Bruno Le Maire est l’auteur d’une nouvelle idée baroque qui devrait nuire une fois de plus à la crédibilité française. Il souhaite un « pacte de croissance » européen où la France s’engagerait à se réformer, mais où elle demanderait aux pays à excédents budgétaires (comme l’Allemagne) de financer la relance économique du continent. Manifestement, Le Maire n’a toujours pas compris que l’excédent budgétaire permettait la croissance au lieu de l’empêcher.
Bruno Le Maire restera probablement dans les annales de l’histoire comme l’un des ministres de l’Économie qui a le moins compris que les manuels de politique publique qu’il a ingurgités à l’ENA ne décrivaient pas la réalité du monde, mais servaient seulement de guide idéologique aux prétentions de la haute fonction publique française. Ainsi, il vient de proposer une nouvelle idée ronflante qui devrait une fois de plus permettre de ridiculiser son pays. Il s’agit d’un pacte de croissance européen.
Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à ce ralentissement marqué et préoccupant de la croissance mondiale (…) Je proposerai donc à mes partenaires européens un nouveau contrat de croissance pour la zone euro et je le ferai demain en marge du G7 à Washington (…)
Cette proposition repose notamment sur une poursuite des réformes structurelles dans les pays qui doivent gagner en compétitivité – dont la France – en contrepartie d’une augmentation des dépenses publiques d’investissement pour les pays disposant de marges de manoeuvre budgétaire, a-t-il expliqué en citant l’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande.
Expliquer aux pays qui ont fait des efforts pour rétablir leurs comptes publics qu’ils doivent désormais utiliser le fruit de ses efforts pour aider ceux qui n’ont pas eu la discipline d’en faire autant qu’eux, voilà une idée qui devrait rencontrer beaucoup de succès.
Et qui démontre deux choses: d’abord, Bruno Le Maire n’a vraiment rien compris à la psychologie de ses partenaires. Ensuite, le ministre français est vraiment incapable de sortir du cadre où seule une hausse des dépenses publiques permet de faire fonctionner l’économie.