La France émet des emprunts à des taux négatifs. Autrement dit les épargnants paient pour pouvoir détenir de la dette française. Cette information paradoxale, puisque les comptes publics se dégradent… illustre bien la malaise qui atteint les marchés financiers aujourd’hui. D’une manière générale, l’excès de liquidités sur les marchés poussent à investir à prix de moins en moins élevé dans des actifs de plus en plus risqués. Nous assistons à la formation de véritables bulles spéculatives qui sont autant de prise de risque pour les investisseurs nationaux et internationaux.
L’Agence France Trésor a lancé deux emprunts ce matin: l’un à échéance de 2023, l’autre à échéance de 2025, qui ont trouvé preneurs à des taux légèrement négatifs. Autrement dit, la France gagne de l’argent aujourd’hui en s’endettant.
Cette situation inhabituelle s’explique de plusieurs manières.
La première tient à la rareté des titres sûrs à acquérir. L’Allemagne pratique l’excédent budgétaire. Elle se désendette, comme beaucoup de pays européens. Les titres disponibles sont rares. La France bénéficie de cette sorte d’effet d’aubaine.
La deuxième tient à la garantie allemande apportée de fait à ces titres. Les investisseurs savent que, en zone monétaire unique, l’Allemagne ne peut pas laisser la France faire faillite sans payer elle-même le prix fort pour ce défaut. Donc… la garantie évite le pire.
On regrettera que, dans un contexte aussi favorable, la France se laisse aller à la facilité en recourant à la dette au lieu de se réformer. Cette stratégie de cigale coûtera cher tôt ou tard. Au moindre signe d’explosion de la bulle spéculative qui se gonfle, les coûts financiers français exploseront eux-mêmes et le pays sera étranglé par ses créanciers.
La cigale ayant chanté tout l’été…