondialisation risquent d’être mis à nu si on ne défend pas mordicus l’Ukraine!
Les syndicats ukrainiens écrasés: le temps où la CFDT défendait Solidarnosc en Pologne est loin.
“Le gouvernement Zelenski a certes augmenté le salaire minimum à 1,21 euro, mais il affaiblit et détruit en même temps les syndicats, déjà de plus en plus affaiblis depuis l’indépendance. La loi sur le travail de décembre 2019 est à ce jour le point culminant de l’extrême illégalité du travail :
*Le contrat de travail zéro heure est autorisé : Le travail sur appel. Lorsque l’entrepreneur a du travail à donner, il fait appel à l’employé pour une courte durée. Le nombre d’heures de travail et le revenu du travail peuvent être nuls.
Les licenciements ne doivent plus être justifiés.
*La négociation individuelle des contrats de travail est encouragée – “négociation” est bien sûr un terme lénifiant pour désigner des offres sans alternative, ce qui ne pose aucun problème dans un contexte de chômage élevé. Dans les entreprises de moins de 250 salariés – soit plus de 95% des entreprises – les négociations collectives peuvent être suspendues. Les entreprises qui en profitent sont notamment les entreprises publiques, puis les groupes agroalimentaires et de tabac comme Nestlé et Philip Morris.
En outre, les syndicats doivent être expropriés et leurs biens confisqués. Même si elles sont affaiblies, elles ont encore des terrains et parfois de grandes maisons datant de l’époque soviétique, et ce dans les centres des villes. Pour Zelenski, ce sont des “vestiges russes” – il faut donc les exproprier !
Des centaines de milliers d’Ukrainiens ont protesté contre la nouvelle loi – aucun journal télévisé occidental n’en a parlé. (C’est moi qui souligne. EH) Dans une lettre commune du 9 septembre 2021, la Fédération syndicale internationale et la Fédération syndicale européenne – ITUC, CSI, CSI – ont attiré l’attention du gouvernement ukrainien et du comité de l’UE chargé de l’intégration de l’Ukraine sur ce point : Avec la nouvelle loi sur le travail, l’Ukraine viole non seulement tous les droits du travail de l’ONU et de l’Organisation internationale du travail (OIT), mais aussi les normes peu élevées de l’UE – pas de réaction. (…)
Ces oligarques terriens
Après l’indépendance, les quelque 7 millions de paysans issus de leurs fermes collectives se sont vu attribuer en moyenne environ quatre hectares de terre en propriété. C’est trop peu pour pouvoir pratiquer une agriculture autonome. C’est pourquoi les paysans ont jusqu’à présent loué leurs petites terres à des oligarques nationaux et étrangers pour un loyer peu élevé, actuellement 150 dollars par an en moyenne, contre 80 dollars en 2008.
Ainsi, l’oligarque Andry Verevski a réuni 570.000 hectares de terres louées avec le groupe Kernel, l’oligarque Oleg Bachmatiouk est parvenu à 500.000 hectares avec UkrLandFarming, l’investisseur américain NCH Capital de New York a atteint 400. 000 hectares, l’oligarque Iouri Kosouk pour MHP à 370.000 hectares, l’oligarque Rinat Akhmetov pour son Agro-Holding à 220.000 hectares, tandis que le Continental Farmers Group d’Arabie Saoudite ne loue “que” 195.000 hectares. Des fonds de pension suédois et néerlandais s’en mêlent. Des petits oligarques comme Dietrich Treis et Hans Wenzel, qui ont 60 hectares chez eux mais exploitent 4.500 hectares loués à un prix incomparablement bas en Ukraine, viennent de Bavière. Alexander Wolters, de Saxe, a loué 4.200 hectares ensemble, pour 60 euros l’hectare par an.
Ils sont tous pleinement intégrés à l’UE et au marché mondial occidental :
*Les sièges juridiques et fiscaux se trouvent de préférence dans les paradis financiers habituels de l’UE que sont Chypre, le Luxembourg et la Suisse, les gouvernements ukrainiens ont apporté des exonérations fiscales et des subventions.
*Ils reçoivent régulièrement des crédits importants de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et de la Banque européenne d’investissement (BEI).
*Les semences, les engrais, les pesticides et les techniques agricoles sont principalement entre les mains de groupes américains et allemands comme Cargill, Archer Daniels, John Deere, Corteva, Bayer et BASF.
Des managers très bien payés gèrent les affaires. Un petit nombre de paysans peuvent effectuer des services auxiliaires au salaire minimum dans cet agrobusiness organisé à grande échelle. Un peu de terre non louée leur permet de survivre misérablement.
Mais le gouvernement Selensky a mis fin à la pratique du fermage : Depuis le 1er juillet 2021, les agriculteurs peuvent vendre leurs terres, dans un premier temps uniquement à des acheteurs de nationalité ukrainienne. Pour ce faire, le gouvernement met en place un portail d’enchères sur lequel il est également possible d’enchérir de manière anonyme. L’autorisation de la vente des terres noires ukrainiennes, très fertiles, n’a pas seulement été exigée par les accapareurs de terres oligarchiques, mais aussi par le Fonds monétaire international (FMI), qui a notamment imposé cette condition à l’Ukraine, très endettée, pour un nouveau crédit de 5 milliards : les terres peuvent être vendues, cela conduit à un essor économique ! Un référendum ultérieur, en 2024, devrait permettre de passer à l’étape suivante : Vente des terres également aux étrangers. La poursuite de l’appauvrissement des familles paysannes est l’une des conséquences de ces conditions. C’est pourquoi de nombreux paysans ont protesté contre cette “réforme agraire” – sans effet. (…)
L’industrie du tabac et la contrebande de cigarettes.
A partir de 1992, les plus grands groupes de cigarettes Philip Morris, R.J. Reynolds, Britisch American Tobacco et Japan Tobacco ont acheté les fabriques de cigarettes en Ukraine. L’État est parfois resté quelques années en tant qu’actionnaire minoritaire.
La production avec une main-d’œuvre qualifiée de qualité, mais désormais moins bien payée, ne concernait que très peu le marché ukrainien. Le large éventail de marques de luxe comme Marlboro et Chesterfield, jusqu’aux marques les moins chères, était produit pour l’exportation. En contrepartie, le gouvernement complice a réduit la taxe sur le tabac à un niveau défiant toute concurrence internationale, soit moins de la moitié de la taxe normalement en vigueur en Europe. Parallèlement, les contrôles douaniers sont restés au niveau le plus bas.
A la fin des années 1990, la Commission européenne a reconnu que Philip Morris & Co produisait en Ukraine plus de 90 pour cent pour l’exportation, y compris avec les cigarettes bon marché pour la contrebande mondiale vers les Etats pauvres, mais aussi vers les Etats riches de l’UE. Cette contrebande porterait préjudice aux pays de l’UE à hauteur de 4 milliards d’euros par an. L’UE a porté plainte contre Philip Morris et Reynolds pour obtenir des dommages et intérêts. Le tribunal de New York a rejeté la plainte en 2001. Trois ans plus tard, Philip Morris a accepté de verser 1,3 milliard de dollars à l’UE pour soutenir la lutte contre la contrebande et les étiquettes contrefaites.
Mais Morris n’a pas payé pour le moment, et l’accord a été renouvelé en 2010. Morris s’est engagé à verser la somme, répartie sur 12 ans, à la Belgique, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne. Ces Etats ont signé l’accord – mais pas tous les Etats membres de l’UE d’Europe de l’Est. Parallèlement, les complicités ont fleuri en coulisses : Michel Petite, directeur général du service juridique de la Commission européenne de 2001 à 2007, a rejoint en 2008 le cabinet américain Clifford Chance, où il a repris le client Philip Morris et est également devenu président du “comité d’éthique” de l’UE[14].
En Ukraine, un paquet de cigarettes Marlboro coûte 2,50 euros, malgré une taxe sur le tabac un peu plus élevée entre-temps, et 1,65 au Kosovo (état 2021) – alors que le paquet coûte 7 euros en Allemagne, 6,20 en Belgique, 10 en France, 6 en Italie, etc. C’est pourquoi, bien sûr, l’exportation et la contrebande de l’Ukraine continuent. C’est pourquoi les négociations sont rituelles et sans résultat, comme lors du 21e sommet UE-Ukraine. “L’Ukraine est devenue une plaque tournante mondiale pour la livraison de cigarettes illégales en Europe”, a avoué le vice-chef de la présidence ukrainienne, Alexeï Hontcharuk. Le président Zelenski a bien sûr réaffirmé que l’Ukraine lutterait contre la contrebande de tabac encore plus violemment qu’auparavant“.
La puissance du tableau de Rügemer, c’est qu’il met en place le puzzle dans son entier. Il ne reste plus qu’à montrer comme l’Ukraine d’après Maïdan a été transformée en la société la plus militarisée d’Europe.
Militarisme
“Le coup d’État de Maidan en 2014, organisé par des acteurs occidentaux – OTAN, Horizon Capital, Swedbank, National Endowment for Democracy, Black See Trust, Fondation Soros – a porté le petit banquier Arsenïi Iatseniouk au poste de Premier ministre ukrainien. Les boycotts contre la Russie ont entraîné la perte de plusieurs centaines de milliers d’emplois en Ukraine – environ 40.000 rien que pour les entreprises allemandes comme le sous-traitant automobile Leoni.
Le gouvernement ukrainien s’est alors orienté vers l’UE et a introduit en 2015 un salaire minimum légal : 34 cents par heure de travail. C’était une annonce claire du niveau auquel se situaient les revenus du travail. Les travailleurs, comme ceux de l’industrie textile et de l’agrobusiness, se réjouissent lorsque le salaire minimum est réellement versé. D’autres travailleurs se réjouissent lorsque le salaire horaire avoisine les trois euros. La migration de la main-d’œuvre vers l’étranger s’est accélérée, et les pays voisins d’Europe de l’Est, qui ne sont pas aussi appauvris, y ont volontiers recours. L’Ukraine est définitivement devenue “un fournisseur de main-d’œuvre bon marché pour les pays de l’UE”
L’État le plus pauvre d’Europe en termes de majorité démographique s’est équipé encore plus rapidement à partir de 2016 avec l’aide de l’OTAN, en particulier des États-Unis et de la Grande-Bretagne, passant de 2,9 pour cent du produit intérieur brut (PIB) pour l’armée en l’espace d’une demi-décennie au double d’ici 2020, donc déjà avant la guerre : à 5,9 pour cent – le modèle le plus élevé pour l’exigence du président américain Obama d’augmenter les budgets militaires à 2 pour cent. L’Ukraine se trouve ainsi au deuxième rang mondial après l’Arabie saoudite, avant même le deuxième meilleur élève des États-Unis, Israël, qui est très bien équipé.
L’Ukraine, qui n’est pas membre de l’OTAN et qui compte désormais 41 millions d’habitants, a, avec ses 292.000 soldats, plus de militaires que les autres membres de l’OTAN, même les plus grands (à l’exception bien sûr des Etats-Unis), c’est-à-dire plus de soldats que l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, la Pologne, la Roumanie… L’Etat dont la majorité de la population est la plus pauvre d’Europe s’est en même temps offert, ou plutôt a offert à ses sponsors de Washington, Bruxelles, Londres, Paris et Berlin, les dépenses militaires de loin les plus élevées. Et on devrait s’étonner qu’il y ait eu une guerre à la clé ? (…)
Le FMI a accordé des crédits à “l’État le plus corrompu d’Europe” (Transparency International) sous conditions de réductions sociales et de retraites, d’augmentation des taxes communales (eau, eaux usées, déchets) et des prix de l’énergie de l’État ainsi que de nouvelles privatisations. Le FMI a également été un fauteur de guerre : il a fait savoir que la perte du Donbass aurait un impact négatif sur le montant des crédits occidentaux.
La santé des Ukrainiens s’est détériorée
La dette publique a été réduite à un joli 60 % en 2020, ce qui est excellent pour une adhésion à l’UE. Conséquence : la majorité de la population est encore plus pauvre, le coût de la vie, les denrées alimentaires, les taxes communales, les loyers, les frais de santé et d’énergie ont augmenté – ne sont plus que partiellement abordables, voire plus du tout. En 2013, avant le coup d’État de Maïdan, la pension moyenne s’élevait encore à 140 euros, ce qui était le point culminant de l’histoire de l’Ukraine indépendante. Depuis 2017, la pension moyenne est de 55 euros. De plus en plus de retraités doivent continuer à travailler.
Depuis l’indépendance orientée vers l’Occident, la population de l’Ukraine a diminué de 51 millions d’habitants à 41 millions aujourd’hui. Avant même la guerre actuelle, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoyait une nouvelle diminution en 2050 : 32 millions d’habitants, dont la moyenne d’âge serait encore plus élevée qu’aujourd’hui.
La population la plus pauvre d’Europe est aussi la plus malade : l’Ukraine est le premier pays d’Europe pour les décès dus à la malnutrition.
Comme l’a si bien loué la présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen : “L’Ukraine défend de manière impressionnante nos valeurs européennes !” C’est pourquoi l’Ukraine doit devenir membre de l’UE. Et la présidente d’ajouter : “L’Ukraine mérite ce statut, car elle est prête à mourir pour le rêve européen”.
La politicienne au vernis chrétien a plus raison qu’elle ne le croit.
Union Européenne déboussolée
+ Plus de 80 moissonneuses venues de Crimée vont aider à la récolte dans la région de Kherson et dans celle de Zaporojie.
L’Union Européenne prend-elle peur?
+ Contribution décisive de la chaîne de magasins allemande Edeka à l’effort de guerre des Kieviens: la glace entre deux gaufres “à la façon de Moscou” est désormais renommée “à la façon de Kiev” (photo ci-dessus)
+ Chronique du suicide de l’Europe (suite): le port de Rotterdam a annoncé ne plus recevoir de containers venant de Russie. Ni en exporter dans le pays.
+ 9,6% – inflation record dans l’UE en juin, elle est à deux chiffres dans 15 pays
▪️Déflation (baisse des prix) en Russie -0,35% pour la première fois depuis 1991 en juin 2022, et dans l’UE nouveau record d’inflation en juin avec +9,6%, après +8,8% en mai et +8,1% en avril
▪️Dans 15 pays de l’UE, le taux d’inflation a atteint un niveau à deux chiffres (10 % ou plus). Les taux d’inflation les plus élevés ont été observés en Estonie +22%, en Lituanie +20,5% et en Lettonie +19,2%.
▪️Aucun pays de l’UE n’a un taux d’inflation inférieur à 6 %. À l’exception de deux pays, Malte (+6,1%) et la France (+6,5%), l’inflation est supérieure à +8% dans tous les autres pays de l’UE.
▪️+42% – Une hausse des prix de l’énergie dans l’UE, due en grande partie aux sanctions antirusses, a largement contribué à l’inflation record de juin. Prix des produits non transformés
+La démission de Draghi est bien entendu, tout comme celle de Johnson, une conséquence de l’effet boomerang des sanctions sur l’économie européenne.
L’Allemagne n’a ni pétroles ni idées
+ Les livraisons de gaz par Nordstream vers l’Allemagne ont repris. Mais le Chancelier Scholz explique que la Russie n’est pas un fournisseur d’énergie fiable et, pour cette raison: “Nous avons décidé que les centrales à charbon fonctionneraient plus longtemps afin d’économiser le gaz”.
+Le ministre de l’Économie et vice-chancelier d’Allemagne Robert Habek a comparé le lancement éventuel du gazoduc Nord Stream 2 à une capitulation devant la Russie et s’est prononcé catégoriquement contre une telle option pour résoudre une grave crise énergétique dans laquelle l’Europe s’enfonce.
“La mise en service de Nord Stream 2 n’est évidemment pas une solution (solution du problème d’approvisionnement en gaz des pays de l’UE, ).
“Il est impossible d’augmenter encore la dépendance au gaz russe. Cela reviendrait à hisser le drapeau blanc en Allemagne et en Europe.”
+ Un député Vert allemand explique que l’Allemagne attend 750 000 réfugiés ukrainiens d’ici la fin de l’année: guerres de Yougoslavie, guerre de Syrie, guerre d’Ukraine: l’Allemagne compense son absence de dynamisme démographique par l’accueil des réfugiés que produisent les guerres américaines.
Le bon sens de Viktor Orban
“Une nouvelle stratégie est nécessaire qui devrait se concentrer sur les pourparlers de paix et la rédaction d’une bonne proposition de paix… au lieu de gagner la guerre“, a déclaré Orban dans un discours en Roumanie. M. Orban, a réaffirmé que la Hongrie, membre de l’OTAN, resterait en dehors de la guerre en Ukraine voisine. Il est confronté à son défi le plus difficile depuis son arrivée au pouvoir en 2010, avec une inflation à deux chiffres, un forint faible et des fonds européens toujours bloqués dans le cadre d’un différend avec Bruxelles sur les normes démocratiques.
M. Orban a déjà déclaré que la Hongrie n’était pas disposée à soutenir les embargos de l’UE ou les limitations des importations de gaz russe, car cela porterait atteinte à son économie, qui dépend à 85 % des importations de gaz russe.
Dans son discours, il a jugé que la stratégie occidentale à l’égard de l’Ukraine repose sur quatre piliers : l’Ukraine peut gagner une guerre contre la Russie avec les armes de l’OTAN, les sanctions affaiblissent la Russie et déstabilisent ses dirigeants, les sanctions font plus de mal à la Russie qu’à l’Europe et le monde se range derrière l’Europe.
Orban a déclaré que cette stratégie a échoué car les gouvernements en Europe s’effondrent “comme des dominos”, les prix de l’énergie ont bondi et une nouvelle stratégie était nécessaire maintenant.
“Nous sommes assis dans une voiture qui a une crevaison des quatre pneus : il est absolument clair que la guerre ne peut pas être gagnée de cette façon“, a expliqué Orban .
L’Ukraine, ajoute-t-il, ne gagnera jamais la guerre de cette façon “tout simplement parce que l’armée russe a une domination asymétrique“.
Orban a déclaré qu’il n’y avait aucune chance de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine.
“Comme la Russie veut des garanties de sécurité, cette guerre ne peut être terminée que par des pourparlers de paix entre la Russie et l’Amérique“, a-t-il ajouté.
Pour Viktor Orban, la menace d’une récession économique planait sur l’ensemble de l’Europe, ce qui constitue également un risque pour l’économie hongroise. Les analystes prévoient que la croissance du PIB ralentira à environ 2,5 % l’année prochaine.
“Nous devons parvenir à un nouvel accord avec l’Union européenne, ces négociations financières sont en cours et nous parviendrons à un accord”, a-t-il déclaré.
Le conflit concernant des milliards d’euros de fonds européens a pesé sur le forint au cours des dernières semaines, les investisseurs ayant vendu la monnaie dans un contexte de détérioration du climat mondial, ce qui a obligé le gouvernement d’Orban à annoncer des mesures visant à réduire le déficit budgétaire et à supprimer les plafonds de prix appliqués depuis des années aux prix du gaz et de l’électricité pour les ménages les plus consommateurs. M. Orban a déclaré que le maintien de ces plafonds aurait coûté plus de 2 000 milliards de forints (5,15 milliards de dollars) au budget de cette seule année.
Stephen King victime de mystificateurs
+ Une farce un peu sinistre de ces derniers jours concerne Stephen King Les mystificateurs russes Vovan et Lexus ont appelé l’écrivain américain Stephen King en se faisant passer pour le président ukrainien Vladimir Zelenski. King s’est apparemment laissé piéger et a assuré au faux Zelenski qu’il considérait le nationaliste ukrainien Stepan Bandera “comme un homme formidable”.
King n’a pas tenu compte du rôle controversé de Bandera dans le meurtre de masse des Juifs par les nazis allemands en Ukraine occidentale, auquel Wowan et Lexus ont fait allusion lors de la conversation. “On peut toujours trouver quelque chose chez les gens pour les dénoncer”, a commenté l’écrivain.
Des enfants d’immigrants ukrainiens arrachés à leurs mères.
+”Dans les pays occidentaux, ils ont commencé à saisir les enfants des réfugiés ukrainiens arrivant sous des prétextes farfelus“, a déclaré à RIA Novosti Vladimir Rogov, membre du conseil principal de l’administration de la région de Zaporojie.
“Nous recevons des informations demandant de l’aide de la part de réfugiés ukrainiens, y compris de la région de Zaporozjie, qui sont partis avec le début de l’opération spéciale pour les pays occidentaux, et maintenant ils sont confrontés au retrait massif d’enfants”, a-t-il déclaré.
Selon lui, 79 cas de ce type sont déjà connus. Il s’agit d’habitants de Dniepropetrovsk, de Kiev et des régions occidentales de l’Ukraine.
“Les enfants sont retirés parce qu’ils ne mangent pas les portions qui leur ont été données, ou à l’inverse – ils les mangent rapidement, pour un attachement émotionnel très fort à leurs parents, pour le fait que la mère a grondé bruyamment l’enfant”, a précisé M. Rogov, ajoutant que le plus grand nombre d’incidents de ce type se produisent en Allemagne. On regardera aussi l’histoire d’Elena Kovaleva.
Si l’on ajoute que The Independent a laissé passer un article très curieux sur le fait qu’on a laissé des pédophiles identifiés se joindre aux personnels humanitaires d’accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, les réfugiés ukrainiens sont soudain confrontés à la dystopie occidentale.
Le concert des nations renaît, sans les Etats-Unis et sans l'Union Européenne
Vladimir Poutine commente le basculement du monde
+ Vladimir Poutine, le 20 juillet 2022:
“Ces énormes changements sont bien entendu irréversibles. Et c’est tant au niveau national qu’au niveau mondial que s’élaborent les bases et les principes d’un ordre mondial harmonieux, plus juste, plus social et plus sûr – une alternative à l’ordre mondial existant ou, comme on peut le dire, unipolaire, qui, conformément à sa nature, devient un frein au développement de la civilisation.
[Le monde occdental]divise les habitants du monde en peuples de première et de deuxième classe et il est donc par essence raciste et néocolonial. Et l’idéologie mondialiste, prétendument libérale, qui sous-tend cette attitude prend de plus en plus les traits du totalitarisme, limitant la recherche créative, la libre création historique.
On a l’impression que l’Occident ne peut tout simplement pas proposer de modèle d’avenir au monde. [Il ]n’a pas pris ses positions sur la base de quelconques idées réalisées – en grande partie, il l’a fait en volant d’autres nations en Asie et en Afrique. Comment faire autrement ? C’est ce qui s’est passé : à quel point l’Inde a été pillée. C’est pourquoi les élites de ce “milliard d’or” ont aujourd’hui une peur panique que d’autres centres du monde introduisent leurs variantes de développement.
Mais les élites occidentales et supranationales ont beau essayer de préserver l’ordre existant, une nouvelle époque, une nouvelle phase de l’histoire mondiale est en train de naître. Et seuls les États véritablement souverains peuvent garantir une dynamique de croissance élevée et être un exemple pour d’autres normes et la qualité de vie des personnes, la protection des valeurs traditionnelles et des idéaux humanistes élevés, et proposer des modèles de développement dans lesquels l’homme n’est pas un moyen, mais la fin suprême.
La souveraineté est la liberté du développement national et donc la liberté de chaque individu : La compétence de l’État en matière de technologie, de culture, d’intellect et d’éducation, c’est cela la souveraineté. Et bien sûr, la composante la plus importante de la souveraineté est une société civile responsable, active, qui pense nationalement et qui a une orientation nationale“.
L’accord entre Russie, Ukraine et Turquie sur les exportations de grain depuis l’Ukraine
+ La Turquie, l’Ukraine, la Russie et l’ONU ont signé un protocole d’exportation du grain par l’Ukraine à partir de la Mer Noire.
Communiqué du Ministère russe de la Défense:
“Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou est arrivé à Istanbul pour participer à la signature de documents sur la levée des restrictions sur les exportations russes et sur la facilitation par la Russie de l’exportation de céréales ukrainiennes.
Une rencontre bilatérale entre Sergueï Choigou et son homologue turc Hulusi Akar est également prévue.
Les délégations de la Russie, de la Turquie, de l’Ukraine et la délégation de l’ONU ont tenu des pourparlers à Istanbul la semaine dernière pour résoudre la question des céréales. La partie russe a préparé et fourni un ensemble de propositions.
Il a été rapporté plus tard que la réunion a convenu de la création d’un centre de coordination à Istanbul, ainsi que d’un algorithme pour le transport des céréales.
Auparavant, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le ministère russe de l’Agriculture a estimé que l’Ukraine pourrait exporter environ cinq millions de tonnes de blé, ce qui ne représente qu’une fraction de la production mondiale de céréales. Dans le même temps, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie exportera 37 millions de tonnes de blé en 2021-2022 et portera ce chiffre à 50 millions en 2022-2023.
La Russie est prête à faciliter l’exportation de céréales ukrainiennes, mais toutes les restrictions à l’exportation de céréales russes doivent être levées, a ajouté le président.
La Russie n’a pas empêché l’enlèvement des céréales des ports ukrainiens sur la mer Noire, mais cela a été impossible car la côte est minée par la partie ukrainienne….”
+ Commentaire sur “Actualités françaises et internationales”: “Le politburo européen est contraint d’adapter sa stratégie guerrière “contre la Russie”, dans le domaine des sanctions.
Sous couvert de l’adoption de son septième paquet de sanctions “contre la Russie”, l’UE a dû revoir ses ambitions contre les produits agricoles et les engrais. Cette décision est intervenue dans le contexte de critiques des dirigeants africains qui ont exprimé leur mécontentement face à l’impact négatif des sanctions sur la sécurité alimentaire.
Les sanctions de l’UE affectent significativement l’équilibre alimentaire de la plupart des pays africains, dont la dépendance vis-à-vis des céréales russes et ukrainiennes varie de 40 à 100 % selon les cas.
Jusqu’à présent, l’UE niait que ses sanctions affectaient le commerce alimentaire. Mais compte tenu du fait que la famine, selon les estimations de l’ONU, pourrait menacer 1 milliard de personnes, le politburo européen a décidé de lever ses sanctions sur l’achat, l’importation, le transport des produits agricoles et alimentaires, y compris le blé et les engrais.
Tout ça pour ça. Dommage que l’Afrique n’ait pas besoin de gaz et de pétrole russe, car cela pourrait peut-être permettre de lever les embargos contre l’importation de gaz et de pétrole à destination des Européens (qui ne comptent manifestement pas aux yeux des bolcheviques 2.0).
+En signant l’accord, la Russie a donné des garanties selon lesquelles elle n’attaquera pas Odessa par la mer pendant 120 jours, afin que l’Ukraine puisse vendre ses céréales et autres marchandises par voie maritime.
Peut-on imaginer une réaction en chaîne menant – enfin – à une négociation sérieuse entre la Russie et les Etats-Unis? Certaines évolutions vont-elles dans ce sens:
– Les États-Unis ne transfèrent pas d’avions à l’Ukraine, mais aident seulement avec des pièces de rechange pour l’aviation existante – Pentagone
– Les États-Unis n’ont pas l’intention de fournir à l’Ukraine des missiles ATACMS (portée jusqu’à 300 km), a déclaré le conseiller de Biden pour la sécurité nationale.
– La fourniture éventuelle d’avions de combat américains à l’Ukraine n’est pas envisagée dans un avenir proche – Maison Blanche
En tout cas, les États-Unis et leurs alliés ont besoin de l’approvisionnement en pétrole russe sur les marchés mondiaux, sans quoi les prix augmenteront à nouveau.
– Notons aussi que la Lituanie a repris le transit entre la Russie et la région de Kaliningrad
Iran-Russie-Turquie: Une analyse de Pepe Escobar:
Le journaliste brésilien voit l’émergence de ce qu’il annonçait depuis vingt ans: l’inéluctable marginalisation des Etats-Unis de l’Eurasie.
“Le sommet de Téhéran réunissant Iran-Russie-Turquie a été une affaire fascinante à plus d’un titre. Ostensiblement à propos du processus de paix d’Astana en Syrie, lancé en 2017, la déclaration conjointe du sommet a dûment noté que l’Iran, la Russie et la Tuquie continueront, “à coopérer pour éliminer les terroristes” en Syrie et “n’accepteront pas de nouveaux faits en Syrie au nom de la défaite du terrorisme.”
C’est un rejet total de l’unipolarité exceptionnaliste de la “guerre contre le terrorisme” qui régnait autrefois sur l’Asie occidentale. Le président russe Vladimir Poutine, dans son propre discours, a été encore plus explicite. Il a insisté sur “des mesures spécifiques pour promouvoir le dialogue politique inclusif intra-syrien” et a surtout appelé un chat un chat : “Les États occidentaux, menés par les États-Unis, encouragent fortement le sentiment séparatiste dans certaines régions du pays et pillent ses ressources naturelles dans le but de faire éclater l’État syrien”.
Il y aura donc “des étapes supplémentaires dans notre format trilatéral” visant à “stabiliser la situation dans ces régions” et, surtout, à “rendre le contrôle au gouvernement légitime de la Syrie.” Pour le meilleur ou pour le pire, l’époque du pillage impérial sera révolue.
Les rencontres bilatérales en marge du sommet – Poutine/Raisi et Poutine/Erdogan – étaient encore plus intrigantes. Le contexte est essentiel : la rencontre de Téhéran a eu lieu après la visite de Poutine au Turkménistan, fin juin, pour le 6e sommet de la Caspienne, où tous les pays riverains, y compris l’Iran, étaient présents, et après les déplacements du ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en Algérie, au Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite, où il a rencontré tous ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
(…)
Nous voyons donc la diplomatie russe tisser avec soin sa tapisserie géopolitique de l’Asie occidentale à l’Asie centrale – chacun et son voisin étant désireux de parler et d’écouter Moscou. En l’état actuel des choses, l’entente cordiale entre la Russie et la Turquie tend vers la gestion des conflits et repose sur des relations commerciales solides. La relation Iran-Russie est totalement différente : il s’agit bien plus d’un partenariat stratégique.
Ce n’est donc pas une coïncidence si la National Oil Company of Iran (NIOC) a annoncé, au moment du sommet de Téhéran, la signature d’un accord de coopération stratégique de 40 milliards de dollars avec la société russe Gazprom. Il s’agit du plus gros investissement étranger de l’histoire de l’industrie énergétique iranienne, qui en avait bien besoin depuis le début des années 2000. Sept accords d’une valeur de 4 milliards de dollars s’appliquent au développement de champs pétrolifères ; les autres portent sur la construction de nouveaux gazoducs d’exportation et de projets de GNL.
Le conseiller du Kremlin Ioury Ouchakov a délicieusement laissé entendre que Poutine et le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ont “discuté de questions conceptuelles” lors de leur rencontre privée. Traduction : il veut parler de grande stratégie, comme dans le processus complexe et évolutif d’intégration de l’Eurasie, dont les trois nœuds clés sont la Russie, l’Iran et la Chine, qui intensifient actuellement leur interconnexion. Le partenariat stratégique Russie-Iran reprend en grande partie les points clés du partenariat stratégique Chine-Iran. (…)
À propos de l’OTAN, Khamenei a dit les choses telles qu’elles sont : “Si la route est ouverte pour l’OTAN, alors l’organisation ne voit pas de frontières. Si elle n’avait pas été arrêtée en Ukraine, alors après un certain temps, l’alliance aurait déclenché une guerre sous le prétexte de la Crimée.”
Il n’y a pas eu de fuites sur l’impasse du plan d’action global conjoint (JCPOA) entre les États-Unis et l’Iran – mais il est clair, sur la base des récentes négociations à Vienne, que Moscou n’interférera pas avec les décisions nucléaires de Téhéran. Non seulement Téhéran, Moscou et Pékin savent parfaitement qui empêche le JCPOA de se remettre sur les rails, mais ils voient également comment ce processus de blocage contre-productif empêche l’Occident collectif d’avoir un accès indispensable au pétrole iranien.
Ensuite, il y a le front des armes. L’Iran est l’un des leaders mondiaux de la production de drones : Pelican, Arash, Homa, Chamrosh, Jubin, Ababil, Bavar, drones de reconnaissance, drones d’attaque et même drones kamikazes, bon marché et efficaces, déployés pour la plupart à partir de plateformes navales en Asie occidentale.
La position officielle de Téhéran est de ne pas fournir d’armes à des nations en guerre – ce qui, en principe, invaliderait les “informations” américaines douteuses sur leur fourniture à la Russie en Ukraine. Pourtant, cela pourrait toujours se passer en catimini, étant donné que Téhéran est très intéressé par l’achat de systèmes de défense aérienne et d’avions de chasse russes dernier cri. Après la fin de l’embargo imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie pourra vendre à l’Iran toutes les armes conventionnelles qu’elle jugera utiles.
Les analystes militaires russes sont fascinés par les conclusions auxquelles les Iraniens sont parvenus lorsqu’il a été établi qu’ils n’auraient aucune chance contre une armada de l’OTAN ; ils ont essentiellement parié sur une guérilla de niveau professionnel (une leçon tirée de l’Afghanistan). En Syrie, en Irak et au Yémen, ils ont déployé des formateurs pour guider les villageois dans leur lutte contre les salafistes-djihadistes ; ils ont produit des dizaines de milliers de fusils de sniper de gros calibre, des ATGM et des thermiques ; et bien sûr, ils ont perfectionné leurs chaînes de montage de drones (dotés d’excellentes caméras pour surveiller les positions américaines).
Sans oublier que, simultanément, les Iraniens construisaient des missiles à longue portée très performants. Il n’est pas étonnant que les analystes militaires russes estiment que les Iraniens ont beaucoup à apprendre sur le plan tactique, et pas seulement sur le front des drones.
Le ballet Poutine-Sultan
Passons maintenant à la rencontre Poutine-Erdogan, un ballet géopolitique qui retient toujours l’attention, d’autant plus que le sultan n’a pas encore décidé de monter dans le train à grande vitesse de l’intégration eurasienne.
Sur le plan diplomatique, Poutine a “exprimé sa gratitude” pour les discussions sur les questions alimentaires et céréalières, tout en répétant que “toutes les questions relatives à l’exportation de céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire ne sont pas résolues, mais des progrès sont réalisés.”
Poutine faisait référence au ministre turc de la défense Hulusi Akar, qui a assuré en début de semaine que la mise en place d’un centre d’opérations à Istanbul, l’établissement de contrôles conjoints aux points de sortie et d’arrivée des ports et la surveillance attentive de la sécurité de la navigation sur les routes de transfert sont des questions qui pourraient être résolues dans les prochains jours.
Apparemment, Poutine et Erdogan ont également discuté du Nagorny-Karabakh (pas de détails).
Ce que quelques fuites n’ont certainement pas révélé, c’est que sur la Syrie, à toutes fins pratiques, la situation est bloquée. Cela favorise la Russie – dont la principale priorité, à l’heure actuelle, est le Donbass. Le rusé Erdogan le sait – et c’est pourquoi il a peut-être essayé d’obtenir quelques “concessions” sur la “question kurde” et le Nagorny-Karabakh. Quoi que Poutine, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et le vice-président Dmitri Medvedev pensent réellement d’Erdogan, ils évaluent certainement à quel point il est inestimable de cultiver un partenaire aussi erratique, capable de rendre l’Occident collectif complètement fou.
Cet été, Istanbul s’est transformée en une sorte de troisième Rome, du moins pour les touristes russes expulsés d’Europe : ils sont partout. Pourtant, le développement géoéconomique le plus crucial de ces derniers mois est que l’effondrement, provoqué par l’Occident, des lignes de commerce et d’approvisionnement le long des frontières entre la Russie et l’UE – de la Baltique à la mer Noire – a finalement mis en évidence la sagesse et le sens économique du corridor international de transport Nord-Sud (INTSC) : un succès majeur de l’intégration géopolitique et géoéconomique Russie-Iran-Inde.
Lorsque Moscou parle à Kiev, elle passe par Istanbul. L’OTAN, comme le Sud global le sait bien, ne fait pas de diplomatie. Ainsi, toute possibilité de dialogue entre les Russes et quelques Occidentaux éduqués a lieu en Turquie, en Arménie, en Azerbaïdjan et dans les Émirats arabes unis. L’Asie occidentale ainsi que le Caucase n’ont d’ailleurs pas souscrit à l’hystérie des sanctions occidentales contre la Russie.
Dites adieu au “téléprompteur” !
Comparez maintenant tout ce qui précède avec la récente visite dans la région du soi-disant “leader du monde libre”, qui alterne allègrement entre les poignées de main avec des personnes invisibles et la lecture – littéralement – de tout ce qui défile sur un téléprompteur. Nous parlons du président américain Joe Biden, bien sûr.
Fait : Biden a menacé l’Iran de frappes militaires et, en tant que simple suppliant, a supplié les Saoudiens de pomper plus de pétrole pour compenser les “turbulences” sur les marchés mondiaux de l’énergie causées par l’hystérie collective de l’Occident en matière de sanctions. Contexte : l’absence flagrante de toute vision ou de quoi que ce soit qui ressemble ne serait-ce qu’à une ébauche de plan de politique étrangère pour l’Asie occidentale.
Les prix du pétrole ont donc bondi après le voyage de Biden : Le pétrole brut Brent a augmenté de plus de quatre pour cent pour atteindre 105 dollars le baril, ramenant les prix au-dessus de 100 dollars après une accalmie de plusieurs mois.
Le fond du problème est que si l’OPEP ou l’OPEP+ (qui comprend la Russie) décident un jour d’augmenter leur offre de pétrole, ils le feront sur la base de leurs délibérations internes, et non sous une pression exceptionnaliste.
Quant à la menace impériale de frappes militaires sur l’Iran, elle relève de la pure démence. L’ensemble du golfe Persique – sans parler de toute l’Asie occidentale – sait que si les États-Unis/Israël attaquaient l’Iran, des représailles féroces s’évaporeraient tout simplement avec la production énergétique de la région, avec des conséquences apocalyptiques, notamment l’effondrement de milliers de milliards de dollars de produits dérivés.
(…) Ce n’est pas seulement le nouveau corridor logistique reliant Moscou et Saint-Pétersbourg à Astrakhan, puis, via la Caspienne, à Enzeli en Iran et à Mumbai, qui bouleverse les choses. Il s’agit d’accroître le commerce bilatéral sans passer par le dollar américain. Il s’agit des BRICS+, dont la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte rêvent de faire partie. Il s’agit de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui accepte officiellement l’Iran comme membre à part entière en septembre prochain (et bientôt la Biélorussie également). Il s’agit des BRICS+, de l’OCS, de l’ambitieuse initiative chinoise “Belt and Road” (BRI) et de l’Union économique eurasienne (UEE), qui sont interconnectés sur la voie d’un partenariat pour la Grande Eurasie.
L’Asie occidentale abrite peut-être encore une petite collection de vassaux impériaux sans souveraineté qui dépendent de l'”assistance” financière et militaire de l’Occident, mais c’est le passé. L’avenir, c’est maintenant – avec les trois principaux BRICS (Russie, Inde, Chine) qui coordonnent lentement mais sûrement leurs stratégies qui se chevauchent à travers l’Asie occidentale, avec l’Iran impliqué dans chacune d’entre elles.
Et puis il y a la grande image mondiale : quelles que soient les circonvolutions et les projets stupides du type “plafonnement du prix du pétrole” inventé par les États-Unis, le fait est que la Russie, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Venezuela – les principales puissantes nations productrices d’énergie – sont absolument en phase : sur la Russie, sur l’Occident collectif et sur les besoins d’un véritable monde multipolaire”.
+ Autre perception indépendante (Hongda Fan sur Mehr News Agency). C’est moins pénétrant qu’Escobar mais cela confirme la révoluition géopolitique dont parle Vladimir Poutine dans son allocution du 20 juillet.
“Objectivement, le voyage du président Biden au Moyen-Orient n’a pas donné de résultats importants. En fait, il existe de grandes différences entre les points de vue actuels des États-Unis sur Israël, l’Arabie saoudite et la relance du JCPOA, etc., ce qui limite évidemment fortement l’efficacité du voyage du président Biden.
(…) Washington n’accorde toujours pas assez d’attention à la principale préoccupation actuelle du Moyen-Orient, à savoir le développement national.
Le développement national devient une préoccupation majeure et croissante pour les pays du Moyen-Orient. C’est ce qui ressort du sommet trilatéral ou bilatéral qui vient de s’achever entre la Russie, la Turquie et l’Iran.
Le sommet Russie-Turquie-Iran du 19 juillet était consacré à la question syrienne, mais l’Iran, en tant que pays hôte, a surtout mis l’accent sur la coopération économique lors des réunions bilatérales avec la Russie et la Turquie. En outre, l’Iran et la Russie ont annoncé que les deux pays avaient conclu un accord de coopération énergétique d’un montant maximal de 40 milliards de dollars américains. L’Iran et la Turquie ont également convenu de signer un accord de coopération stratégique globale à long terme.
Il convient de noter que, que ce soit lors du voyage du président Biden au Moyen-Orient ou du voyage du président Poutine en Iran, les pays du Moyen-Orient ont fait preuve de plus en plus de confiance face aux puissances mondiales. En particulier, les puissances énergétiques traditionnelles du Moyen-Orient, qui ont été durement touchées par la “nouvelle énergie” mondiale, récupèrent et renforcent rapidement leur pouvoir de discours international, et appliquent de plus en plus cet avantage au développement national.
Les pays du Moyen-Orient (…) se débarrassent consciemment de l’influence des puissances mondiales sur la région ou la réduisent, et l’influence du monde extérieur sur le Moyen-Orient diminue.
Par conséquent, l’avertissement du président Biden – la Russie et la Chine ne doivent pas combler le “vide” créé par le retrait partiel des États-Unis du Moyen-Orient – a pleinement démontré que la perception actuelle du Moyen-Orient aux États-Unis pose de graves problèmes”.
Le président russe et le prince-héritier d’Arabie Saoudite ont eu un entretien téléphonique:
Si l’on en croit le commte-rendu russe de l’entretien: “Les deux parties ont salué le niveau des relations amicales entre la Russie et l’Arabie saoudite. Elles ont discuté des questions d’actualité de la coopération bilatérale, en mettant l’accent sur l’expansion des liens commerciaux et économiques mutuellement bénéfiques.
Les dirigeants ont examiné les développements sur le marché mondial du pétrole. Ils ont mis l’accent sur l’importance d’une coordination accrue au sein de l’OPEP+. Les parties ont constaté avec satisfaction que les pays membres de l’OPEP+ remplissent constamment leurs obligations afin de maintenir l’équilibre et la stabilité nécessaires sur le marché mondial de l’énergie.
Vladimir Poutine et Mohammed bin Salman Al Saoud ont également discuté de la situation en Syrie à la suite de la réunion des dirigeants des États garants du processus d’Astana sur le règlement en Syrie, qui s’est tenue le 19 juillet à Téhéran“.
Inde et Corée du Sud prennent en partie leurs distance avec les Etats-Unis
+ Les Etats-Unis ont renoncé à sanctionner l’Inde pour son achat de missiles russes S-400
Si l’on en croit le Global Times chinois, “La Corée du Sud est confrontée à un dilemme : rejoindre ou non l’alliance des semi-conducteurs “Chip 4” dirigée par les Etats-Unis. Le président Yoon Suk-yeol a appelé à une “diplomatie active” avec la Chine pour s’assurer qu’il n’y a pas de malentendus concernant sa participation éventuelle, a rapporté l’agence de presse Yonhap.
La prudence de Yoon sur le sujet indique que la Corée du Sud a soigneusement calculé les gains, s’il y en a, par rapport aux pertes d’une éventuelle participation, car l’économie sud-coréenne, centrée sur les exportations, serait durement touchée si elle se joignait aveuglément à l’étouffement technologique de la Chine, le principal partenaire commercial de la Corée du Sud, par les États-Unis, ont déclaré les observateurs.
Si la Corée du Sud suit aveuglément les États-Unis, ses exportations de puces subiront un coup dur, portant atteinte à son commerce de puces avec la Chine, qui représente 40 à 50 milliards de dollars par an, a déclaré Han Xiaomin, directeur général de Jiwei Insights à Pékin, au Global Times vendredi.
Le commerce de puces de la Corée du Sud avec d’autres pays représente environ 150 milliards de dollars par an, et le commerce de puces avec la Chine représente environ 30 %.
La coopération entre la Chine et la Corée du Sud dans le domaine des puces est très étroite, et elles sont presque “inséparables”, a déclaré Ma Jihua, un analyste technologique chevronné, au Global Times vendredi.
Ma a déclaré que la Corée du Sud est en amont dans la plupart des domaines, mais maintenant, certaines entreprises de puces sud-coréennes ont un grand nombre de fabricants en Chine pour la production ainsi que la recherche et le développement, et les puces utilisées par certaines entreprises sud-coréennes sont également fabriquées en Chine.
SK Hynix a annoncé en mai qu’il prévoyait de construire une nouvelle base de fabrication de plaquettes à Dalian, dans la province chinoise du Liaoning (nord-est), développant ainsi ses activités en Chine après avoir racheté les actifs du géant américain des puces Intel dans la région.
Selon les médias sud-coréens, les puces de mémoire flash NAND fabriquées par l’usine de Samsung Electronics à Xi’an représentent plus de 40 % de sa production de mémoire flash NAND, tandis que 45 % de la production totale de puces DRAM de SK Hynix est produite à Wuxi, dans la province de Jiangsu, en Chine orientale.
Le rapport fiscal de Samsung pour le premier trimestre 2022 a montré que le revenu net de la société en Chine s’élevait à 10,46 trillions de wons (7,98 milliards de dollars), soit 13 % du total.
“Les industries des puces de la Corée du Sud et de la Chine se sont entremêlées au cours des 20 dernières années, et il est presque impossible de séparer les deux sans ménagement”, a déclaré Ma.
En mars, les États-Unis ont proposé l’idée du “Chip 4” et ont envoyé des invitations au Japon, à la Corée du Sud et à l’île chinoise de Taïwan. Mais quatre mois plus tard, la Corée du Sud n’a toujours pas donné de réponse claire.
Selon les médias sud-coréens, sans négociations ni coordination préalables, les États-Unis ont informé unilatéralement la Corée du Sud de la tenue d’une réunion sur la question à la fin du mois d’août.
Pour ajouter à la pression, la secrétaire d’État américaine au Trésor, Janet Yellen, s’est rendue à Séoul mardi, affirmant vouloir mettre fin à la “dépendance excessive” des États-Unis à l’égard des terres rares, des panneaux solaires et d’autres biens essentiels provenant de Chine, selon Reuters.
Fidèles à l’idée de “l’Amérique d’abord”, les États-Unis seront certainement le principal bénéficiaire d’une telle alliance, tandis que le Japon et la Corée du Sud en seront les victimes, a déclaré M. Ma, citant des précédents dans l’histoire.
Il y a vingt ans, l’industrie japonaise des semi-conducteurs a connu un développement rapide tant en termes de conception que de fabrication, devenant une “menace” pour le secteur des puces des États-Unis. Les États-Unis ont alors imposé plusieurs séries de droits de douane supplémentaires sur les produits japonais, tout en accordant à la Corée du Sud des préférences pour développer son industrie des semi-conducteurs.
“Opprimer un pays tout en soutenant un autre est une pratique typique des États-Unis”, a déclaré M. Ma.
La plus grande perte de l’industrie japonaise des puces n’était pas les revenus, mais l’opportunité de construire une chaîne industrielle avancée complète, a déclaré Ma. “Le Japon possède un certain nombre de produits de haute technologie, mais aucune chaîne industrielle complète en raison des activités des États-Unis”, a-t-il noté.
“Même si la Corée du Sud rejoint l’alliance américaine, elle ne pourra pas obtenir de technologies plus récentes de la part des États-Unis, mais sera uniquement considérée comme un outil pour contenir la Chine”, a déclaré Ma.
“Les Etats-Unis s’empareront du marché chinois, qui appartenait autrefois à la Corée du Sud, si Séoul cède aux pressions de Washington”, a déclaré Wang Peng, chercheur à l’Académie des sciences sociales de Pékin.
Selon les experts, la montée en flèche du commerce bilatéral avec la Chine est une autre raison importante de l’hésitation de Yoon, car la Corée du Sud attache plus d’importance au marché chinois, qui est géographiquement plus proche que les États-Unis.
La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud depuis 18 années consécutives, et le commerce bilatéral est à peu près équivalent à celui de la Corée du Sud avec les États-Unis, le Japon et l’UE réunis.
En 2021, le commerce bilatéral a dépassé 360 milliards de dollars, soit plus de 60 fois le niveau enregistré il y a 30 ans, lorsque les deux pays ont établi des liens diplomatiques.
Le ministère chinois du Commerce a déclaré jeudi que la Chine et la Corée du Sud avaient réalisé des progrès substantiels dans les négociations de la deuxième phase de l’accord de libre-échange Chine-Corée du Sud.
Les deux parties ont tenu neuf cycles de négociations officielles. Elles ont mené des négociations sur la libéralisation de haut niveau du commerce des services et des investissements via un modèle de liste négative, et les négociations ont fait des progrès substantiels.
Depuis la signature de l’accord de libre-échange Chine-Corée du Sud en 2015, les deux parties ont réduit les droits de douane à huit reprises, et la Chine a éliminé les droits de douane sur plus de 40 % des produits importés de Corée du Sud.
La Chine et la Corée du Sud ont atteint un haut degré de complémentarité au cours des 30 dernières années, et leurs industries et leurs chaînes d’approvisionnement sont profondément imbriquées, a déclaré l’ambassadeur de Chine en Corée du Sud Xing Haiming lors d’un forum jeudi, en soulignant la coopération industrielle.
Selon les observateurs du marché, l’économie sud-coréenne a été durement touchée par la crise mondiale des chaînes d’approvisionnement, et la manière de relancer son économie est également un programme important pour le gouvernement. Le gouvernement a introduit des politiques visant à stabiliser la chaîne d’approvisionnement, qui ont obtenu certains résultats. Cependant, la situation de la chaîne d’approvisionnement mondiale n’a pas connu d’amélioration fondamentale cette année.
En outre, l’éclatement du conflit entre la Russie et l’Ukraine a mis l’économie sud-coréenne à rude épreuve. Par ailleurs, une récente grève générale dans le secteur du fret en Corée du Sud a entraîné des pertes considérables pour les industries du pays et a aggravé la crise de la chaîne d’approvisionnement.
Bien que l’industrie chinoise des semi-conducteurs soit à la traîne derrière les États-Unis en termes de brevets et derrière la Corée du Sud en termes de fabrication, elle espère dépasser ses rivaux en adoptant de nouvelles techniques révolutionnaires de conception de puces.
Bloomberg a rapporté vendredi que la société chinoise Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC) a probablement avancé sa technologie de production de deux générations, défiant ainsi les sanctions américaines destinées à stopper l’ascension du plus grand fabricant de puces de Chine.
Le fabricant basé à Shanghai expédie des semi-conducteurs destinés à l’extraction de bitcoins et produits à l’aide d’une technologie de 7 nanomètres (nm), a écrit TechInsights, observateur du secteur, dans un billet de blog publié mardi. Cette technologie est bien plus avancée que celle de SMIC, qui est de 14 nm.
L’exportation de puces de 7 nm est une grande avancée pour l’industrie des puces du pays, ce qui signifie que sa fabrication de puces a brisé le blocus américain dans une certaine mesure, a déclaré Ma. Si les puces peuvent être produites en masse, la Chine se lancera dans l’ascension des puces“.
+ Les réserves en dollar de la Chine sont à leur point le plus bas depuis 2010: 980 milliards de dollars.
La Russie tâche de faire baisser les tensions entre Arménie et Azerbaïdjan
+ La Russie se préoccupe de faire baisser les tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Tandis que Lavrov s’entretenait au téléphone avec son homologue azéri, Sergueï Narichkine, chef du service extérieur russe, rencontrait son homologue arménien et le Premier ministre (trois jours après que celui-ci avait reçu une visite du directeur de la CIA) puis se rendait lui-même en Azerbaïdjan.
La leçon de diplomatie hebdomadaire de M.K. Bhadrakumar
Tous les événements diplomatiques et géopolitiques dont nous venons de parler sont, comme toujours, remis magistralement en perspective par M.K. Bhadrakumar. Prenons notre leçon hebdomadaire de diplomatie:
“Les accords signés vendredi à Istanbul concernant l’exportation de céréales hors d’Ukraine et de Russie font la une des journaux comme un développement majeur du point de vue de la sécurité alimentaire mondiale, ce qui est sûrement le cas. Entre les quelque 22 millions de tonnes de céréales de la récolte de l’année dernière, désormais bloquées à l’intérieur de l’Ukraine en raison de la guerre, et les 41 millions de tonnes estimées des exportations de blé de la Russie pour 2022/23, ce sont environ 60 millions de tonnes qui arrivent sur le marché mondial des céréales.
Selon une estimation prudente, la récolte de blé russe de 2022 atteindra 85 millions de tonnes et, si la météo se maintient, elle pourrait aller jusqu’à 90 millions de tonnes, soit une récolte record. Autant dire que l’importance de la Russie pour l’équilibre mondial du blé lors de la nouvelle saison sera probablement sans précédent. Les approvisionnements en provenance de Russie représenteront plus de 20 % des échanges mondiaux de blé en 2022/23, consolidant ainsi sa position de premier pays exportateur de blé au monde.
Ainsi, deux séries d’accords ont été signées à Istanbul, l’une relative aux modalités de transport du grain ukrainien depuis trois ports désignés sur la mer Noire – Odessa, Chornomorsk et Ioujne – via un “corridor céréalier” vers la Turquie et une seconde entre la Russie et les Nations unies relative à la levée des sanctions occidentales sur les exportations russes de blé et d’engrais.
En réalité, la Russie obtient une levée des sanctions de l’Occident alors même qu’elle facilite le fonctionnement du “corridor céréalier” à partir des ports ukrainiens situés dans la zone de guerre. Y a-t-il un lien entre les deux ? La réponse est “oui” et “non”. Mais le blocus russe des ports ukrainiens suivi des restrictions occidentales sur la navigation et l’assurance des ports russes est plus qu’une coïncidence.
Il s’agit donc d’une victoire politique pour la Russie – outre les revenus substantiels tirés des exportations (environ 20 milliards de dollars) et le maintien de la présence russe sur les marchés importants d’Afrique, d’Asie occidentale, etc.
Aux termes de l’accord, des navires ukrainiens guideront les navires à l’entrée et à la sortie des ports ukrainiens fortement minés, et la Russie acceptera de ne pas attaquer la zone pendant le déplacement des cargaisons. Le rôle de la Turquie sera d’inspecter les navires quittant les ports ukrainiens à la recherche d’armes de contrebande. En fait, la Turquie s’est imposée comme un intermédiaire entre la Russie et l’Ukraine, sous la supervision des Nations unies, à partir d’un centre de coordination conjoint mis en place à Istanbul pour la mise en œuvre de l’accord.
Le fait que la Russie et l’Ukraine aient pu conclure un accord est suffisamment important. Le secrétaire d’État Antony Blinken a salué l’accord sur les céréales conclu à Istanbul comme “une étape positive vers la prise en compte des conséquences profondes de la guerre menée par la Russie… La communauté internationale doit maintenant tenir la Russie pour responsable de cet accord”. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a quant à lui déclaré que Moscou trouvait “gratifiant que Washington et Bruxelles aient cessé d’entraver la voie vers un accord sur les céréales.”
Les choses s’additionnent
La grande question est de savoir si cette évolution et le sentiment de bien-être qu’elle a créé dans un esprit “gagnant-gagnant” entre deux nations en guerre auront un impact en aval. Les indications sont pour la plupart décourageantes, mais l’aube de la paix se lève souvent de manière inattendue.
La situation militaire en Ukraine est plutôt statique pour le moment, même si elle peut changer brusquement. Il n’y a pas eu de percée sur les lignes de front depuis que les forces russes ont pris les deux dernières villes tenues par les Ukrainiens dans la province orientale de Louhansk, fin juin et début juillet. Les opérations russes dans la région de Donetsk ont généralement ralenti au cours des quinze derniers jours, mais cela pourrait être attribué au terrain vallonné entourant la ville clé de Slavyansk, qui revêt une importance stratégique. (Les steppes ukrainiennes commencent à l’ouest de Slavyansk).
Entre-temps, une nouvelle phase de la guerre a commencé avec le déploiement du HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) fourni par le Pentagone, qui tire des roquettes guidées par GPS sur des cibles situées à 80 kilomètres, une distance qui le met hors de portée de la plupart des systèmes d’artillerie russes. On peut imaginer qu’il renforce la capacité de frappe de l’Ukraine. Mais le HIMARS ne change pas la donne et ne compense pas l’énorme diminution des capacités de combat ukrainiennes au cours de ces cinq mois de combat, qu’il faudra des années pour récupérer.
Kiev semble croire que son approvisionnement progressivement croissant en armes occidentales, telles que les HIMARS, lui permettra de reconquérir les territoires perdus. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué l’accord de vendredi sur les céréales, qui permettra de débloquer des exportations de céréales d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars.
M. Zelensky a déclaré : “Le gel du conflit avec la Fédération de Russie signifie une pause qui donne à la Fédération de Russie un temps de repos. Ils n’utiliseront pas cette pause pour changer leur géopolitique ou pour renoncer à leurs revendications sur les anciennes républiques soviétiques.” Vendredi, la Maison Blanche a également annoncé une nouvelle aide de 270 millions de dollars pour Kiev, qui comprend quatre HIMARS supplémentaires et jusqu’à 580 drones Phoenix Ghost, “produits spécifiquement pour l’Ukraine.”
Cela dit, il n’en reste pas moins que l’accord sur le blé est un nouvel exemple de renonciation aux sanctions par l’Union européenne, où ses propres intérêts sont également en jeu. En particulier, la pénurie d’engrais est devenue un sujet brûlant en Europe, qui a récemment connu des manifestations d’agriculteurs.
Certes, les choses s’accumulent. L’UE a de plus en plus de mal à proposer des trains de sanctions crédibles. Après le pétrole, le gaz et les engrais, l’UE a bloqué jeudi une proposition visant à sanctionner une entreprise russe de métallurgie, qui est un fournisseur essentiel de titane pour Airbus.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a probablement exprimé une pensée qui gagne du terrain dans l’esprit des Européens lorsqu’il a déclaré, dans un discours prononcé en Roumanie samedi, que l’UE avait besoin d’une nouvelle stratégie concernant la guerre en Ukraine, car les sanctions contre Moscou n’ont pas fonctionné.
De manière significative, au-delà du langage clair, le point saillant du discours d’Orban était son appel à des pourparlers entre les États-Unis et la Russie. “Seuls des pourparlers russo-américains peuvent mettre fin au conflit, car la Russie veut des garanties de sécurité” que seul Washington peut donner, a déclaré M. Orban.
Le discours d’Orban est intervenu deux jours seulement après une visite non annoncée à Moscou du ministre hongrois des affaires étrangères, Peter Szijjarto, jeudi, apparemment en mission pour discuter avec son homologue, Sergueï Lavrov, de la possibilité d’obtenir davantage de gaz de la Russie. Il est intéressant de noter que M. Szijjarto s’est rendu à Moscou en provenance de Washington.
Pendant son séjour à Washington, dans une interview accordée au Washington Times, M. Szijjarto a appelé à des pourparlers immédiats pour mettre fin à la guerre en Ukraine, déclarant que “toutes les guerres se terminent par des négociations” et que le monde devrait se concentrer sur la manière de parvenir à la paix en mettant rapidement un terme à ce conflit vieux de près de cinq mois.
Bien entendu, les références d’Orban pour faciliter les pourparlers entre les États-Unis et la Russie sont impeccables – et sans égal. L’inconnue ici est de savoir si l’intérêt des parties belligérantes est suffisant pour geler le conflit à ce stade. La Russie semble insister sur le fait que toute négociation de paix à ce stade devrait reconnaître son contrôle non seulement sur le Donbass, mais aussi sur les régions méridionales de Kherson et de Zaporizhia. Il est également question que les opérations militaires spéciales aillent bien au-delà des paramètres initialement fixés. En effet, le front de Kharkov est devenu cinétique.
La presse et la télévision moscovites ont rapporté que des préparatifs sont en cours pour organiser un référendum à Kherson et Zaporojie sur leur intégration à la Russie. Mercredi, à la veille des nouvelles “réjouissantes” concernant l’accord sur les céréales, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a affirmé que “la Russie commence à mettre en place une version de ce que l’on pourrait appeler un livre de jeu pour l’annexion” et qu’il existe “de nombreuses preuves dans les services de renseignement et dans le domaine public” des efforts déployés par la Russie, qui incluent l’installation du rouble comme monnaie nationale dans les zones qu’elle a l’intention d’annexer, comme elle l’a fait en Crimée.
Une façon de décrypter la rhétorique de Kirby est qu’il pourrait s’agir d’un coup d’ouverture ? Mais le paradoxe est que plus la guerre se prolonge, plus les exigences de la Russie augmentent et, d’ici l’automne ou l’hiver, elles pourraient bien inclure Kharkov et, très probablement, la région d’Odessa également.
Pourquoi Biden a échoué
D’autre part, la réalité géopolitique est que l’espace de manœuvre diplomatique de la Russie s’élargit également et risque de dépasser celui de Washington. Par exemple, sur le théâtre critique de l’Asie occidentale, historiquement important pour la stratégie occidentale de la guerre froide contre l’ancienne Union soviétique, le président Biden a tenté de convaincre les neuf dirigeants arabes qu’il a rencontrés à Djeddah la semaine dernière qu’une nouvelle guerre froide se prépare au Moyen-Orient et qu’ils doivent se ranger du côté des États-Unis contre la Russie (et la Chine), mais “son message n’a trouvé aucun écho, même lorsqu’il a ajouté l’Iran à l’équation”, pour citer David Ottaway du Wilson Center.
Le silence public de ces dirigeants arabes lorsqu’il s’est agi pour Biden d’évoquer une guerre froide ou même la confrontation des États-Unis et d’Israël avec l’Iran au sujet de l’accélération de son programme nucléaire était assourdissant. Mardi encore, le soutien retentissant apporté par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, à la guerre menée par la Russie en Ukraine, lors de sa rencontre avec le président Poutine, est allé plus loin que le soutien apporté par tous les autres alliés du Kremlin à Moscou dans la crise ukrainienne, signalant une alliance beaucoup plus forte entre Moscou et Téhéran.
Entre-temps, dans une démonstration spectaculaire de la portée de l’influence de la Russie en Asie occidentale, à son retour de Téhéran, M. Poutine a eu une conversation téléphonique avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Salman Al Saud “mettant l’accent sur l’expansion des liens commerciaux et économiques mutuellement bénéfiques”.
Encore une fois, jeudi, alors même que les accords d’Istanbul sur les exportations de céréales étaient signés, Poutine a signé un décret sur la tenue du deuxième sommet Russie-Afrique et d’autres événements du format Russie-Afrique en Russie en 2023, tandis que dimanche, Lavrov a entamé une tournée africaine pour y donner suite, en commençant par l’Égypte. Il ne fait aucun doute que les chaînes d’approvisionnement en céréales de la Russie avec les pays africains à travers le continent étant maintenant rétablies, M. Lavrov va compléter l’agenda dynamique de Moscou avec le continent africain par de nouveaux domaines de coopération, en accordant une attention particulière à la situation autour de l’Ukraine.
Le contraste entre la créativité des États-Unis et celle de la Russie sur le plan diplomatique ne pourrait être plus net. Biden avait promis une politique étrangère dans l’intérêt de la classe moyenne américaine. Qu’en est-il advenu ? La présidence Biden n’a-t-elle pas perdu le fil ? Plus tôt les pourparlers de paix en Ukraine commenceront, meilleures seront les chances de la carte occidentale dans les longues et difficiles négociations à venir.
La sagesse consiste à profiter de l’effet positif de l’accord sur les céréales pour ouvrir les négociations avec la Russie. Sinon, 2022 pourrait être la dernière année où l’Ukraine aurait exporté ses céréales par ses propres ports sur la mer Noire. Le monde non occidental, qui a défini ses priorités en matière de développement et qui est aux prises avec la récession et la pandémie, n’a aucun intérêt à s’associer à la nouvelle guerre froide des États-Unis contre la Russie et la Chine.”
La Russie et la Chine vont dominer le développement de l'industrie nucléaire dans le demi-siècle qui vient
Cri d’alarme du Nuclear Energy Institute américain qui s’aperçoit que les USA sont en train de perdre la bataille de l’industrie nucléaire. L’avertissement vaut aussi pour la France. Le sujet du nucléaire civile est emblématique du basculement géopolitique qui se cache derrière la guerre d’Ukraine:
“Le marché mondial de l’énergie nucléaire pourrait tripler d’ici 2050 selon les projections de Third Way et du Hub Energy for Growth et, comme le démontre un récent rapport d’UxC, cela représente une opportunité d’exportation pour l’industrie nucléaire américaine qui pourrait valoir jusqu’à 1,9 trillion de dollars.
L’exportation de la technologie nucléaire est une occasion d’aider le monde à réduire les émissions de carbone, d’assurer la sécurité nationale des États-Unis et d’être leader sur le marché mondial. Cependant, les États-Unis cèdent de plus en plus cette chance à la Russie et à la Chine.
À l’heure actuelle, le fournisseur mondial dominant est la Russie et son rival en pleine ascension est la Chine. Récemment, le fournisseur nucléaire russe Rosatom a signé un accord avec la Commission africaine de l’énergie nucléaire pour coopérer sur des projets nucléaires, ce qui lui donne un avantage dans une région qui cherche à étendre son utilisation de la technologie. Et la Chine se prépare à quadrupler sa capacité nucléaire dans un effort de réduction des émissions de carbone qui la positionnera comme un leader de l’énergie nucléaire.
Si ces titres ne suffisent pas à illustrer l’urgence du moment, cette carte devrait le faire. Elle montre où la Russie et la Chine établissent des relations dans le monde entier et illustre la dure réalité du marché mondial.
La Russie construit sept nouveaux réacteurs sur son territoire et affirme avoir 133 milliards de dollars de commandes étrangères. Au cours des cinq dernières années, la Chine a mis en service 21 réacteurs et compte aujourd’hui 19 centrales supplémentaires en construction.
Il n’y a pas que les affaires à l’étranger qui sont en jeu ; c’est notre sécurité nationale qui pourrait être menacée.
Les exportations de réacteurs permettent aux pays de nouer des relations stratégiques sur 100 ans qui s’étendent de la construction à l’exploitation et au démantèlement d’une centrale nucléaire. L’année dernière, trente-huit experts en sécurité nationale ont écrit au Congrès pour souligner l’importance des exportations nucléaires. Ils ont insisté sur le fait que ces relations avec les fournisseurs ont “une influence à long terme sur la sûreté, la sécurité et la non-prolifération nucléaires, ainsi que la capacité de promouvoir la sécurité énergétique et des intérêts plus larges en matière de politique étrangère”.
La Russie et la Chine ont des fournisseurs nucléaires étatiques et parrainés, ce qui signifie qu’ils peuvent fournir un financement compétitif et d’autres formes de soutien que les fournisseurs nucléaires américains n’ont pas été en mesure d’égaler. Grâce à un effort fédéral ciblé visant à encourager les exportations américaines et à contrer le soutien offert par les rivaux géopolitiques, l’industrie américaine serait mieux équipée pour faire face à la concurrence“.
Personne « n’exploite » personne avec des bas salaires.
Personne ne vient braquer une arme sur ces gens pour qu’ils travaillent dans ces conditions.
Si ces gens acceptent ces bas salaires, c’est parce que sans ce travail, leurs conditions de vie seraient encore bien pires.
Ceci vaut aussi pour le travail des enfants. Dans les pays où les enfants travaillent (bien souvent dans les champs avec leurs parents), c’est parce que le revenu des parents est insuffisant pour pourvoir à tous leurs besoins de leurs enfants.
Ce qui est d’ailleurs frappant c’est que ces enfants sont déjà très mûrs, réfléchis.
Que se passe-t-il quand les bourgeois de gauche de nos beaux quartiers font pression pour que les gouvernements de ces pays empêchent les enfants de travailler ? Eh bien, ils vont mendier dans les villes et/ou deviennent des voleurs. Certains, devenus très dangereux en grandissant, n’hésiteront pas à tuer pour voler et finiront abattus par la police.
Le formatage marxiste est vraiment indélébile chez les Français.
Friedrich Hayek disait bien que le jour où la France serait libérale, (c’est-à-dire serait devenu un pays où la liberté et le droit de propriété seraient enfin respectés, ou le droit de contrat remplacerait enfin la coercition), c’est que le monde entier serait devenu libéral.
Cher lecteur,
Je suis un hayekien passionné depuis que j’écoutais, adolescent, pour pratiquer mon anglais, les discours de Margaret Thatcher ou ceux de Reagan. Mais il y a une différence fondamentale entre la période Thatcher/Reagan et ce qui suit: ceux qui renversent MT et les successeurs de R2 ne pensent plus la liberté dans le cadre national. Or la liberté ne peut prospérer que dans le cadre national. Sinon le libéralisme finit par se transformer en son contraire, le socialisme, comme nous le voyons actuellement.
Bien à vous.
EH
Les derniers paragraphes sont essentiels, me semble-t-il. Surtout cette phrase : “La Russie et la Chine ont des fournisseurs nucléaires étatiques et parrainés, ce qui signifie qu’ils peuvent fournir un financement compétitif et d’autres formes de soutien que les fournisseurs nucléaires américains [et occidentaux en général] n’ont pas été en mesure d’égaler.”
C’est là que l’on se dit que tous les scénarios en cours d’exploitation : réchauffement, virus, guerre, récessions et pénuries, tous mis en application avec une folle opiniâtreté et le concours (inconscient ou non) d’alliés on ne peut plus disparates (des écologistes aux technoscientistes fanatisés, de la haute banque à la mafia ukrainiennne et aux corrompus de tous bords et de tous pays, de Big Pharma aux eugénistes héréditaires), pourraient bien viser, in fine, à réduire a minima les coûts sociaux en Occident, hypercentraliser les décisions et doper la capacité d’investissements afin de garder la main sur l’industrie nucléaire, avec ses enjeux incomparablement vitaux…
En tout cas, cela expliquerait le caractère inexorable de cette politique, la fonte quasi unanime des scrupules devant les méthodes mises en œuvre, et ce serait une explication plus probable qu’un vieux projet de dépopulation et/ou de simple hégémonie financière. Mais, bien entendu, je m’égare peut-être !
L’un n’empêche pas les autres, par ailleurs documentés. Mais le mondialisme, en tant que projet politique, s’accompagne d’une myriade de projets secondaires qui mobilisent des intérêts divers.
Si la politique (même mondialiste) était seule en jeu, il n’y aurait pas une telle unanimité, voilà.
Je vous remercie de cette remarquable synthèse de la situation géopolitique et géostratégique née du conflit en Ukraine, lequel n’est que le refus de la Russie de se soumettre à l’impérialisme américain. Quoi que nous pensions du régime politique russe, force est de reconnaître qu’il y a à Moscou des dirigeants de haute volée et pas seulement V. Poutine, et que la comparaison avec Washington et les capitales européennes n’est vraiment pas à l’avantage de ces dernières.
Une heure et demie pour lire cet article enrichissant, cela fatigue. C’est de la bonne fatigue ! Le drapeau ukrainien au balcon devient scandaleux quand on lit l’exploitation que subissent ces pauvres basses classes sociales d’anywhere ukrainiens. On voit que le Japon change d’avis, que la Corée du Sud se tâte à cause des puces, que des artilleurs de l’OTAN actionnent les Himars. L’Allemagne organise le soin de ses vieux, membres du fascisme gris, et le soin de ses hôtels par ‘les réfugiés’. Ces employés vont repartir chez eux un jour. Le discours de Vladimir nous indique que le salut vient de l’Est afin de nous libérer du purin anthropologique venu d’Hollywood. La mère-patrie Russe devient nourricière en blé pour la planète. Les USA renoncent à sanctionner l’Inde pour ses achats de missiles russes. Le nucléaire, source d’indépendance nationale, continue sa présence bénéfique parmi les gouvernants raisonnables et non suicidaires de leur peuple. La réduction en esclavage est la question fondamentale que se pose les bons dirigeants. N’imaginons pas un missile hypersonique sur le projet ITER ! A quand des bons salaires et des perspectives de carrière dans l’industrie nucléaire française visés par les prépas et autres taupes de nos bons lycées français ?