Historiquement coincée dans une fausse alternative entre gauche et extrême-gauche, la France voudrait tantôt être une « start-up nation » dûment subventionnée (macronisme), tantôt une ZAD autogérée, verte et inclusive, mais elle aussi dûment subventionnée (mélenchonisme). C'est faute d'avoir tenu les deux bouts de l'alternative que la préfète Marie Lajus a été limogée...
Le rose et le vert (vaudeville républicain)
Ce n’est donc jamais autour de la pression fiscale ou des libertés civiques que s’articule le débat public, mais autour de la « personnalité » des « technocrates » chargés, dans la dépense du « pognon de dingues » (le nôtre), du nécessaire arbitrage entre les vœux de la bourgeoisie d’État (macronienne) et ceux de la petite bourgeoisie d’État (mélenchonienne). Quand ce débat s’aigrit, on pourra même voir un bulletin paroissial des services de sécurité intérieure comme le Canard Enchaîné prendre parti. Toute honte bue, on osera alors même évoquer – en plein âge du fact checking ! – la « liberté de la presse ». Et c’est ce que vient effectivement de faire Marie Lajus, préfète d’Indre-et-Loire récemment limogée, qui avait reçu le soutien du Canard Enchaîné.
Le Can-art du déchaînement bien tempéré
Cette partisane autoproclamée d’un très strict légalisme avait en effet un peu trop favorisé les intérêts « du climat » sur ceux « des start-up ». Elle ne maîtrisait pas suffisamment le “en même temps”. Elle se dirige donc vers un coûteux recyclage de haut-fonctionnaire, un exemplaire du Canard à la main, avec presque toute la dignité d’un Saint-Just marchant vers l’échafaud. (Elle a d’ores et déjà été nommée au conseil d’administration de l’Agence nationale de la cohésion des territoires) Pourtant, on ne se souvient guère d’avoir entendu cette Antigone des préfectures (préfète depuis 2018) faire remarquer à qui que ce soit, en mars 2020, que la Constitution ne permet pas d’assigner une population entière à résidence, ou encore, à l’été 2021, que cette même constitution ne revêt pas non plus le Président de la prérogative « d’emmerder » une partie des citoyens. Sa discrétion à l’époque n’avait d’ailleurs eu d’égale que celle dudit Canard.
Je ne lirai plus jamais le Canard (Conard ?) ni Charlie (Chienlit ?), qui ont soufflé le même vent fétide de la collaboration que les autres merdias. Ils ont du eux aussi être subventionnés par nos impôts. On ne mord pas la main de celui qui vous nourrit, mais quand à ceux qui ont payé la nourriture, alors là…
Les délires collectifs (covidiste, réchauffiste) sont des pierres de touche.