Notre ami Alexandre N a été mis de mauvaise humeur par le Chef d'Etat-Major de la Marine, l'amiral Vandier, qui défie la marine chinoise à l'abri de l'OTAN. Pour Alexandre, à qui l'on pardonnera ses sarcasmes contre la "Royale" - ça fait du bien, quelquefois - il y a bien plus grave: on ne provoque jamais impunément une puissance adverse - surtout quand on peut être pulvérisé par quelques missiles hypersoniques. Une technologie où les Russes sont les plus en avance mais que les Chinois maîtrisent déjà suffisamment pour faire peur - littéralement - à la flotte américaine du Pacifique.
Une provocation absurde
«Contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble» –
Telle est la déclaration stupéfiante du chef d’état-major de la marine française, dans un pur moment « Pelosi», comme ces seconds qui ont besoin pour exister de jouer parfois les provocateurs. Car en effet, c’est bien une provocation absurde, de la même aune d’ailleurs de celle de l’infime Lituanie quand elle croit pouvoir défier la Chine.
Alors, la Chine doit elle avoir peur de la marine française ? Évidement non et elle ne peut qu’en rire quand on connaît le véritable désastre de l’histoire de la marine française.
Soyons polémique: rappelons l’histoire bien mitigée de la marine française
Franchement, il y a de quoi être mis de fort méchante humeur. Et devenir polémique.
Ainsi la Navy s’enorgueillit sans se gêner de pouvoir célébrer chaque jour de l’année une victoire contre cette marine française.
À sa simple évocation d’ailleurs, remontent immanquablement les noms d’Aboukir, Trafalgar, Mers-el-Kebir, le sabordage de Toulon, … j’en passe et des meilleurs.
Sa dernière victoire « homologuée » remonte à 1781 pendant la guerre d’indépendance des États-Unis, ou l’amiral de Grasse repousse la Royal Navy de la Baie de Chesapeake, permettant ainsi la victoire de Yorktown. Mais si ce fut un net succès tactique, ce fut également un véritable désastre stratégique pour la France, qui y gagna d’abord la révolution, et ensuite un ennemi permanent dont on feint de croire qu’il est un allié.
Pendant la seconde guerre mondiale, son parcours fut des plus pitoyables entre le canonnage justifié de la Navy et le sabordage de la plus puissante marine que la France se soit constituée, l’ensemble aggravé alors par le comportement d’amiraux félons, empressés à servir Vichy.
Darlan d’abord, le premier d’entre eux et homme de main de Pétain, dont la résistance exigea et obtint du SOE britannique qu’il fût exécuté comme traître. Laborde condamné à mort pour trahison (avant de voir sa peine commuée en perpétuité puis d’être grâcié), Platon fusillé pour l’exemple par la Résistance, Auphan condamné aux travaux forcés et à l’indignité nationale, Decoux destitué, …
Certes l’époque n’était pas tendre, mais on a affaire là à des officiers généraux censés savoir agir en temps de guerre. Ainsi, c’est 70 % des amiraux qui se retrouvent à des postes emblématiques de l’État français à tel point qu’une anecdote circulait dans la résistance qui traitait Vichy de SPA, « société protectrice des amiraux ».
Mais qu’en fut-il des 30 % restant ?
Muselier, surnommé l’amiral rouge parce qu’il était le concurrent du (franc-maçon) Darlan rejoint de Gaulle. On le dit le père de la croix de Lorraine mais c’est surtout sa volonté de supplanter de Gaulle qui interpelle. Au début, ça amuse les services anglais mais ils doivent finalement se résoudre à éliminer la nuisance de l’individu.
La Libération amène-t-elle du changement ? Pas vraiment. De Gaulle, pour une fois malavisé, sort l’amiral d’Argenlieu – qu’on dit pourtant excessif – de sa retraite religieuse pour l’envoyer en Indochine où il provoque le bombardement de Haïphong ( 23 novembre 1946 – 6000 morts ), sabotant ainsi tout le travail subtil d’un Leclerc et provoquant en même temps la guerre d’Indochine.
La guerre de 1914 – 1918 ne vit pas la marine particulièrement briller mais au moins ne permit-elle pas aux amiraux de sortir de l’épure, à l’inverse de la guerre de 1870 où leur comportement face à la Commune fut choquant.
“J’ai tout prévu”
Gamelin qui prétendait avoir tout prévu ne fut que l’artisan de la pire défaite française et que de Gaulle le qualifiait déjà de « sous-marin sans périscope ».
Entre le « j’ai tout prévu » de Gamelin et le «Contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble» de l’actuel CEMM, je ne vois pas vraiment de différence…
Mais le pire réside cependant dans l’aveuglement militaire de ce militaire. A-t-il seulement consulté son homologue, le commandant de la septième flotte américaine en charge du théâtre Pacifique. Non, car celui-ci lui aurait fait part de sa véritable « trouille » des « provocations » chinoises dans la mer de Chine méridionale qu’il qualifie – pas très courageusement – de « dangereuses et non professionnelles ».
Les marines occidentales – y compris l’américaine – totalement exposées aux missiles hypersoniques chinois
Là cependant n’est pas l’essentiel. Il est dans un rapport de force où désormais les missiles hypervéloces (mach 10 pour le dernier tir opérationnel observé en Ukraine ) dont les Américains ne disposent pas et encore moins les Français, font désormais de chaque bateau de surface occidentale une cible évidente et facile.
Conséquemment, la Navy n’a pas l’intention d’affronter la Chine car, malgré l’avance qu’on lui prête encore en matière de sous-marins, il est tout aussi plus qu’évident qu’ils devront affronter leurs particulièrement redoutables homologues russes, ce qu’ils craignent par dessus tout au-delà de leurs rodomontades médiatiques.
La “Navy” n’aurait aucun scrupule à nous transformer en “Ukrainiens de la mer”
Même en imaginant le scénario du pire, à savoir que la Navy ( donc le Pentagone ) se résolve à affronter l’armée chinoise, il ne fait alors nul doute qu’elle sacrifierait allègrement ces « Ukrainiens de la mer » que lui offrirait alors la marine française.
Il est donc temps de se calmer avant que ne se réalise l’irréversible que nos chefs ne contrôlent absolument pas.
Mais même si notre marine était capable de vaincre la marine chinois sans encombres, pourquoi on devrait le faire ? Y’en a vraiment marre de ces young-global-larbins va-t-en-guerre, à la botte des USA.
Le sujet est intéressant et pose effectivement question : la désignation d’un “ennemi” n’est-elle pas d’abord du ressort du politique ?
La déclaration du CEMM est-elle indispensable dans le contexte actuel ?
Toutefois, trop d’erreurs/confusions (grossières) dans cet article font douter de la légitimité de l’auteur pour en débattre :
– l’amiral de Laborde n’a pas été fusillé (seul l’amiral Platon l’a été).
– c’est le vice-amiral Muselier qui a rallié la France libre ; le commandant L’Herminier (commandant du sous-marin Casabianca, échappé du sabordage de Toulon) a toujours refusé de le faire, même après avoir rallié Alger.
– le commanditaire de la mort de l’amiral Darlan n’a jamais été identifié .
– quant au paragraphe sur l’amiral d’Argenlieu, l’auteur devrait lire la thèse sur le sujet de Thomas Vaisset pour éviter d’écrire de telle … “ânerie” (?).
Un tel manque de rigueur historique nuit au propos, au sujet et au site “courrier des stratèges”.
Dommage, mais à ce niveau là, ce ne sont plus des “étourderies”.
Et puis dauber la Royale du 18eme et 19 ème siècle sans tenir compte du fait que les moyens humains et financiers mis en oeuvre contre elle par notre ennemi anglais étaient sans comparaison possible, c’est se faire plaisir sans tenir compte de la réalité historique.
Nous avons eu de très grands marins, respectés et craints, simplement, à part à la fin du 17eme siècle, nous ne nous sommes jamais donné les moyens politiques et matériels de dominer les mers. Nous n’avons jamais eu l’équivalent du Navy Board. Nos marins ont toujours fait les frais de la priorité donnée à l’armée engagée dans les conflits continentaux et du manque de vision stratégique du pouvoir politique français.
tout à fait d’accord malgré la longueur de ses côtes la France ne s’est jamais senti comme une nation marine mais continentale et agricole.
C’est vrai qu’il y a de sacrés approximations dans la diatribe de M. Alexandre et que son affirmation contre l’amiral d’Argenlieu est totalement erronée. Sa remarque sur la victoire de Chesepeake porte sur un point essentiel de l’Histoire qui explique pourquoi la Royale est devenue si médiocre ; c’est justement parce qu’elle n’était plus royale, c’est-à-dire qu’à partir de la Révolution française, les officiers de la Royale, presque tous appartenant à la noblesse, ont fui la France pour éviter d’être raccourcis. Ainsi, pour commander les navires de la marine française, il a fallu se tourner vers des officiers de la marine marchande. Une vieille tradition maritime a été balayée par 1789.
Concernant les propos du CEMM, j’ai envie de dire qu’il prend un langage diplomatique pour expliquer que la Marine française ne peut surtout pas affronter seule la marine chinoise. Même artifice que celui du CEMA qui dit la même chose pour l’armée française dans sa globalité si elle doit affronter la Russie. Mais tout cela manque singulièrement de courage et est parfaitement vain. Quand CEMAT le général Burckhart prévenait que l’armée de Terre n’était plus en mesure de mener un combat de haute intensité, il ne jouait pas les va-t-en-guerre : il énonçait une vérité que personne n’osait avouer et rompait avec l’autosatisfaction affichée par de nombreux officiers qui se gargarisaient que l’armée française était la seule armée d’Europe à savoir faire et à faire la guerre, et que les armées du monde admiraient le soldat français. La guerre en Ukraine a remis les choses à leur place mais, dès lors, il serait plus courageux de la part de ces grands chefs militaires de tenir un langage de vérité, c’est-à-dire de s’opposer à l’hystérie belliciste du “petit chose” logé, nourri et blanchi à l’Élysée, qui bave de jalousie devant le pull kaki du psychopathe de Kiev. Et à défaut de pouvoir s’exprimer aussi clairement, de manifester leur désapprobation par la pose du képi. Nulle doute que la propagande officielle les traiterait de déserteurs mais je crois que leur dignité d’officier et d’homme en sortirait intacte. En restant à leurs postes respectifs, et en cautionnant l’imbécillité macronienne, ils se corrompent et ainsi, hélas, trahissent leur engagement, c’est-à-dire la France.
Lors de sa nomination au poste de CEMM il y a deux ans, l’amiral Vandier m’avait surpris par un ordre du jour dans lequel il disait que les nouvelles générations auraient certainement à connaître le retour de la guerre de haute intensité. A l’époque seules les frictions entre navires turcs et français laissaient augurer d’une telle évolution. Mais à l’été 2021, le nouveau CEMA, le général Burkhard, s’est lui-aussi saisi de ce discours guerrier, qui fait maintenant consensus au sein de la classe politico-militaire, surtout depuis le déclenchement de l’opération spéciale en Crimée.
L’amiral et le général sont dans leur rôle en enfourchant le cheval de bataille gouvernemental. Voilà de bons petits soldats !
Cela dit, ils alertent le monde politique sur le fait que notre armée n’est absolument pas prête à une telle éventualité qui ne fait plus partie de son contrat opérationnel depuis trente ans. Mais leurs requêtes ne portent que sur la prochaine Loi de programmation militaire (2025-2030).
Je crois bien que ce sera trop peu et trop tard. Les plans de la caste mondialiste au pouvoir aux Etats-Unis et dans tout l’Occident sont de déclencher le chaos bien avant…
Il y a un excellent hôpital psy à Landernau
Petit à petit ces va-t-en-guerre, stratèges de comptoir, vieilles badernes, politiques irresponsables de toutes sortes amènent inexorablement notre Monde à un conflit généralisé.
Pour le plus grand bénéfice de l’industrie militaire en général et de la finance mondialisée en particulier.
Conflit qui semblait inconcevable il y a seulement six mois.
Nous Français devrions nous souvenir : “Pas un bouton de guêtre ne manque à l’armée française”. Puis tout de suite après : Sedan !
Ne confions pas le sort de notre pays aux mains d’un ignare de l’Histoire dangereux irresponsable, exigeons la présence du Parlement dans toutes les décisions à venir.
Le problème, c’est que le Parlement est composé soit de notables qui ne cherchent qu’à défendre que leurs petits intérêts (les sénateurs) ou d’une belle collection de bras cassés (les députés).
La seule guerre “utile et gagnable” serait celle d’arrêter et de mettre aux arrêts tous les représentants du peuple français de maintenant et d’hier. Cela éviterait que le maitre de la forge, l’ancien chef des dieux, ne leur (aux militaires) ordonne d’aller sauver les ukros-nazis qui nous ont “zigouillés” plus d’une cinquantaine de galonnés dans l’aciérie d’Azorstal. Mais j’ose espérer qu’aucun “étoilé” ne risquera ses hommes pour sauver le poudré du boulevard St Honoré.