L’impact de la guerre commerciale lancée contre la Chine par les États-Unis se fait déjà sentir de façon significative. L’industrie chinoise marque de premiers ralentissements qui devraient compliquer singulièrement les perspectives de croissance pour les mois à venir. En réalité, la remise en cause du libre-échange tel qu’il est conçu avec la Chine depuis une trentaine d’années est à la fois inévitable pour sauver l’industrie occidentale, et éminemment dangereuse pour les équilibres internationaux. Les prochaines semaines devraient être fortement agitées.
Les conséquences de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine se font lourdement sentir.
L’indice PMI manufacturier officiel est tombé en mai à 49,4 contre 50,1 le mois précédent. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient un indice de 49,9, tout juste sous le seuil de 50 qui sépare expansion et contraction de l’activité.
Les commandes nouvelles ont baissé pour la première fois depuis quatre mois, tandis que celles à l’exportation ont aligné un 12e mois consécutif de baisse, leur sous-indice chutant à 46,5 contre 49,2 en avril.
“Les commandes à l’exportation ont particulièrement baissé et on peut en déduire que les dernières hausses de tarifs de Trump commencent déjà à saper la demande extérieure”, dit Julian Evans-Pritchard, économiste de Capital Economics.
L’indice PMI montre aussi une baisse accélérée des commandes à l’importation, attestant d’une contraction de la demande intérieure en dépit des mesures de soutien à l’économie prises par le gouvernement central.
Cette demande intérieure insuffisante devient “un problème plus criant” et l’urgence d’intervenir pour le gouvernement est manifeste, observe Zhang Liqun, analyste de la fédération chinoise de logistique et des achats.
Yi Gang, le gouverneur de la Banque populaire de Chine (BPC), a toutefois laissé entendre que les possibilités d’assouplissement monétaire étaient plus limitées.
La BPC a annoncé au début du mois une baisse du coefficient des réserves obligatoires des banques régionales en trois étapes. Elle a réduit ce coefficient à cinq reprises depuis le début 2018, l’abaissant à 13,5% pour les grandes banques et à 11,5% pour les établissements petits et moyens.
Le gouvernement pour sa part a procédé à des réductions d’impôt de 2.000 milliards de yuans (260 milliards d’euros) au bénéfice des entreprises tout en autorisant les autorités locales à emprunter 2.150 milliards de yuans pour financer de grands travaux.
Bref, la situation est mauvaise. Voire très mauvaise, comme nous l’avons déjà indiqué.