En recommandant à Volodymyr Zelensky, venu mériter ses milliards à Washington, de prendre bien soin «de son peuple iranien» (*), Joe Biden alimente un courant humoristique déjà banal, et en rien dérangeant pour l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir.
Quoi qu’en pensent (ou du moins en disent) bien des gens en Europe, le job de Biden à Washington n’est pas du tout de promouvoir la grandeur de l’Amérique. Homme de Davos, il a bien plutôt pour mission de décrédibiliser à long terme toute tentative d’autonomisation (à la Trump) du pouvoir américain, pendant qu’Ursula von der Leyen rend au multilatéralisme schwabien les mêmes services à Bruxelles.
Les présidents qu’on mérite
Or cette classe dirigeante rappelant si distinctement le brejnévisme tardif est d’ailleurs en grande partie le reflet de masses occidentales dûment lobotomisées elles aussi, si bien que son maintien au pouvoir n’impliquera pas forcément une rupture ouverte avec l’étiquette démocratique. Après tout, aux dernières élections de mi-mandat, dans l’État de Pennsylvanie, le vote démocrate – devenu parfaitement religieux – a bien réussi à réélire un élu local de 85 ans qui était mort quelques jours avant le scrutin. A en croire plus d’un analyste sérieux, Joe Biden a donc toutes ses chances en vue d’un second mandat présidentiel. Dans l’URSS en cours de sabordement qui allait déboucher sur l’ascension de Mikhaïl Gorbatchev, en revanche, avant d’introniser des gérontes comme Andropov ou Tchernenko, on prenait au moins la peine de vérifier qu’ils soient encore en vie. Convaincus de la toute-puissance de « l’intelligence artificielle », les hommes de l’Occident terminal n’auront pas forcément de telles pudeurs.
Excellent. Papi fera de la résistance, tranquille, on ne peut même pas dire que son job soit tuant.