La BCE valide une nouvelle politique monétaire selon laquelle l’exceptionnel devient normal. Pour masquer sa dérive vers la Théorie Monétaire Moderne selon laquelle les déficits ne comptent pas, la BCE se camoufle derrière le changement climatique. Il s’agit d’une nouvelle étape vers une Europe supranationale imposée à l’insu des peuples sans consultation démocratique.
Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a approuvé le 8 juillet la nouvelle politique monétaire :
- L’objectif d’inflation est maintenu à 2%
- L’indice des prix à la consommation harmonisés (IPCH) reste la mesure d’inflation appropriée même si au fil du temps il est question d’y inclure les coûts de détention de l’immobilier
- À côté de l’administration des taux d’intérêt, les mesures exceptionnelles prises depuis 2008 vont faire partie de la boîte à outils standard de la BCE. Rachats de créances et refinancements de long terme sont désormais des opérations de routine.
- Le climat ayant une grande importance sur la stabilité des prix, le conseil des gouverneurs a approuvé un plan d’action pour le changement climatique.
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, est arrivée à ses fins : pour la première fois, un organe d’administration monétaire va financer le climat. Par « financer », il faut comprendre, bien évidemment, lever de la dette.
Ce faisant, la technocratie internationale peut paisiblement prolonger son expérience monétaire inédite dont nous sommes les malheureux cobayes.
Depuis longtemps, la dette ne finance plus la croissance d’activités rentables. La dette finance le camouflage de mauvais investissements passés, erreurs qui auraient dû se concrétiser par des faillites dans le secteur privé (et notamment financier) et par des crises des finances publiques contraignant les gouvernements à rétrécir leurs champs d’action. Mais il serait malséant que le grand public s’en aperçoive. L’idée est donc au contraire d’augmenter le champ d’action qui englobe maintenant le climat, au prétexte qu’il serait « important pour la stabilité des prix ».
La nouvelle politique monétaire de la BCE n’est en réalité que le prolongement aggravé de l’ancienne. À un détail près : les émissions de dette commune, les eurobonds nécessaires au financement du changement climatique. Le 29 juin, Christine Lagarde avait prononcé à Bruxelles un discours explicite sur ce sujet dont nous avions rendu compte iciet là.
La Théorie Monétaire Moderne à la sauce de la BCE
La théorie monétaire moderne est du keynésianisme à la puissance 10. Elle considère que les déficits publics ne comptent pas dans la mesure où les États émettent leur propre monnaie et ne font donc pas faillite s’ils s’endettent dans leur propre devise.
La fiscalité suffit à créer la demande de devises et il n’y aura donc pas de risque de rejet de la monnaie à craindre.
Pour que la devise soit reprise par l’État sous forme d’impôt, le secteur privé doit l’avoir déjà obtenue de l’État. La monnaie n’est pas créée en fournissant des biens et services que d’autres désirent échanger, mais par l’État. Les taxes n’ont plus pour objet de financer les dépenses de l’État mais de maintenir la demande en devises.
En finançant le changement climatique, la BCE crée artificiellement un marché de biens et services en relation avec ce projet.
L’émission d’eurobonds supranationaux est justifié par l’objectif lui-même supranational du climat.
La mort de l’inflation ?
Jusqu’à présent les manipulations de taux et les rachats de créances pratiqués par la BCE ont donné lieu à une inflation des actifs (titres financiers et immobilier) mais pas à une inflation des prix à la consommation.
L’incorporation des coûts de possession de l’immobilier bougeraient probablement les indices vers le haut et donnerait une vue plus réaliste de l’évolution du pouvoir d’achat. Mais la BCE a bien averti que cela ne se ferait que très progressivement.
Cette croyance selon laquelle la monnaie fait la richesse est évidemment absurde. La vérité est que le contrôle de la qualité et de la quantité de la monnaie par le pouvoir ne sert que ce dernier. Les élections allemandes en septembre seront cruciales pour tenter de faire barrage à la BCE. S’il était mené à bien, il conduirait à un appauvrissement de toute l’Eurozone sous l’effet d’une inflation des prix de l’énergie.
Chère madame,
Comment ne pas souscrire à 2000 % à votre exposé ! ?
La bal des faux-culs va-t-il se maintenir encore longtemps ?
Le jour où certains opérateurs vont ouvrir les yeux et se m’entrent en face du réel et de la réalité : je ne donne pas cher de la tête de cette Christine, idolâtrée par des idiots comme Shirach ou Sarqueuezi….
Tout se paye, y compris ici-bas, en ce bas monde métastasé par les pensées Kantienne ou Hégélienne, les Lumières…
Ça n’est ni plus ni moins que le credo des assassins de la france (delors, trichet, etc) : « quand ça foire, c’est parce qu’il en faut plus » qui s’est profon-dément incrusté dans la vraie dictature qu’est l’ue – ça n’aurait d’ailleurs pas pu être autre chose qu’une dictature, vu que ce sont des socialauds français qui ont « œuvré » pour en arriver là où nous en sommes.
Là où je ne suis plus d’accord, c’est qu’à un moment ou à un autre autre, les marchés s’aperçoivent que quelque chose cloche et exécutent un rattrapage qui peut être musclé ; dans le monde d’aujourd’hui, vu la con-centration débile des « too big to fail », ce sont donc des pans entiers (groupes, entreprises mastodontes) de la fausse économie qui exploseront à ce moment. C’est Enron qui m’a mis la puce à l’oreille, quand j’ai analysé ce qu’elle était à la base et quel chemin elle avait parcouru pour en arriver là ; partant de là, il était facile d’extrapoler le futur à moyen & long terme.
J’aurai donc une forte tendance à pense que, malgré les grenouillages monétaires des banques centrales (qui sont toutes privées, il n’est inutile de le rappeler), les rattrapages ne vont pas tarder à… nous rattraper et ce jour-là, on débranchera les machines de façon à pouvoir tout solder en vrac manuellement pour tâcher de sauver les meubles, ce qui ne marchera évidemment pas, puisque tout le monde vendra au même moment.
En con-séquence, nous ne pouvons nous attendre qu’à une hyper-inflation qui sera tellement démente qu’elle pulvérisera totalement tous les systèmes bancaires, boursiers et monétaires – en un mot, le système financier sera définitivement mort et il ne tiendra qu’à nous de ne surtout pas le laisser renaître de ces cendres sous la même forme (ou une forme soi-disant différente, mais en fait pire.)
On a déjà les prémisses de cette implosion avec la BCE qui a renflouée les banques françaises pour +€500M par un jeu d’écritures entre fin 2020 et avril 2021.
Rahhh ! « tendance à penseR que » évidemment et « renaître de Ses cendres » :/
Ce stratagème de nos dirigeants m’avait paru évident dès la création du contrôle technique automobile sous l’opportun prétexte de la sécurité. La création du marché des diagnostics immo m’avait ensuite confirmée dans ma conviction qu’on crée de nouvelles activités (en légiférant pour forcer les consommateurs à y recourir) uniquement dans le but de les taxer. Mais nos grands bricoleurs d’expédients machiavéliques ont trouvé beaucoup mieux, il faut l’avouer : le changement climatique, en voilà une manne fiscale !
Je n’ai pas envie de laisser in commentaire de plus. Juste une muse en garde : c’est Lagarde et les mondialistes ou nous.
C’est l’UE où nous maintenant. Sans faire de politique. Ces gens vont nous génocider.
A bon entendeurs.
Moi j’essaie de quitter cette UE maudite et mortifère. (Le train de la mort).
Plus le temps de commenter.
Une « muse en garde », c’est l’égérie d’un sculpteur guerrier ou d’un peintre boxeur ?
C’est la théorie des « too big to fail ». Tuer la concurrence de tous les groupes internationaux (affranchis du politique) par tous les moyens, argent gratuit, covid, transition climatique, immigration économique… afin qu’il n’en reste que quelques uns. C’est en bonne voie. Seulement à ce moment, la rectification des comptes plombera définitivement tous ceux qui n’ont pas sorti leurs billes du commerce mondial, de la gouvernance mondiale et du prêt à penser unifié. Le seul problème, vu que c’est à l’échelon mondial et pas national ou continental, est que les effets de bords sont très nombreux et très saignants. Et pas mesurables par avance ni en direct. RIP
Chère Simone Wapler, pourquoi tenter des hypothèses de survie sur un système moribond ?
Un ancien en Ehpad, malheureusement parkinsonien et Alzheimer, perclus de thromboses et déjà sauvé de plusieurs AVC, cancer généralisé à tous les organes, qu’on maintient en état de survie sous perfusion de dopamine, de coke et d’amphétamines à haute dose, est-il viable à long terme ?
Malgré la communication outrageante, les beaux habits et les plans d’urgences ripolinants d’un Ancien Régime en bout de course, où le poudrage, le perruquage et le truquage des « happy fews » est devenu quotidien pour cacher l’infinie misère des profundis, le système financier n’en a plus que pour quelques temps, malgré quelques trends euphoriques comme des décharges nerveuses avant le décès.
Le principal symptôme de la mort imminente du système économique mondial (davosien) est venu à mon avis par le plus que doublement en une année de Covid-19 de la fortune du propriétaire français de LVMH, le faisant passer à la première place des tycoons mondiaux. En effet, comment peut-on en un an valoriser-doubler une fortune à ce niveau (189,2 milliards USD) sans que les paramètres de cette « croissance abracadabrantesque » ne soient pas purement fictifs ? On est dans la situation de la bulle financière arrivée à son terme, à l’image du ballon de baudruche gonflé à l’extrême et dont la plasticité n’est plus résistante quand les parois deviennent fines à exploser. La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf…
Comment, Simone Wapler en vous lisant depuis si longtemps sur Contrepoints, éluder plus longtemps le débat édifiant, au mitan du XXème siècle, entre ses deux plus grands économistes, Hayek et Keynes ? 70 ans après, nous en sommes encore là… Est-ce à dire que, gâtés de la reprise économique des Trente Glorieuses au sortir des destructions de la IIème Guerre Mondiale, nous nous sommes aveuglés en ne constatant pas, comme le ferait un chef d’entreprise avec son point mort ou une mère de famille tenant les cordons de la bourse (la vraie), que les politiques étatiques keynésiennes avaient des limites, celles de l’endettement, de la maîtrise des dépenses publiques, d’un point mort qui à tort n’a jamais été mis en place dans la gestion financière des États ?
Un banquier, récemment, m’a avoué la morgue de la gestion des banques suite à mon questionnement sur la Créaction Monétaire, endémique aujourd’hui. Il m’a répondu sans détour ni honte « Mais tout le monde fait cela ! »
« Tout le monde jouit, tout le monde se came, et pourquoi pas moi ? »
Pourquoi, enfin, et on le comprend quand on analyse la pensée des dirigeants politiques où la « dépense » ou son montant est la seul marque de leur puissance, quand dans le privé c’est le « bénéfice » qui est le juge de paix, pourquoi n’a-t-on pas encore réformé à la source cette dérive mentale, c’est à dire dès les écoles et les universités ?
Je connais la réponse, bien entendu. Le mal est dans le marxisme théorique entretenu chez les historiens et les économistes capésiens, agrégés et universitaires… Combien de temps encore devrons-nous subir l’outrage de leurs mensonges, et des mensonges de cette théorie absconse et discréditée par l’Histoire du XXème siècle (Nazisme, URSS, Chine, Cuba, Vénezuela, France, UE) ?
Mais le plus troublant était que Keynes et Hayek étaient tombés d’accord sur la nécessité absolue de cette maîtrise des dépenses publiques, malgré leurs deux voies théoriques différentes, libérales et étatiques
Que proposez-vous pour redémarrer un système vertueux après l’enterrement de Bretton Woods par les Accords de la Jamaïque (1976) ?
Comme la réforme est devenue impossible, l’implosion est-elle inéluctable comme je le pense et je le souhaite ?