Dans une économie de marché, quand une entreprise performante réalise de beaux profits, pourquoi en aurait telle honte ? Mais la France n'est pas une économie de marché: on nous laisse le choix entre le socialisme de la CGT et celui de Davos....
Si la France était réellement une économie de marché – chose qu’elle prétend être à chaque fois qu’il s’agit de justifier des reculs de pouvoir d’achat de la classe moyenne –, pourquoi la SNCF, après avoir obtenu 2,2 milliards d’euros de bénéfices en 2022, tenterait-elle, comme nous l’apprend le JDD, de « garder ce chiffre secret » ? Parce que la France n’est pas une économie de marché. Faute d’avoir laissé se développer un véritable tissu entrepreneurial concurrentiel, elle n’a que des monopoles hydrocéphales qui, sous le nom de « prix du service », prélèvent une véritable taxe sur l’usager/citoyen. Cette taxe étant exagérée, les « profits » sont en conséquence. Il est donc bien naturel que les fonctionnaires de ces pseudo-entreprises soient aussi, en période de terreur « sanitaire », investis de pouvoirs de police, et vous réclament votre Ausweis en sus du billet.
Choix démocratique à la française : socialisme hexagonal, ou eurosoviétisme ?
Mais la manière dont s’articule le discours public et journalistique entourant ces profits fait immédiatement tomber le masque : la seule alternative qui vienne à l’esprit profondément étatiste des français fidèles au modèle monarchico-républicain, c’est de les investir soit dans les hausses de salaires réclamées par les grévistes, soit dans la facture d’électricité 2023, qui s’annonce salée. Dans des hausses salariales que leurs bénéficiaires ne pourraient jamais obtenir sur un marché du travail sinistré par la récession actuelle, ou dans des frais énergétiques artificiellement gonflés par ce Green Deal que Bruxelles camoufle en « politique de sanctions » – et qui aggrave, d’ailleurs, la récession actuelle. On a donc, pour l’essentiel, le choix entre le socialisme de la CGT et celui de Davos. Mais gageons qu’ils sauront une fois de plus, sous le nom « d’Arc républicain », trouver un compromis entre eux.
Comment une « entreprise » publique qui reçoit plus de 10 milliards d’argent public par an peut-elle faire des bénéfices ??? Rendez le pognon !
Bénéfice réalisé avec 17 milliards de subventions.
Le vrai résultat est 15 milliards de pertes.
Sans oublier les 50 milliards de dettes liées à l’investissement dans le TGV, passées à la charge du con-tribuable.
vivement l’ouverture à la concurrence et la vente à la découpe de la SNCF !
« pourquoi en aurait telle honte »?
pourquoi en aurait-elle honte!
Bon, à par ça qu’avez-vous à dire ?
Je trouve assez étonnant les commentaires tapant sur la SNCF, en sortant les habituels poncifs « subventions, etc. » sans aucune réflexion et sans aucune analyse.
Et encore plus étonnant les commentaires disant « ils font des bénéfices, donc il faut les privatiser ».
D’abord la SNCF est… multiple depuis les nombreuses « réformes » menées par les dirigeants actuels depuis 25 ans.
Car, pour mémoire, Mme Borne était au ministère des Transports lors de la 1ère réforme de 1996/7, conseillère Transports de Jospin 1er ministre de 1997 à 2002, directrice de la stratégie de la SNCF de 2002 à 2007, puis ministre des Transports, du Travail et enfin 1er ministre sous Macron.
Elle a donc activement mené 4 ou 5 réformes ferroviaires ayant eu comme résultat… de détruire complètement l’intégration du système ferroviaire.
Le système actuel est constitué de plusieurs entreprises « SNCF xxx », vaguement chapeautées par une holding de tête, qui a interdiction de trancher les conflits entre ses sociétés filles pour respecter la sacro-sainte concurrence avec les autres transporteurs.
Du coup, par exemple le gestionnaire de l’infrastructure « SNCF Réseau » (GI) prend des décisions sans tenir compte de l’impact sur les clients finaux, c’est-à-dire les voyageurs et les chargeurs de Fret : fermeture de lignes plusieurs semaines/mois pour faire la moindre opération d’entretien par exemple.
Quant au discours « SNCF = monopole », pas un économiste connaissant les transports n’ose le sortir car ils savent très bien que la concurrence existe car elle est multimodale : fer, route, avion.
Enfin, pour revenir aux subventions, elles sont de types très différents :
1) les « subventions » du régime des retraites… n’en sont pas car elles sont calculées pour juste compenser le déséquilibre démographie, selon les règles en vigueur pour toutes les caisses de retraite, les caisses « jeunes » compensant les caisses « en déclin ».
Le surcoût du régime spécial est intégralement pris en charge par la SNCF elle-même.
2) les subventions des services régionaux ou Franciliens, sont en fait le résultat de négociations des contrats entre les autorités organisatrices des transports (AOT) et l’exploitant de ces services, les AOT peuvent faire des appels d’offre si elles le veulent (selon les règles européennes), mais qui préfèrent pour une bonne part continuer avec la SNCF car c’est facile de l’accuser de tous les maux, moins facile avec des entreprises privées qui se défendent.
3) Enfin il y a les subventions d’infrastructures, c’est-à-dire celles payant en partie les coûts des infrastructures ferroviaires, système autorisé par l’UE pour tous les types de transports, avec des règles encadrant les modalités.
Sur ce point, contrairement au discours « officiel », les lignes à grande vitesse (LGV) existantes sont globalement très rentables, au point que l’État a pris la fâcheuse habitude d’augmenter les péages sur les LGV pour payer les autres infrastructures, alors que c’est interdit par les règles européennes (subventions croisées TGV vers TER/Francilien et même Fret).
Ce qui, du coup, affiche un résultat comptable mauvais des services TGV, mais c’est artificiel.
Ce n’est pas le cas pour les projets de LGV en attente de réalisation.
Je ne connais pas le bilan de toutes les lignes TGV, mais je connais celle de Rhin Ruone : Cette ligne TGV a été réalisée sur des bases de trafic falsifiées. Dans l’enquête publique il était annoncé un trafic prévisionnel de 11,2 millions de passagers. En 2013, la SNCF avait envisagé arrêter l’exploitation de cette ligne. Suite à cette information j’avais écrit à la SNCF pour connaître les raisons de cette idée. La réponse que la direction de la SNCF m’avait faite : « la cible du million de voyageurs/an semble tout a fait réaliste. » … « Mais, le TGV Rhin-Rhône se caractérise aussi par quelques déceptions. D’un point de vue financier la desserte enregistre un … total de près de 60 millions d’euros de perte en 2013 sur le périmètre Rhin-Rhône. » A cette « déception » de la SNCF s’ajoutent les pertes de Réseau Ferré de France qui doit voisiner les 100 millions d’euros. Les reponsables de cette gabegie dorment tranquillement.